Vallée de Naves en danger

Bonjour,

Je m'appelle Frédéric Abondance et je tiens le Bar "Chez Fred" à Grand Naves, Savoie, Massife du Beaufortain (Commune de La Léchère).
Vous êtes nombreux chaque année à faire le Quermoz, Dzonfié, Grand Crêtet etc...
Notre vallée est en danger, menacée par un projet de route.
Une péition a été écrite collectivement par des habitants permanents de Grand-Naves et des résidents secondaires.
Vue l’urgence de la situation aucune association n’a été créée. Seule une très forte mobilisation pourra stopper ce projet.

Nous avons mis en place une pétition en "kit" avec des lettres "types" pour les responsables politiques qui peuvent encore stopper ce projet.
Si certains d'entres vous qui connaissent la vallée de Naves peuvent m'envoyer leur adresse e-mail pour diffusion. (fabondance[AT]orange.fr)

Ci-dessou le texte que j'ai envoyé à mon carnet d'adresses et la pétition.

Davance un grand merci.




Chers clients, chers amis,

Vous êtes tous venus au moins une fois dans la vallée de Naves et vous avez sans doute apprécié son authenticité et son espace naturel exceptionnel.
Cette vallée, unique en Tarentaise de par son exposition, ses hameaux préservés, et ses espaces vierges de toute infrastructure est aujourd’hui menacée par un projet de goudronnage de la route de la montagne à la sortie du village de Grand Naves (1316 m alt.) jusqu’au Tovet (1550 m alt.) à proximité immédiate du plateau des Terreaux.
Outre le goudronnage de cette route sur 3,5 km et son déneigement systématique, le projet prévoit également la construction d’un bâtiment technique, d’un accueil, de toilettes et d’un parking.
Or nous sommes nombreux à penser que la réalisation d’un tel projet porterait gravement atteinte à l’intégrité de la vallée. Le village de Grand Naves deviendrait uniquement un lieu de passage pour aller plus haut en véhicule et ne serait plus le point de départ et de ralliement très convivial que nous lui connaissons.

Aujourd’hui il y a urgence car les travaux sont prévus au cours de cette année 2010.

Vous trouverez en pièces jointes à ce courrier :
- une pétition (format pdf) pour que la vallée de Naves se développe durablement,
- quatre lettres types (format word) à adresser par voie postale aux quatre responsables politiques qui peuvent avoir un rôle déterminant pour stopper ce projet.

Compléter les zones en rouge de chaque lettre type (nom, prénon, adresse, lieu, date,) et n’oubliez pas de signer.
Chaque lettre type doit être accompagnée d’une copie de la pétition.
Si vous le souhaitez, et c’est même préférable, vous pouvez enrichir ces lettres types par votre propre témoingnage et expliquer pourquoi vous aimez cette vallée telle qu’elle est.

Si vous le pouvez, envoyez ce message par e-mail, accompagné des pièces jointes, à toutes les personnes que vous connaissez et qui sont déjà venues dans la vallée de Naves.

Seule une très forte mobilisation pourra stopper ce projet.

D’avance la vallée de Naves vous remercie est espère qu’elle sera telle que vous la connaissez, lors de votre prochaine visite.

Bien à vous.




Pétition pour que la vallée de Naves se développe durablement

Les habitants de Naves, les élus, les pratiquants des sports de nature, la maison de la montagne et les associations de protection de la nature : tous ceux qui apprécient l’authenticité de la vallée et de ses 4 hameaux cherchent à assurer durablement son développement harmonieux.

Or, nombre d’entre eux pensent que le goudronnage puis le déneigement systématique de la route du Tovet, avec ses parkings, son trafic, … n’est pas le meilleur moyen pour se développer et pour attirer davantage de pratiquants, et estiment qu’il y a des urgences plus vitales pour les habitants.

De plus, le hameau de Grand Naves est à la porte d’un espace naturel exceptionnel, qui mérite respect et protection. C’est pourquoi, par la présente pétition, nous affirmons :

 un OUI pour continuer à développer les activités de montagne dans la vallée de Naves, mais en gérant les problèmes d’accès et de trafic :
• Grand Naves doit rester l’unique point de départ et de ralliement pour l’ensemble du domaine de skis de fond, rando, raquettes, luge, VTT, parapente, …), et non pas un lieu de passage obligé pour aller plus haut en voiture, tout en ouvrant au plus grand nombre l’accès à ces activités de nature
• un parking à l’entrée de Grand Naves s’impose pour le ski de fond, la randonnée, … près de la Maison de la Montagne, et non pas à la sortie du village

 un OUI pour que Grand Naves reste la porte d’entrée à cet espace naturel d’exception, tout en facilitant l’accès aux niveaux supérieurs à plus de fondeurs et promeneurs, mais :
• en cherchant ensemble des alternatives à la route, non polluantes, respectueuses de tous et économiquement viables (énergie hydraulique, domaine en fonction de l’enneigement, …)
• en limitant l’impact environnemental du domaine (sans création de bâtiments, de WC, …)
• en revalorisant effectivement l’ancien chemin traditionnel qui mène directement au plateau

 un OUI au développement de tous les hameaux de Naves, mais en répondant priori-tairement aux besoins vitaux et aux attentes des habitants et des visiteurs de la vallée :
• Supprimer les mauvaises odeurs et réduire la pollution du Grand Nant : les 4 hameaux de Naves n’ont toujours pas de tout-à-l’égout et les eaux usées se déversent dans le torrent
• Rénover les réseaux incendie et eau potable : tuyaux en fonte grise cassant régulièrement
• Assurer la sécurité des réseaux électriques et téléphoniques : les enfouir pour se protéger de la foudre et des coupures intempestives, ce qui permettra de cacher les innombrables fils et de redonner aux villages leur authenticité et aux maisons leur esthétique

 En conséquence, nous demandons de réorienter les budgets de route en priorité vers les travaux de Réseaux & Voiries Divers (VRD) de chacun des 4 hameaux.

La réfection des réseaux à bouts de souffle des 4 villages sera un vrai service public rendu aux citoyens, et respectera la qualité de vie de chacun des habitants et des pratiquants visiteurs : n’est-ce pas un investissement plus utile pour tous ceux qui aiment cette vallée unique ?

Il faut que cela bouge dans la vallée de Naves ! C’est vrai !
Mais n’entreprenez pas l’aménagement d’une route en pleine nature, d’entretien coûteux, avant d’avoir répondu aux besoins primordiaux de la vallée de Naves !

Trouvons ensemble l’équilibre d’un développement véritable, en valorisant le patrimoine qui nous est donné en héritage !

En Savoie les politiques et les promoteurs nous ont déjà bétonné et saccagé le Parc National de la Vanoise 🙁 et maintenant faut qu'ils passent en face 😡 😠 😮
Courage à vous et belle initiative citoyenne 🙂
Au faite c'est pas la gauche et surtout Europe Ecologie qui ont remportés les régionales 😯 c'est le moment qu'ils mettent en pratique leurs promesses de plus d'écologie 😉 🙄
Il faut mettre le lien internet si tu veux qu'on ''signe'' ta pétition 🤭

Bonsoir et merci pour le message.
Il n'y a pas de site internet pour la pétition. On l'envoie par e-mail avec des lettres types à compléter et à envoyer aux responsables politiques.
Donc il me faut une adresse mail pour pouvoir envoyer tout çà.
Là, apparement on peut discuter mais pas envoyer de pièces jointes ?? !
Dis-moi, si tu vois une autre solution.

Merci

Fred

Jeroen à l'aide 😉

Comment à l'aide ?

Chez Fred, envoie la pièce sur mon email webmaster[AT]skitour.fr je l'hébergerai en ligne 😉

Révoltons nous 😡

Merci

Ci dessous les modèles de lettre à télécharger :

- Lettre à Monsieur Le Président de la Communauté de Communes des Vallées d’Aigueblanche
- Monsieur Le Président du Conseil Général de la Savoie, Mr Le Conseiller Général du Canton de Moûtiers
- Monsieur Le Maire de La Léchère
- Monsieur Le Maire Délégué de Naves

- Pétition (.pdf)

decouvert naves lors d'un rando motorisée 😉 ( l'hannibal...) ya longtemps maintenant nuit au refuge et j'espere y retourné en ski de rando 🙂 car lieux encore sauvage a preserver....

Une question, à quoi va servir cette route ??? 😮 J'ai beau cherché sur la carte, la mairie la justifie comment ? En plus, elle va traverser des pistes de ski de fond si je me souviens bien. 🤨

Tu devrais mettre un lien de la pétition avec les pdf et de ta lettre ouverte sur www.camptocamp.org/ et sur www.skirandonnenordique.com/
ainsi que www.volopress.net/volo/
Bref sur les différents sites on se retrouve les pratiquants des divers ski que l'on peut pratiquer à Grand Naves.
Plus il y aura de personnes informé plus vous aurez de signatures et donc de poids 😉 🙄

La route, c'est certainement pour faire un accès pour les fondeurs en altitude. Le site nordique de Naves a trop de déniv, de réhausser le départ des pistes, serait pas mal.
Pour moi randonneur, cela ne change rien, je ne vois pas pourquoi partir de plus haut quand la neige est à Naves. Dèja que le dénivelé est assez limité.
Par contre, je trouve abérrant de déneiger une route dans le Beaufortain à 1700 mètres d'altitude pour quelques pistes de fond. Le coût des pistes de fond est déja pas rentable et rajouter, l' entretien d'une route.
Le ski de fond est en forte baisse au profit de la randonnée douce en raquette ou pédestre.
Il devrait mettre un péage sur leur fameuse route réservé pour les fondeurs puiqu'ils ont l'habitude d'en avoir.
Je suis persuadé que les fondeurs sur Naves représente même pas 10% de la totalité des randonneurs sur l'hiver.

une pétition contre le projet de la route pourquoi pas! surtout que ca ne change rien pour les randonneurs en raquettes ou ski de randos, l'accés étant réglementé, que des itinéraires existent, et qu'il est plus intéréssant de partir du village pour ces activités
voir le bulletin municipal de la léchère.
Peu de fondeurs?, plus de 3000 personnes sont venus faire du ski de fond, étonnant non! pour un ptit village
c' est sur que lorsque l'on ne donne pas toutes les infos...
demander à mr Abondance ce que pense la frapna, le caf , moutain wilderness etc du projet?
la montagne doit etre accessible a tous et ne doit pas rester un terrain de jeu réservé à une categorie de pratiquants, il y a de place pour tous.
tout en préservant l'environnement pour le plaisir de tous
question: le fait de traverser les villages suivant, petit coeur, molencon, fontaine pour acceder a grand naves ne pose pas de problemes?
pourquoi préserver un village et pas un autre?
que devons nous faire? monter à pied a partir de la vallée? 🙁

Fondeur a dit: ''demander à mr Abondance ce que pense la frapna, le caf , moutain wilderness etc du projet?''
Que veut tu dire par là, soit plus explicite sur le fond de ta pensée ou de des infos... merci.

Bonjour « FONDEUR », Bonjour à tous,

Concernant l’origine de cette pétition et sa neutralité. Elle a été écrite par des habitants permanents et des résidents secondaires de Grand Naves et, au risque d’en surprendre certains, je n’en n’ai pas écrit un mot.
Oui je l’ai approuvé et oui je participe à sa diffusion.
Sans aucun doute les auteurs se sont aussi inspirés des démarches que j’ai entrepris, notamment une déposition faite en novembre 2008 dans le cadre de l’enquête publique Unités Touristiques Nouvelles en montagne « Construction du refuge du Nant du Beurre », donc je vous mets copie ci-dessous.
Cette déposition, vous apportera des réponses, notamment concernant une supposée crainte du Bar « Chez Fred » de voir une structure concurrente s’installer en amont de Grand-Naves. Personnellement, je trouverai très complémentaire à terme, de rénover le chalet des Terreaux en gîte/refuge à condition que TOUTES les activités, été comme hiver, partent de Grand Naves. Notre vallée deviendrait encore plus accessible, et ce, autrement que par une route bitumée. Mais laissons, dans un premier temps, se faire la construction du nouveau refuge du Nant du Beurre, au plus vite je l’espère.
A noter, qu’à l’initiative de la C.C.V.A (financeur), un nouveau site internet commun aux vallées d’Aigueblanche en matière de promotion touristique est né il y a 10 mois (www.valmorel.com). C’est là un pas important. Tous les anciens sites internet de promotion touristique à financement publique (Valmorel, Doucy, La Léchère pour le thermalisme) ont fusionnés pour donner une vision claire à l’internaute de tout ce qu’offre les vallées d’Aigueblanche en matière d’activités et de services touristiques (pour trouver « Chez Fred » allez dans recherche / hébergement / Naves / Chambres d’hôtes). A mon grand regret, seule la Maison de la Montagne de Naves souhaite conserver son site propre et ses quelques centaines de visites par an. Ainsi sur le site commun n’apparaît pas grand choses de ce que l’on peut faire dans la vallée de Naves et il semblerait bien que dans toute la vallée, le seul loueur/logeur soit le Bar « Chez Fred ». Cette situation est, à mon sens, une grave erreur de communication.
Nous sommes convaincus qu’il y a d’autres moyens beaucoup plus « doux » pour accéder au plateau des Terreaux. Ainsi on passerait d’un « mal nécessaire » à un plaisir possible.

Concernant les positions de la FRAPNA, du C.A.F et de Moutain Wilderness.
- Les représentants du C.A.F de Moûtiers sont en faveur d’une navette pour relier l’hiver Grand Naves au Tovet. Cette solution est loin de faire l’unanimité, (entre autres pour les raisons évoquées ci-dessous), et bon nombre de membres du C.A.F ont déjà signée la pétition.
- Je ne dispose pas de position officielle de la FRAPNA (J’invite « FONDEUR » à nous la communiquer s’il en a une).
- Pour MOUNTAIN WILDERNESS la seul position officielle dont je dispose est en copie ci-dessous et date du 23 septembre 2009 par un courrier envoyé à Mr Le Préfet de la Savoie.

Pour ce qui est du chiffre de 3000 fondeurs (par an je suppose) évoqué par « FONDEUR » il doit sans doute comptabilise les écoliers de primaires de la vallée (6 à 10 ans) qui montent depuis plus de 30 ans sur le site de Naves pour faire de l’initiation ski de fond, raquettes ou luges.
Cette activité est financée par le Conseil Général de la Savoie et des générations d’enfants ont découverts la vallée de Naves et y reviennent plus tard pour pratiquer une activité nature dans une vallée préservée. A raison de 60 écoliers par jour les lundis, mardis, jeudis et vendredis sur quatre semaines en janvier, deux en février (deux semaines de vacances) et deux semaines en mars (après c’est activité piscine) on arrive à 1920 sorties scolaires. Maintenant si « FONDEUR » peut nous communiquer le chiffres d’affaires de la Maison de la Montagne –Foyer de ski de fond de Naves, en locations de skis de fonds chaussures et badges d’accès aux pistes (hors scolaires), ces infos seront les bienvenues.

Cette pétition n’a pas d’autre but que celui de sensibiliser tous ceux qui connaissent la vallée de Naves à une certaine forme de « développement » et ne s’enferme certainement pas dans une quelconque querelle de personnes.

Voilà, beaucoup de lecture en perspective, pour vous faire une opinion.

Bien à vous

Frédéric Abondance.


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Objet : Déposition dans le cadre de l’enquête publique
Unités touristiques nouvelles en montagne
« Construction du refuge du Nant du Beurre »



Grand-Naves,
Le 3 novembre 2008.



J’ai pris connaissance du dossier relatif à la construction du nouveau refuge du Nant du Beurre (alt. 2080 m).
En tant qu’habitant de Grand Naves et tenant le seul commerce du village depuis 1994, je ne peux que me réjouir de l’avancer de ce projet qui correspond à une réelle et très longue attente.
En effet des bâtiments aux normes actuelles (incendie, sécurité, hygiène….) pouvant accueillir en nuitée une trentaine de personnes font cruellement défaut dans la vallée de Naves. Le nombre de lits du nouveau refuge correspond à la capacité d’un petit autocar, ce qui donne enfin accès au fort potentiel de clientèle que représentent les groupes constitués.

La conception du bâtiment.
Concernant le mode de construction et l’architecture même du refuge, ils me semblent bien s’intégrés au paysage. Je souhaite cependant qu’il corresponde à la norme Haute Qualité Environnemental (H.Q.E) ce qui garantirait en partie un mode de fonctionnement durable et respectueux de l’environnement.
Un point me semble essentiel concernant la gestion de l’eau. Le captage effectué risque d’avoir un débit insuffisant en hiver, période prévisible de forte activité. Il est essentiel que la gestion en ressource en eau soit intégrée dès la conception du projet. Ainsi il me semble indispensable d’étudier la possibilité d’installer une toilette sèche au rez-de-chaussée du bâtiment, également accessible aux personnes de passage. Ceci permettrait une économie certaine en eau. Ce type de toilettes ne nécessites aucun apport en eau et sont d’un entretien très simple. Des toilettes similaires sont déjà en fonctionnement dans de nombreux refuges de haute altitude. L’Association Savoyarde pour le Développement des Energies Renouvelables (A.S.D.E.R) à Chambéry pourrait sans problème apporter un concours technique très éclairer sur la question. Pour le reste des toilettes en « eau » il me semble nécessaire de penser à un réseau d’alimentation secondaire alimenter par la récupération des eaux de pluie et de fonte naturelle de la neige sur le côté sud de la toiture. Ces installations sont à compléter avec des robinets et des réservoirs de toilettes à économiseur d’eau. Une sensibilisation auprès du public, de plus en plus réceptif sur le sujet, et à prévoir.
Ainsi, une gestion et un fonctionnement réellement durable du bâtiment, le plus neutre possible pour l’environnement, deviendraient des arguments et un atout commercial déterminant.
Le mode de chauffage utilisé n’est pas clairement défini mais dans le même esprit nous pouvons supposer qu’il serra le fruit d’une réflexion incluant le combustible présent à proximité, en l’occurrence le bois. Quel que soit le mode de combustion choisi (cheminée à circulation d’air chaud, poêle, chaudière, poêle de masse...). Une synergie intéressante est peut-être possible avec le groupement pastoral qui exploite l’été la montagne et qui par l’intermédiaire d’un Contrat Territorial d’Exploitation (C.T.E) a un programme de défrichage sur le secteur.


L’accès au bâtiment.
J’ai été très surpris de constater que de nombreux arrêtés municipaux avaient été pris pour interdire l’accès aux véhicules à moteur sur les pistes de montagne dans le secteur.
Difficile de s’y retrouver d’autant plus qu’aucune information ou signalétique informe sur place les usagers. Aujourd’hui, affirmer que la piste principale desservant le Nant du Beurre est interdite à la circulation n’est pas la réalité dans les faits. C’est à se demander si cet arrêté n’a pas été pris pour satisfaire la définition purement sémantique du terme « Refuge » qui est caractérisé par l’absence d’accès par voie carrossable ou par remontée mécanique.
Pour quelle raison interdire l’accès de la piste principale durant les mois de juillet et août ?
Si c’est pour éviter une érosion prématurée de la piste du fait de passages soutenus de véhicules durant ces deux mois l’objectif n’est que partiellement atteint puisque qu’une circulation de touristes en voitures citadines sur une piste sèche à 10 km/h de moyenne détériore peut-être moins la piste que les nombreux 4x4 qui, dès le mois de septembre jusqu’au premières neiges, circulent sur une piste souvent détrempée à l’automne.
Le sujet est sans aucun doute très sensible mais lui apporter une solution est crucial et indissociable du projet de construction du nouveau refuge.

Un nouveau refuge pour faire quoi ?
La première question à se poser est :
Quel objectif voulons nous atteindre en construisant un nouveau refuge au Nant du Beurre ?
La réponse à cette question conditionnera et doit être en harmonie avec le « développement » futur de la vallée de Naves.
La construction de ce nouveau refuge est l’occasion de créer un nouveau produit. La vallée de Naves est devenue unique en Tarentaise sous bien des égards. Elle a tout d’abord ces villages de Grand-Naves et de Ronchat qui sont restés préservés avec leur caractère authentique et leurs maisons rénovées dans le style du pays.
Une vallée jusqu’à présent dépourvue, au-delà de Grand Naves, de toutes infrastructures ou de remontés mécaniques préservant ainsi un paysage unique. C’est pour cette raison que les gens fréquentent la vallée hiver comme été, quelque soit l’activité pratiquée.
Cette vallée, si nous savons la préserver, peut offrir un vaste terrain d’initiation en pleine nature, et, fait nouveau, sur au moins deux jours grâce au futur hébergement qu’offrira le nouveau refuge du Nant du Beurre. Jusqu’à présent la clientèle venait à la journée car les structures d’hébergements avec une offre de restauration dans le même bâtiment étaient inexistantes (hormis une chambre d’hôtes de 6 places aménagée dans notre commerce).
Le nouveau refuge pourra proposer à des groupes d’une trentaine de personnes de passer au moins deux jours sur le site ce qui ouvre des perspectives très importantes de commercialisation.
Si nous voulons offrir un développement durable de la vallée et redonner de la vie à nos villages il me semble capital de partir de l’idée que TOUTES les activités doivent se pratiquer au départ du village de Grand-Naves.

Un projet, peut en cacher un autre.
Actuellement toutes les activités qui se pratiquent l’hiver partent du village de Grand-Naves (Randonnée à ski, raquettes, activités ludiques en famille notamment la luge, ski de fond et ballades à pied). L’immense majorité des gens qui viennent sur le site pratique la randonnée à ski ou la raquette. Le ski de fond représente 10 à 15 % de la clientèle actuelle du site.
Seul cette dernière activité nécessite le damage de pistes et seule cette activité est pénalisée lorsque les conditions d’enneigement sont insuffisantes au départ de Grand Naves.
Ainsi le randonneur à ski ou en raquettes s’adapte toute à fait à un enneigement temporairement insuffisant, car cela fait parti d’un certain esprit de composer avec la montagne en fonction de ce qu’elle veut bien nous offrir.
Cependant depuis 2001 les élus de Naves ont axé leur politique touristique autour du ski de fond au détriment des autres activités ; notamment celle des raids en chiens de traîneaux qui ne partent plus de Grand Naves.
L’activité ski de fond se pratiquait jusqu’à cette année sur trois niveaux d’altitude.
- Au niveau du village de Grand Naves (alt. 1316 m) avec des pistes faciles d’initiation au ski de fond,
- Au niveau du plateau du Tovet (alt. 1.570 m) et des Terreaux (alt. 1.670 m)
- Au niveau du plateau du Bozon (alt. 1.984 m).
Le discours des élus locaux, également membre ou employé de la « Maison de la Montagne – Foyer de Ski de Fond de Naves » est de dire que les pistes intéressantes de ski de fond se situent à partir du Tovet (alt. 1570 m) et que cela demande un effort trop important aux fondeurs de parcourir les 254 m de dénivelé sur 3,5 km qui séparent le village de Grand-Naves du Tovet. De plus lorsque la neige vient à manquer au départ de Grand Naves les fondeurs sont obligés de parcourir à pieds les 500 premiers mètres de pistes avant de rejoindre la lisère de la forêt là où la neige n’est pas fondue.
Le projet est donc de bitumer la route d’accès jusqu’au site du Tovet ou des Terreaux avec création d’un parking pour stocker les voitures.
S’il est un jour concrétiser se projet serait catastrophique pour l’environnement et la vie de nos villages. Grand Naves deviendrait un simple lieu de passage pour que les véhicules puissent accéder plus « haut ».
L’intérêt de l’immense majorité de la clientèle qui fréquentent le site, à savoir un site vierge, disparaîtrait. La déconnection des activités, avec un départ de ski de fond au Tovet et le reste des activités, randonnée, activités ludiques pour les familles (luges), promenade à pied, raquettes, serait ingérable.
Ainsi une famille dont certains souhaitent faire de la luge et d’autre du ski de fond achèterait leur forfait ski de fond à Grand Naves laisserait une partie de la famille sur place tandis que l’autre reprendrait la voiture pour aller 3,5 km plus haut ??
Si un parking est crée il est impératif d’apporter un minimum de services comme des sanitaires, à boire et à manger. Donc ceci implique une urbanisation du site. Si, pour ne pas nuire au seul commerce de Grand Naves, l’on crée uniquement des toilettes sur ce nouveau parking (toilettes sèches de préférence) il faudra prévoir un autre parking à Grand Naves pour que les voitures qui descendent du Tovet puissent stationner à Grand Naves afin d’aller boire un coup, si toutefois leur occupants en ont encore envie ! De toute façon il faudra des places de parking pour rendre le matériel loué à la maison de la montagne. Beaucoup de places même, car la création de cette route, selon leurs défenseurs, devrait bien plus que décupler le nombre de fondeurs. Viabilisée, bitumée et déneigée cette route devra permettre le croisement de deux cars, le pont de Grand Naves devra être agrandi. Si l’on interdit cette route aux cars, les groupes devant se rendre au nouveau refuge du Nant du Beurre ou les écoliers venus faire du ski de fond, arrivés en car, devrons de toute façon partir à pied de Grand Naves !
Il est également envisagé de remplacer la circulation automobile sur cette nouvelle route par des navettes. Je ne suis pas convaincu que l’impacte écologique soit tellement réduit. Par contre l’impacte financier de fonctionnement lui sera bien réel. En plus du coût de la viabilisation, de l’entretien et du déneigement viendra s’ajouter un coût de fonctionnement certain.
Quelle sera la fréquence de rotation de cette (ces) navette(s). Elle fonctionnera tous les jours ? Toutes les heures ? Il y aura-t-il un nombre minimum de passagers pour permettre un départ ? Gratuite ou payante ? En hiver tout le monde ne part pas à la montagne en même temps mais tout le monde rentre en même temps que disparaît le soleil. Comment sera gérer ce flux de personnes à « rapatrier » sur Grand Naves ? A-t-on ne serait-ce qu’un devis d’un transporteur privé assurant un tel service durant toute la saison d’hiver ? Les gens attendrons donc la navette au départ et la navette au retour. En somme, un peu comme à une remontée mécanique, mais en moins rapide.
De tels investissements sont-ils réalistes et responsables pour la seule activité ski de fond qui dégage actuellement un chiffre d’affaires annuelles de 20.000 à 25.000 € ?
Je ne puis imaginer un seul instant qu’un tel projet puisse trouver un financement auprès des instances politiques régionales ou même départementales mais je me désole un peu de voir nos élus locaux s’obstiner dans cette voie à chaque fois qu’ils en ont l’occasion.

Pour la première fois depuis la création de l’activité ski de fond sur Naves au début des années 70 les pistes de ski de fond au niveau de Grand Naves sur les « Planchamps » et les « Planchettes » vont être purement et simplement supprimées pour cette saison 2008/2009. On invoquera sans aucun doute un manque de neige chronique et la nécessité d’ouvrir une route jusqu’au Tovet. Depuis que je suis installé à Grand Naves, oui il y a eu des périodes ponctuelles dans l’hiver où la neige faisait défaut mais pourquoi s’interdire de damer des pistes d’initiation de quelques kilomètres au niveau de Grand Naves lorsque la neige est présente, ce qui est le cas une bonne partie de l’hiver. Notons tout de même que la piste de luge, bénéficiant de la même exposition et altitude que les anciennes pistes d’initiations, est maintenue. Sans doute faut-il moins de neige pour une piste de luge très fréquentée que pour des pistes de ski de fond.

Bien plus simplement, les millions d’euros envisagés pour cette route ne pourraient-ils pas trouver une utilisation plus sage dans la construction d’une nouvelle Maison de la Montagne et de parkings à l’entrée du village de Grand-Naves ?
L’activité ski de fond est nécessaire sur le site de Naves mais ne doit pas mobiliser tous les moyens aux détriments des autres pratiques de la montagne.


En conclusion.
. Oui la construction d’un nouveau refuge du Nant du Beurre est indispensable au développement de la vallée. Mais ne nous trompons pas d’objectif. Ce refuge offrira un nouveau produit sur Naves qu’il va falloir vendre sur deux jours au moins. La clientèle individuelle à la journée apportera un petit appoint mais le cœur de cible est bien les groupes constitués de quelque nature qu’ils soient (famille, associatif, entreprise, éducatif, formation, spirituel etc..).
Ne faisons pas croire qu’avec une route jusqu’au Tovet cela « rapproche » le refuge du Nant du Beurre et qu’un potentiel client à la journée est important. Cela serait une erreur.
Une personne qui n’a pas la faculté physique de monter de Grand Naves jusqu’au refuge du Nant du Beurre en toute une journée (alors que le gîte et le couvert l’attendent au refuge) n’aura pas la capacité physique de faire l’aller-retour en une journée en partant du Tovet. Rappelons qu’un marcheur moyen met environ 2h30 pour parcourir les 750 m de dénivelées qui séparent Grand Naves du Nant du Beurre. La clientèle potentielle à la journée est donc la même que l’on parte de Grand Naves ou du Tovet.
Les curistes de la station Thermale de La Léchère ne représentent donc pas une clientèle potentielle à la journée. Faire croire au futur gérant, ou à certains financeurs du projet, qu’il y aura des clients « Mr tout le monde » qui viendrons en nombre, grâce à un accès voiture jusqu’au Tovet (été comme hiver) manger une tartelette aux myrtilles l’après-midi au Nant du Beurre et redescendre dans la foulée serait malhonnête.
D’autre part, les chiffres de fréquentation du site de Naves « 300 personnes / jour en été du 14 juillet au 15 août et 400 personnes/jour en saison d’hiver » relève du fantasme et ne correspondent pas à des moyennes mais à des pics de fréquentation qui ne se produisent que quelques jours dans l’année.
A raison de 400 pers. /jour en hiver et une fréquentation du site de ski fond de l’ordre de 10 % (seule activité quantifiable puisqu’un badge d’accès est obligatoire) cela représenterait donc en moyenne 40 forfait de ski vendus chaque jour donc 4000 sur les cents jours que dure la saison. Regardons si ces chiffres correspondent avec les bilans de la Maison de la Montagne – Foyer de Ski de fond de Naves et nous nous rendrons vite compte qu’il y a un problème.

Enfin j’espère qu’un solide plan de communication puisse être mis en place pour promouvoir et faire connaître ce nouveau refuge. Le rapport indique que la vallée dispose d’une structure commune de promotion au sein de l’ « Office de tourisme de Valmorel et des Vallées d’Aigueblanche ». C’est effectivement vrai sur le papier depuis quatre ans déjà. Cependant chaque structure (Valmorel, Doucy Combellouvière, La Léchère et Naves) travaillent encore dans leur coin se disputant les budgets et les places. Chacun fait son petit site Internet sans aucune vision globale et commune au niveau de la vallée. Il en va de même pour les éditions de documents, actions de promotion etc.….
A l’échelon de la vallée, nous avons la chance d’avoir, pour l’instant, une locomotive avec la station de ski alpin de Valmorel. Le site Internet de Valmorel comptabilise plus d’un million de « clic » par an, celui de La Léchère Station Thermale 30.000 et au plus quelques centaines pour le site de la Maison de la Montagne de Naves. Que de temps, d’argent et de bonne volonté mal utilisés.
Si une structure administrative commune est théoriquement en place il est plus que souhaitable que l’on passe à la pratique en organisant à l’échelon de la vallée une politique touristique commune. Un seul site Internet devrait être mis en ligne pour promouvoir dès la première page les trois pôles d’activités de la vallée que sont le ski alpin, le thermalisme et les découvertes natures. Mais là, seules les politiques peuvent imposer un tel fonctionnement. Il faut croire qu’elles ne sont pas encore convaincues de l’impérieuse nécessité de travailler ensemble en suivant une ligne directrice commune.
Vous qui lisez ces lignes et qui aurez peut-être un avis à donner, je vous invite à venir sur le site de Naves quelque soit la saison afin de vous rendre compte par vous-même de l’importance des enjeux.

Frédéric ABONDANCE - Bar « Chez Fred » Grand-Naves
73260 La Léchère - Tél : 04.79.24.65.21 - E-mail : fabondance[AT]orange.fr



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à l’attention de :

objet :


Grenoble, le :
Monsieur Rémi THUAU, Préfet de SAVOIE, Château des Ducs de Savoie, à CHAMBERY

Plan de circulation préalable à la construction du nouveau refuge du Nant-du-Beurre, sur la commune de GRAND-NAVES

23 septembre 2009



Monsieur le Préfet,


Au nom de Mountain Wilderness France, notre administrateur Daniel Rouzier et notre chargé de mission Vincent Neirinck suivent, de longue date, le développement de ce dossier, emblématique à plus d’un titre. Vincent Neirinck qui nous représente au Comité de massif des Alpes, n’a pas manqué de présenter en temps utile notre point de vue devant cette instance.

A la suite de deux réunions du Comité de suivi concernant la demande d’Unité touristique nouvelle du refuge du Nant-du-Beurre et du courrier de la Communauté de communes de la vallée d’Aigueblanche (CCVA) dont vous avez été destinataire, il est apparu que l’instruction du dossier nécessitait quelques utiles clarifications.
Dans cette intention, sur vos recommandations, Christine GIBRAT, de la Direction départementale de l’équipement et de l’agriculture (DDEA Savoie), a suscité une rencontre sur le terrain pour reconnaissance le mercredi 15 juillet 2009. Daniel Rouzier y représentait MW France.

Après compte-rendu et réflexion approfondie, nous tenons à confirmer ici à la foi
- notre avis favorable au projet présenté de construction du nouveau refuge communal du Nant-du-Beurre, ce qui en soi constitue une exception remarquable à nos positions traditionnelles,
- et notre ferme opposition à l’ouverture de la piste d’alpage en amont de Grand-Naves, été comme hiver, à la circulation de véhicules motorisés non expressément autorisés*, au-delà de son confluent avec celle venant de Navette via la Croix du Sauget.

* Les dérogations pour un franchissement de la barrière [doivent rester] très restrictives et être matérialisée par l’octroi définitif ou temporaire d’un passe et d’un badge valant autorisation dérogatoire pour un seul véhicule à la fois, à destination exclusivement du gardien de refuge, des agriculteurs et alpagistes, et des propriétaires de terrains et chalets sur présentation de l’acte de propriété authentifié. Bien entendu, comme en d’autres sites de montagne, l’accès au refuge des personnes à mobilité réduite pourrait être assuré à la demande par le gardien du refuge.

Nous pensons utile de porter à votre connaissance les quatre arguments majeurs sur lesquels se fonde notre opposition au plan de circulation en préparation :

1. Le site du TOVET, promontoire remarquable avec point de vue panoramique sur le vallon et les sommets alentour, ainsi que l’acheminement sur ce site d’un nombre important de visiteurs, est de nature à susciter des projets d’aménagements touristiques … En plus de la viabilisation de la piste d’accès et de la réalisation d’un parking, il est déjà question explicitement d’un « chalet » (?), d’une « yourte » et de sanitaires. Nous serions coupables de faire montre dans cette affaire de naïveté ou de distraction, et de ne pas imaginer la suite : foyer de ski de fond, bâtiments de services, auberge à terrasse panoramique ?
A notre connaissance, les premiers équipements évoqués n’ont fait l’objet d’aucune présentation au dossier que vos services sont chargés d’instruire. Une telle lacune nous semble mériter toute votre attention.
2. Il est peu contestable que la création, en amont de Grand-Naves, d’un nouveau pôle d’attraction touristique et sportif ne pourra que contribuer à la « dévitalisation » économique de ce village au lieu de favoriser une relance nécessaire.
3. L’instruction du dossier souffre d’une absence de présentation du montant et des financements des coûts induits par l’ouverture d’un accès au site convoité du Tovet (agrandissement, enrobage, déneigement, entretien, navettes …), présentation qui nous semble devoir précéder toute décision.
4. Les aménagements envisagés constitueront de fait une facilitation, voire un encouragement, de l’invasion du haut vallon du Nant-du-Beurre par les véhicules de loisirs motorisés (4x4, quads, enduros).

En conséquence de quoi :

• En période d’enneigement naturel de la piste ou de ses abords, compte tenu de l’absence au dossier de données économiques discriminantes, nous plaidons pour la fermeture administrative et physique de la liaison Navette-Grand Naves, au Plan des Heures, en amont de Navette, d’un côté, et à la sortie même de Grand-Naves, de l’autre.

• En période de non-enneigement, le seul compromis qui nous apparaît acceptable est le maintien de l’autorisation de circulation sur la route de liaison entre Navette et Grand-Naves via la Croix du Sauget, assorti de la fermeture administrative et physique de la piste au-dessus du confluent précité.

Assurés de votre intérêt pour nos avis sur ce dossier sensible, et attentifs aux suites que vous choisirez de leur donner, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de notre respectueuse considération,


Pour MOUNTAIN WILDERNESS France,
Hugues THIEBAULT, Président

Pièces jointes : - extrait légendé carte IGN 3532 OT (annexe 1)
- descriptif état des lieux et usages été 2009 (annexe 2)