Départ : Le Grand Villard (épingle 1207 m) (1207 m)
Topo associé : Tête de l'Aupet, Par le Vallon des Narrites
Sommet associé : Tête de l'Aupet (2627 m)
Orientation : SE
Dénivelé : 1440 m.
Ski : 3.1
Sortie du mercredi 20 février 2019
Conditions nivologiques, accès & météo
Irréprochable sauf que c'est un temps de mars plutôt que de février, pas de ventEtat de la route : RAS
Altitude du parking : 1194m (Le Mas)
Altitude de chaussage (montée) : 1194m
Altitude de déchaussage (descente) : idem
Activité avalancheuse observée : RAS
Excellente neige de printemps, légèrement lourde trafolée dans les 100m supérieurs - déjà quelques cailloux émergents vers le sommet et également dans la partie peu pentue du bas
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par taramont)
Le Mas/Cabane Pierre Baudinard/Traversée vers le vallon des Narrites/sommet A/R
Ma bonté me perdra. (si ce n'est déjà fait...). Car qui ne connaît pas mon goût pour la solitude, surtout un soir de pleine lune ? J'avais trouvé une nouvelle cabane où pourraient se passer de grandes choses en-dehors des grignotis de souris et rêvait à ce soir qui serait forcément sublime. Eh bien, des choses se sont passées, pas forcément grandes, mais quand même, et surtout pas comme je me les imaginais. D'abord, c'est Jacques qui pris contact. Je ne sais pas dire non à Jacques. Ensuite, c'est Marc. Je ne sais pas dire non à Marc. A qui je sais dire non ? Vie privée. Paraît que la montagne c'est aussi le partage. Je ne contredirai pas. Et avec ces deux là, j'ai déjà partagé beaucoup et leur doit autant.
Mais la sociabilité de la pleine lune de février ne s'est pas arrêtée là. A peine le sac posé à la cabane, arrivent Eloi, Germain et Adrien. Des beaux gosses haut-savoyards, des skieurs alpinistes, des vrais de vrais. Depuis 2 jours, ils ont déjà le Grd Ferrand et la Tête de l'Aupet à leur actif. L'objectif suivant n'est rien moins que l'Obiou ! Ça vaut la peine de se serrer quand on a l'insigne honneur de partager une cabane avec l'élite alpinistique française. C'est moi qui dit cela, eux étaient plutôt du genre modeste.
La soirée fut fort plaisante, nous avons conversé très civilement de choses et d'autres et même trouvé des racines communes. Seulement, en fait de racines, il a fallu d'abord chercher un peu de bois alentour pour faire bonne mesure car ces messieurs en remontaient un sac plein depuis le parking (après leur course, évidemment).
Sous une lune dans toute sa majesté, le décor s'est peu à peu teinté dans un dégradé de rouge/rose d'Ida et de bleu céleste. Quelques lumières dans la vallée prouvaient qu'on était toujours encore sur la terre des hommes. Et bientôt la cabane entra dans la paix de la nuit veillée par sa pierre sentinelle. (Ces messieurs ont poussé l'amabilité jusqu'à nous laisser la priorité du galetas le moins froid. Encore merci s'ils me lisent).
Au matin, la Montagne de Faraut, le col du Noyer et toute la chaîne jusqu'au col du Rabou se pavanaient toujours dans des dégradés subtils magnifiés par le soleil levant. Puis, un voile de brume a nimbé l'horizon au S et à l'E tandis qu'un soleil sans retenue frôlait et caressait les roches dorées qui bordent le beau vallon des Narrites.
Mes compagnons folâtraient devant moi avec de temps en temps un arrêt de courtoisie, aucun bizolet n'étant là comme prétexte à une fuite en avant. Ainsi au replat à 2000m, ils étaient arrêtés une nouvelle fois et là j'entendis ce que je n'aurais pas dû entendre. «Tu sais bien qu'elle veut toujours être seule, eh bien on va satisfaire ses caprices : on va monter plein N en crampons et atteindre le sommet par l'arête E, elle ne suivra pas ». Il faut toujours dire aux gens ce qu'ils ont envie d'entendre. Donc, moi : «Pourquoi pas ? Et puis, à la réflexion, non, je vous laisse dans votre variante d'alpiniste, je monte tranquillement par la voie classique". C'est donc ainsi que j'ai gagné un ptit bout de solitude, un peu gâchée par le coup de massue de la chaleur. Mais au sommet, patients et bavards, mes compagnons m'attendaient avec le sourire. Que demander de plus ? Ah si, une descente de cinéma. Celle-ci aussi nous l'avons eue.
Ah mesdames, si vous saviez combien il est plus agréable de partir avec les maris des autres que de trottiner derrière le sien ! Vous passez une journée des plus agréables et le soir venu, vous pouvez les rendre. Car sinon qu'en faire ? Je vous le demande.
(Marc à toi de jouer pour les images)