Igloo, Couloir de l'Igloo, le 23.03.16 par Remi73

Massif : Kodar (Russie)
Départ : Novaya Chara (700 m)

Topo associé : Igloo, Couloir de l'Igloo

Sommet associé : Igloo (2800 m)

Orientation : E

Dénivelé : 1500 m.
Ski : 5.1

Sortie du mercredi 23 mars 2016

Remi73

Conditions nivologiques, accès & météo

Chaude!
Etat de la route : Inadmissible! ils mettent de la glace bleue à la place du goudron ici, que fait la DDE! Altitude du parking :
Altitude de chaussage (montée) :
Altitude de déchaussage (descente) :

Activité avalancheuse observée : Grosse purge des couloirs Sud

Lieu	Alt.	Type	Com.
Rivière gelée	1500		Glace bleue
Glacier	2100	Poudre tassée
Couloir	2500	Poudre

Skiabilité : 😄 Excellente

Compte rendu

Nous nous réveillons tranquillement dans notre squat sibérien, toujours froid le nez et frais mais nous commençons à être bien à l’aise au fond de la Sibérie.

Nous mettons en route la machine matinale : les réchauds tournent, la glace fonde, les tisanes infusent et nous nous remplissons le bide
de céréales, comme d’habitude, en mode compet’. On discute du plan de la journée, effectivement, il a pas mal neigé et le vent a bien travaillé les derniers jours donc nous jouerons safe et nous choisissons de retourner dans la vallée glaciaire de Papy Russe. Ce plan nous permet de progresser en terrain tranquille et évaluer les conditions et chercher des pentes douces ou skier le couloir Igloo si on le sent bien. Ce couloir, qui est dans la To-Do List est très esthétique, plutôt large en bas et avec une pente qui se raidisse progressivement.

On part de la cabane, bon rythme, pour une fois, une température assez agréable au soleil, à l’ombre tout change, mais bon, c’est déjà ça. L’itinéraire jusqu’au couloir choisi ne présente pas de grandes difficultés ni une exposition remarquable, par contre, on joue avec le terrain pour nous économiser et surtout pour rester au soleil.
L’œil ou plutôt radar de bêtes de Thibaut détecte un libre variable (un lapin blanc pour les non-connaisseurs). Je vous jure notre Thibaut est une machine
pour voir les animaux les plus cachés du monde, heureusement que son seul arme est son appareil photo, sinon il serait le cauchemar de la faune alpine.

Bref, nous continuons à avancer entre animaux et qqs purges, comme d’hab’, ça rigole, on est bien en Sibérie. On arrive à l’igloo au milieu du glacier. A ce point, c’est inévitable de se demander qu’est-ce qu’il fout à ! Il est un peu détruit, ou plutôt construit à la moitié peut être. On commence à faire des
hypothèses de quand, qui, pourquoi a construit ça. Aucune hypothèse exposée mérite d’être mentionnée dans ce texte en tout cas… On se met au boulot, on attaque le couloir tranquillement, on monte en peaux une centaine de mètres et on passe en mode crampons assez vite. Je ne dirais pas que ça porte, mais vu comme on avait brassé les jours précédents, on avance relativement confortablement. Le cadre est beau, couloir long, des murs de granite des deux côtés de la pente, les faces devant nous au soleil !! Le bonheur !

Le couloir présente une étroiture sur le tiers supérieur et la sortie tourne vers le nord ce qui fait une petite combe sur l’étroiture. En remontant, je ne le sens pas trop, ça pue un peu la pente sommitale, qui n’a pas purgé. Je discute avec les gars, l’avis est partagé. Donc, une fois de plus demi-tour avant le sommet. C’est un peu frustrant mais vu qu’il qu’une bonne pente nous attend, ça se passe mieux. La neige est bonne, vraiment bonne. On arrive à faire des bonnes images qui nous feront rêver chaque fois qu’on les rereregardera. La fin du couloir permet de skier vite, comme on aime. Et qqs heures après, on se retrouve à nouveau à l’igloo, c’est le moment pour la tisane Yogi et la Cliffbar de la journée, le bonheur.

On se motive à aller jusqu’au col au fond de la vallée pour avoir des vues sur le sommet du massif, le Pik BAM, qui prends le nom de la ligne du train transsibérien qui nous a amené jusqu’à ce coin du monde. On arrive au col, revoir le soleil ça tombe bien pour se chauffer et apprécier cette tour de granite péteux qu'est le Pik BAM. On entend, de loin qqs bruits caractéristiques de purges, il semble que le printemps arrive, même si la température reste basse, le soleil tape fort sur les pentes ensoleillées !

On quitte le col pour rentrer à notre chère cabane, on prend de la vitesse les 4 ensemble, et on skie ce glacier pas raide, assez classe avec la lumière de l’aprem. Un peu plus bas dans la vallée on voit la cause de tous ces gros bruits. Deux faces qu’on voulait skier et qu’on avait même hésité à visiter ce
jour même ont complètement purgée. Des avalanches énormes qui bouchent la gorge brutalement.

Ces faces, orientés E sont plus du tout skiables, il faudra retourner une autre saison au but du monde pour les cocher, on vous invite à le faire, elles sont belles et énormes!!!

De retour à la cabane, contents pour le bon choix du couloir (comme François dis : « on est pas si bêtes ! ») , le bon ski et les vues, on mange nos liophs, demain plus et mieux, il reste bcp à skier et à explorer!

- Rédigé par Nacho notre Catalan préféré -

Réalisée le 23 Mars

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