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Accueil > Tous les forums > Neige & avalanches > plaque friable

plaque friable


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O
otterwag
[8 posts] - Le 27/02/2006 18:44

Salut,

Je cerne personnellement tres mal les plaques friables. Que savez-vous de ces plaques ? En particulier, est-ce qu'une chute de neige s'accompagne toujours de formations de telles plaques ? Quelles sont les conditions topographiques, météorologiques, etc. pour leur formation ? Reposent-elles sur tout type de couche fragile ou sur un type en particulier ?

Bref, je suis preneur de tout info/remarque/commentaire sur les plaques friables...

Merci skitour,

--
otterwag

M
m83
[7 posts] - Le 27/02/2006 23:15

Ceci n'est en rien une définition de la plaque friable...et un retour des pro ou des météo sur la question serait le bien-venu de part leur expérience qui n'est sans commune mesure avec la mienne (sinon je serais pro, tant qu'a faire!).

Si une définition existait, cela se saurait et il y aurait surement moins d'accident car c'est le piege n° 1, en mon sens, du skieur hors piste ou de rando.
Qui n'est pas tenté par cette superbe pente fraichement recouverte de 40 de peuf ??

Il faut déja faire le distingo entre les différentes cohésions: le feutrage, le frittage et le regel (cette derniere ne nous intéressant pas dans ce cas la, concentrons nous sur les 2 premieres).

Lors d'une chute de neige suffisement poudreuse (je ne parle donc pas de neige ventée et de plaque à vent) nous sommes au premier stade :la cohésion de feutrage (en gros, les cristaux s'enchevetrent entre eux et se tiennent les un les autres ) Aux premiers rayons de soleil cet equilibre disparait : ce sont les purges naturelles ou les branches d'arbres qui "déchargent..

Lorsque nous sommes en présences de cete cohésion, les contraintes dans le manteau neigeux y sont alors dispersées.

Puis au bout de quelques heures (voire quelques minutes)cette cohésion disparait au "profil" d'une cohésion de frittage.
Cette métamorphose liée avec la température casse les branches des cristaux et crée des pont sde glace entre ceux-ci. La structure de cette derniere chute de neige se rigidifie progressivement. c'est le stade CRITIQUE
A ce stade, la texture de la neige est particulierement propice à la transmition des contraintes (départ en plaque pouvant mobiliser toute une pente voire un versan !,d'une neige encore legere donc attrayante!!!!.) C'est la PLAQUE FRIABLE
Puis continuant cette métamorphose qui sans rentrer dans le détail est une métamorphose de faible gradient (anciennement appeler "métamorphose constructive") ,les particules de neige deviennent progressivement des grains fins (à ne pas confondre avec les grains tres fins , cassés par le vent, lors d'un épisode venteux, et qui forment les plaques à vent) Cette derniere couche de neige fraiche s'est alors nettement consolidé.

Bien évidemment la sous couche sur laquelle repose la derniere chute de neige est prépondérente (la neige sans cohésion des versants froid comme cette saison mageure fortement la mise en mouvement de la plaque ou la pente ou le versant !!!!!!.)

Cette qualité de neige n'étant critique que ( et c'est déja bien assez) pendant quelques heures, c'est pour cela que l'on a coutume de dire qu'il vaut mieux attendre 2 -3 jours apres des chutes de neiges conséquentes (de l'ordre de 30CM et plus).

Je t'invite également à aller discuter avec les météo; l'anena; les pro, à participer aux stages de nivo (ou tu n'apprends pas qu'à te servir d'1 arva) de la Fédé ou du Caf pour creuser encore plus dans ta démarche.

O
otterwag
[8 posts] - Le 28/02/2006 00:07

Merci m83 pour ta réponse. Encore un point : après formation de la plaque friable tu parles de métamorphose de faible gradient et de transformation en grains fins. Mais que se passe-t-il s'il fait froid ou très froid après la chute de neige ? Est-ce que la plaque friable a une durée de vie plus longue parce que la transformation en grains fins n'a pas lieu ?

N
Nikojorj
[361 posts] - Le 28/02/2006 10:53

Difficile d'avoir des certitudes sur le sujet!

Mais j'aime bien le raisonnement d'Alain Duclos qui insiste sur le fait qu'il faut deux choses :
1 une couche superficielle présentant un minimum de cohésion pour retransmettre les contraintes et avoir un comportement "fragile" au sens mécanique du terme, on pourrait dire "fissurable"
2 une couche fragile en dessous, qui peut être une couche de grains anguleux (faces planes ou gobelets, très tendance cette saison), une couche de givre de surface enfouie, etc...

Du coup, si on a une couche fragile très sensible, on aura moins besoin de retransmission des contraintes dans la couche supérieure, et réciproquement une couche superficielle avec un max de rigidité sans beaucoup de résistance (fragilité mécanique) n'aura pas besoin d'une couche fragile très marquée...

Comme on ne peut pas voir la couche fragile, il est tentant de raisonner surtout à partir de la couche superficielle!
Mais l'analyse d'un certain nombre d'avalanches du point de vue nivologique (Alain Duclos, toujours) laisse voir une assez grande variabilité, avec comme seule constante stable et fiable que la neige mobilisée est (au moins en partie) récente ou plus rarement récemment transportée.

B
bruno_G
[431 posts] - Le 28/02/2006 11:01

Tu peux aussi lire les articles de Skitour sur le sujet.

senhal
- Le 28/02/2006 11:20

Pour répondre à otterwaq, il me semble que si le gradiant de température est suffisamment élévé dans la couche de neige récente celle ci va progressivement se transformer (se métamorphoser) en grains anguleux (faces planes, gobelets) et perdre ainsi de sa cohésion donc se stabiliser (par contre méfiance pour la chute de neige suivante).

Tom
- Le 28/02/2006 13:56

Je ne comprends pas très bien ce dernier point senhal: comment une neige qui perd de la cohésion peut-elle se stabiliser?

Autre question: quand vous parlez de gradient fort, celà implique qu'il fait "chaud" à la surface, soit du fait du soleil, soit de la température de l'air. Mais alors qu'en est il pour les versants nord s'il fait très froid après la chute de neige (faible gradient donc?) ?? Comment la neige transforme t'elle? Plus lentement? Différemment?

D
davidg
[1232 posts] - Le 28/02/2006 14:24

Tom a dit :Je ne comprends pas très bien ce dernier point senhal: comment une neige qui perd de la cohésion peut-elle se stabiliser?


pas de cohesion = pas de plaque

Tom a dit :
Autre question: quand vous parlez de gradient fort, celà implique qu'il fait "chaud" à la surface, soit du fait du soleil, soit de la température de l'air. Mais alors qu'en est il pour les versants nord s'il fait très froid après la chute de neige (faible gradient donc?) ?? Comment la neige transforme t'elle? Plus lentement? Différemment?


Non il fait chaud au sol (0C hors zones glacials) froid à la surface. Par example a 1600 m en chartreuse, face sud a 13h00 aujourd'hui il faisait -6C à la surface, 0C au sol pour 70cm de neige. Donc gradient de 8.5C/m.

L
lionel
[21 posts] - Le 28/02/2006 14:58

Autre question: quand vous parlez de gradient fort, celà implique qu'il fait "chaud" à la surface, soit du fait du soleil, soit de la température de l'air.

Le gradient se calcule comme cela: G=(T°C surface-T°C sol)/hauteur de neige.
Sachant que T°C sol est proche de 0°C, plus la T°C de surface est basse, plus le gradient est fort.
Il y a toujours des phènoménes d'évaporation au sein du manteau neigeux. Par fort gradient, donc T°C trés basse, cette évaporation regele autour des cristaux de la couche de neige en formant d'abord des grains "face plane" puis, si le froid persiste, des gobelets. On ne peut pas alors parler de cohésion, la neige ressemble alors à du gros sel.
Il est à noter que cette évaporation est aussi à l'origine du givre de surface.

N
Nikojorj
[361 posts] - Le 28/02/2006 16:01

Tom a dit :comment une neige qui perd de la cohésion peut-elle se stabiliser?

Bon, je vais essayer de retranscrire ce que j'ai compris des théories afférentes, et qui collent bien avec les (rares mais déjà bien assez 🤨 ) expériences que j'ai pu avoir...
Une rupture de plaque, c'est une rupture dite "fragile" (avec peu de déformations), qui a pas mal d'analogies avec un tissu qui se déchire par exemple : le tissu tel quel est assez solide, mais dès qu'on y amorce une déchirure, un peu de tension peut faire se propager la déchirure, et découper le pan entier.
Le rapport avec la plaque friable, c'est que la surcharge du skieur équivaut à la déchirure initiale (un affaissement localisé sous le skieur), et la cohérence de la neige peut propager cette rupture à toute la plaque. En gros, soit rien ne bouge 🙂 , soit c'est le panneau entier qui descend 🙁 🙁 .

Au contraire, une neige sans cohésion va partir tout de suite, mais en faisant juste une petite coulée sous les skis, et sans s'étendre : tant qu'il n'y a personne en dessous, ce n'est pas très dangereux, ca n'entraîne généralement pas le skieur lui-même.

Autre question: quand vous parlez de gradient fort, celà implique qu'il fait "chaud" à la surface, soit du fait du soleil, soit de la température de l'air.

Non! Comme on apprend au lycée, la neige ne saurait dépasser la température de 0°C même dans un four!
Et du fait notamment du flux géothermique (celui qui fait la température de 8°C des grottes, bien sensible en spéléo en hiver) la base du manteau est dans quasi tous les cas à 0°C.

Les forts gradients sont causés par le refroidissement par rayonnement des faces nord, un peu le même qui fait que par une belle journée ensoleillée d'hiver, tu es bien au chaud au soleil, et tu tu gèles grave dès que tu passes à l'ombre...
En pratique, tu peux vérifier que la neige de surface, dans une face à l'ombre par temps clair, est bien plus froide que la température de l'air, parfois 10-15°C dessous voire plus.

Si ce gradient se maintient suffisament longtemps ça fait des grains anguleux peu cohérents, en gros.

Tom
- Le 28/02/2006 16:53

Bien bien! Merci pour ces éclaircissements! J'en avais bien besoin... 🤨

Maintenant reste à savoir si je saurais identifier une plaque (friable) si je m'en approche ou que je suis déjà dessus 🙁.

Quels sont les tests classiques que l'on peut faire. D'accord, planter le bâton permet de tester cette cohésion, mais qu'est ce qui permet de déceler une plaque?

O
otterwag
[8 posts] - Le 28/02/2006 21:38

m83 a dit :Puis au bout de quelques heures (voire quelques minutes)cette cohésion disparait au "profil" d'une cohésion de frittage.
Cette métamorphose liée avec la température casse les branches des cristaux et crée des pont sde glace entre ceux-ci. La structure de cette derniere chute de neige se rigidifie progressivement. c'est le stade CRITIQUE A ce stade, la texture de la neige est particulierement propice à la transmition des contraintes (départ en plaque pouvant mobiliser toute une pente voire un versan !,d'une neige encore legere donc attrayante!!!!.) C'est la PLAQUE FRIABLE
Puis continuant cette métamorphose qui sans rentrer dans le détail est une métamorphose de faible gradient (anciennement appeler "métamorphose constructive") ,les particules de neige deviennent progressivement des grains fins (à ne pas confondre avec les grains tres fins , cassés par le vent, lors d'un épisode venteux, et qui forment les plaques à vent) Cette derniere couche de neige fraiche s'est alors nettement consolidé.


Encore une chose : je comprends que les particules devenant grains fins la couche de neige acquiert une plus grande cohésion, mais je ne comprends pas pourquoi la plaque a moins de chance de partir. J'aurais même tendance à penser le contraire : avec plus de cohésion (la plaque passant de friable à dure), la transmission des contraintes est accrue.

--
otterwag

B
Bubu
[309 posts] - Le 28/02/2006 22:44

otterwag a dit :avec plus de cohésion (la plaque passant de friable à dure), la transmission des contraintes est accrue.
C'est vrai. Mais qu'est ce qui fait qu'une plaque peut partir lorsqu'on skie dessus ? Autrement dit, qu'est ce qui fait qu'elle tient avant qu'on passe dessus, mais pas lorsqu'on passe dessus ?
Il faut regarder ce qui retient la plaque: le frottement ou la cohésion avec la sous couche, et les ancrages.
Si on suppose que la sous couche est foireuse, ce n'est quasiment que les ancrages qui retiennent la plaque.
La cohésion interne d'une plaque friable ou de grain fin est suffisante pour transmettre des efforts sur de grandes distances, et donc mobiliser beaucoup de neige, par contre la solidité des ancrages est différentes: un ancrage en grains fin est plus solide. Or si la plaque tenait toute seule avec un ancrage de plaque friable, elle tient encore plus avec un ancrage de grain fin (son poids n'a pas changé). Lorsque la résisances des ancrages a suffisement augmenté, la plaque supporte le passage d'un skieur. Puis plus tard d'un groupe de skieur, etc.
Mais la plaque existe toujours ! Sauf qu'elle est trop solide pour nous. Mais un éboulement ou une avalanche pourra peut être la déclencher. Une bonne partie des descentes en versant N se font sur des plaques issues des différentes chutes de neige. Mais ça tient la plupart du temps.

Pour en revenir aux plaques friables, elles sont très faciles à détecter: 90 ou 95% de la neige fraiche poudreuse sèche que l'on skie est de la plaque friable. Mais la grande majorité du temps, ça tient. Il y a donc très souvent des plaques friables, mais il est souvent difficile de savoir si ça tiendra ou non au passage d'un skieur.
Le problème n'est pas trop de détecter les plaques (friables ou à vent), c'est de savoir si ça tiendra ou non.
Samedi, j'ai renoncé devant une plaque à vent formé la veille et la nuit, qui a été skiée plus tard dans la journée: je pensais que ça ne tenait pas assez bien , mais l'expérience a prouvé que ça tenait suffisamment. Il y avait bien une plaque, mais assez solide.

T
TOMSKI
[6 posts] - Le 01/03/2006 13:36

Salut à tous:

Je trouve le sujet très intéressant et je me demandais s'il ne serait pas intéressant de faire intervenir un pro dans ce foru, pour formaliser un peu ce que chacun apporte de son expérience. Y a tellement de choses à découvrir au sujet de la "reine neige". Pour ma part, j'ai une petite question:

Chute de neige, première transformation. Ok, en raison des conditions climatiques (vent, température), de la topologie et de l'orientation la neige se transforme une première fois avant de se voir enfouir par une autre chutte de neige.

Mon questionnement: les gobelets se forment-ils en surface, en profondeur ou dès la surface et le processus se poursuit en profondeur? Il me semble que jusqu'à maintenant on parlait des transformations de la neige en surface?

Ma deuxième question: concerne l'évolution des neiges poudreuses et légères? Parfois, la neige semble restait intacte plusieurs jours? Est-ce vraiment le cas s'il ne neige pas par-dessus? Existe-t-il un point d'équilibre où la neige ne se transforme que très peu sans subir de gradient? Si le froid en surface favorise les forts gradient, le^point d'équilibre existe?


Donc, une transformation en "surface". Ce we, j'ai skié à Arrêche Beaufort, secteur Grand Mont et pointe du Dard. Nous avons skié sur les versants Nord/ Nord ouest. LA neige était excellente sur ces orientations: poudre mais transformée. Or j'ai du mal à qualifier cet état de la neige. Elle avait gagné en densité (on aurait dit) mais perdu son aspect poudreux d'une première chute. Un peut de givre de surface sur le dessus. Elle semblait saine à part quelques grosses accumulations bien visibles qu'on a d'ailleurs pas skié.
Comment vous qualiferiez-vous cet état de neige, qui n'a pas été chauffé par le soleil, restait une semaine poudreuse, mais tout de même transformée par un faible gradient à priori.

Bon je vous laisse
un peu de taf
A+

Bobo
- Le 01/03/2006 15:11

Je vous suggère d'aller faire un petit tour par la boutique en ligne de l'ANENA, qui propose de bons bouquins sur la neige et les avalanches, très bon complément de l'expérience sur le terrain.

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