Tête du Ruitor, par le glacier de l'Invernet, le 27.05.17 par Arno74

Massif : Alpes Grées N
Départ : La Masure (1203 m)

Topo associé : Tête du Ruitor, par le glacier de l'Invernet

Sommet associé : Tête du Ruitor (3486 m)

Orientation : W

Dénivelé : 1485 m.
Ski : 3.1

Sortie du samedi 27 mai 2017

Arno74

Conditions nivologiques, accès & météo

Beau temps avec quelques cumulus dont un qui nous a bien mis dans le brouillard! Plutôt chaud... voire très chaud au retour. Pas de vent
Etat de la route : Dégagée Altitude du parking : 1900m
Descente de 10h45 à 11h45
Pente sous le sommet: Neige encore dure un peu trafolée, bien mieux dans les zones lisses
Glacier de l'Invernet: Bon ski dans le raidillon, puis neige bien vite très collante jusqu'à 2500m environ. Moquette à poils longs ensuite jusqu'au point de chaussage, encore un peu collante mais bien meilleure à skier

Altitude de chaussage (montée) : 2175m
Altitude de déchaussage (descente) : 2175m
Nous avons suivi le sentier d'été

Activité avalancheuse observée : 2 plaques de bonne épaisseur parties dans la partie raide du Glacier de l'Invernet (3300-3200m)

Skiabilité : 😐 Correcte

Compte rendu

Avec Jean-Luc; Philippe

Avec mon père, nous avions validé deux options pour ce qui sera probablement la dernière rando à ski de la saison. Après étude des itinéraires l'option retenue sera de tenter la Tête du Ruitor avec une petite nuit au refuge éponyme... Bon le choix a aussi été guidé par la chaleur accablante qui régnait en Bresse ce vendredi et donc par la possibilité de pouvoir glander un petit peu plus au bord de la piscine! On n'est pas des bêtes non plus... ça reste plus intéressant que 3h de portage en plein cagnard pour rejoindre un refuge!

Bref, après un petit contretemps autoroutier dû à une erreur de lieu de rdv avec Philippe, le troisième tiers de l'expédition, nous voilà en marche vers le refuge du Ruitor.. à la fraîche... les 23°C contrastant littéralement avec les 32 de l'après-midi!
Nous arrivons au refuge alors que le soleil avait déjà quasiment commencé sa nuit. A l'intérieur deux personnes, un couple qui avait eu la bonne idée de lancer et de maintenir le feu! Encore merci à eux deux! On avale notre repas qu'on s'attendait à manger à la frontale, et non sans ouvrir une petite bouteille de rouge, dont nous en garderons un peu en prévision du pique-nique du lendemain!

Réveil aux aurores... 5h... presque en même temps que le soleil, histoire d'arriver tôt au sommet et ainsi de limiter les effets sur la neige de notre ami, légèrement "on fire" en ce moment.
Question itinéraire, nous décidons de suivre le sentier d'été et de ne pas se lancer à l'assaut des langues de neige, dont le cheminement aussi tortueux qu'hasardeux ne nous emballe pas.
On chausse donc à 2175m sur une langue de neige qui nous emmènera jusqu'au sommet, en passant donc par ce vallon de l'Invernet... ce loooong vallon de l'Invernet, même! Ah y a de la distance! Mais bon... au moins on peut profiter du lever de soleil et du paysage, tout en traçant cette neige qui ne sait pas trop où se foutre sur l'échelle du regel... En moyenne, le curseur est sur médiocre, mais c'est changeant! Sauf pour la dernière pente du glacier de l'Invernet, qui met tout le monde d'accord : béton!
A un tel point que Philippe sort les crampons pour terminer, et pour constater que le béton à ski n'est pas forcément le béton à pieds et que en crampons, ça passe quand même souvent à travers!
Pour mon père et moi, c'est couteaux et quelques conversions scabreuses plus tard, nous nous rejoignons tous sous le Noeuds des Vedettes, avec en guest star, un bon gros cumulus qui nous ruine le panorama et qui surtout nous met dans le brouillard complet en ce qui concerne l'itinéraire!

Après quelques hésitations, on décide de suivre la trace qui est bien marquée et de voir ce qu'il se passe. Au final, tout se dégage aussi soudainement que ça s'était assombri et on voit enfin le sommet, au bout de sa plaine gelée, qu'on atteint peu de temps après.
Comme on est OK niveau timing, que c'est une première pour nous trois et qu'elle s'est méritée, on profite du cadre au maximum et on n'attaque finalement la descente que lorsque nos poursuivants, dont nos voisins de refuge, atteignent eux aussi la Madone du Ruitor.
La pente sous le sommet est encore un peu dure et on se demande si on ne descend pas un peu tôt. On choppe ensuite une petite moquette sur une rapide portion lisse, avant le plat jusqu'au col de l'Invernet. le début du glacier se skie bien mais dans le bas, au niveau de la seconde cassure, ça se gâte. La neige est en mode glu et nous freine par à coups... on fait gaffe à nos genoux, puis sous 2500m, c'est un peu mieux skiant, avec une moquette à poils longs bien moins attachants et qui se laisse un peu mieux faire sous nos spatules.
Pour la fin, c'est torrents, bruyères, tourbières et compagnie... ça sent bon l'été et la fin de saison.
Dernière pause au refuge pour pique-niquer, finir le rouge et profiter du soleil, puis c'est la redescente vers la voiture.

Fin de la rando, de cette plutôt correcte première au Ruitor qui sera la dernière de cette saison!