Départ : Le Villaret du Nial (1850 m)
Topo associé : Tsanteleina, Face Nord en A/R
Sommet associé : Tsanteleina (3602 m)
Orientation : N
Dénivelé : 1350 m.
Ski : 4.2
Sortie du mercredi 22 juin 2016
Conditions nivologiques, accès & météo
Très beau, petite brise de nordEtat de la route : black
Altitude du parking : 2280m
Il reste de la neige ! On chausse un peu après le lac Sassière sans portage (si on monte en VTT).
Le soleil chauffe, mais regel correct. Descente OK.
Par contre la neige colle de plus en plus sous 3200m.
Skiabilité 3* et demie
Altitude de chaussage (montée) : 2500
Altitude de déchaussage (descente) : 2500
Activité avalancheuse observée : des purges (de la veille ?) dans la face nord et nombreuses coulées de surface vers 3000
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu (par e-jungle)
Faire la Nord de la Tsante comme ça, était presque inimaginable il y pourtant si peu de temps. Je regardais sur Skitour ceux qui pouvaient faire de telles choses : « on a bivouaqué, le renard nous a piqué nos vivres, on a décollé à 6h du matin, il a fallu tout tracer, c'est raide quand même… ». Ces gens formaient un monde auquel je n’avais pas accès. Je rêvais par procuration derrière l’écran de ces courses magnifiques.
Et bim, aujourd’hui, c’est qui qui a fait la Tsanté comme des grands ? Pierre et moi ! Toutes les angoisses relatives au moment pour la faire (et la possibilité de se rendre disponibles), aux préparatifs, aux conditions physiques, au fait de trouver son itinéraire (pourvu que topo skitour soit précis) ont été levées une à une, et voilà, on a touché le but et on se sent tellement remplis et heureux au moment d’écrire ses lignes.
Un bémol cependant, Pierre a annulé notre steak tartare pour des raisons qui font, que même si je les comprends, il n’en reste pas moins redevable de quelques bières et ce, rapidement. Vu ?
Et cette « Eleina » j’en rêvais aussi pour des raisons de coeur liées à ma fille ainée. conséquence : il ne fallait pas se rater. Y aller devait se solder par un succès (mission de photos des peluches, photo 15…).
Du coup, départ de Lyon après le taf qui finit tard, arrivés au couchant au barrage du Saut, bon diner mitonné par Mâitre Pierre, nuit quasi blanche pour nous 2 (Pierre digère mal, il dit qu’un Mogwaï lui dévore le bide, et moi j’ai oublié que les nuits sont froides et ne suis pas équipé comme il faudrait). Départ 6h30 avec les VTT. Pierre est quasi comateux, j’essaie de le distraire mais il est limite de me balancer dans le lac de Sassière. J’arrête donc prudemment de parler. On monte en VTT jusqu’au front de neige (deux « déchaussages » seulement pour cause de névé). On attaque en ski vers 2500 m et on ne dechausera pas (sauf les derniers 400 mètres). Outre le fait un tantinet inquiétant qu’on n‘a pas reconnu tout de suite la face nord baignée de lumière (petit détour imprévu), tout va bien jusqu’au pied de la face. Puis, on chausse les crampons et commençons notre chemin de croix. La neige est molle (qui eu cru que le soleil tapait toute la journée en face nord en période de solstice ? Pas moi a prioiri, mais c’est bon maintenant je le sais – et je pense même savoir pourquoi en plus !). La neige est très très molle, assez profonde, et on s’enfonce à chaque pas sans guère avancer en perdant force, espoir, et sueur en quantité. Harassant. Après de nombreux doutes et de multiples quasi résignations on atteint ce foutu sommet, un peu tard (bien corniché de loin mais pas si paniquant de près) mais très heureux et fiers. On s’est bien relayé, Pierre a été héroïque dans cette neige. Redescente ("c’est raide quand même") sans histoires ou presque…
Belle trouille d'ailleurs, mais petite était la plaque finalement :(
Ca part en effet un peu de partout en plaques de surface (très faible épaisseur) vers 3000 mètres.
Enfin : la satisfaction ultime et le repos des jambes bien éprouvées : la fin de la descente en VTT. Ca vaut vraiment le coup. Zéro effort, chemin contemplatif dans ce vallon magnifique, et stop à la voiture.
Ca y est, une belle sortie estivale (désolé d’avoir usurpé une prérogative de Pja, à toi la place cher ami), et une énorme pensée pour ma Na-Na que j’aime (pas Sainte, ni tante, mais vraiment Sacrée).