Départ : La Masure (1203 m)
Topo associé : Tête du Ruitor, par le glacier de l'Invernet
Sommet associé : Tête du Ruitor (3486 m)
Orientation : W
Dénivelé : 1690 m.
Ski : 3.1
Sortie du dimanche 10 mai 2015
Conditions nivologiques, accès & météo
retour du beau temps l'après midi du 9/5 - grand beau, température clémente le 10/5Etat de la route : RAS
Altitude du parking : 1800m (juste devant le panneau d'interdiction qu'on avait zappé la veille)
Altitude de chaussage (montée) : 1900m
Altitude de déchaussage (descente) : 1900m
Activité avalancheuse observée : RAS le jour même mais bcp de coulées énormes un peu partout, combe de l'Invernet complètement dévastée
Descente aux environs de 12h dans une neige de velours, une gourmandise, sauf la pente qui relie la croupe sommitale à la traversée vers le col des Vedettes qui était en neige dure avec par endroits de la neige soufflée (plus gênant à la montée qu'à la descente). Mais ensuite, c'était juste parfait jusqu'en bas, les 5* sont donc tout à fait justifiées à mon sens
Skiabilité : 😄 Excellente
Compte rendu
Avec Patrick
J1 : La Savonne 1800m - Refuge du Ruitor ; J2 Refuge du Ruitor - Tête du Ruitor par le glacier du Grand
Sortie test de nos facultés d'adaptation. Ah, Ruitor, ne fait pas cette tête ! On ne te reproche rien, loin s'en faut. Ce n'est pas ta faute si la combe de l'Invernet en a eu ras le bol du ski et s'est lancée (avec beaucoup de succès, il faut le reconnaître), dans l'activité pétanque. Mais je suis injuste : elle n'avait sans doute pas demandé à être mitraillée par toutes les plaques détachées des pentes N de la Becca du Lac. J'avais pourtant vu à la date du 22/4, sur ce site même, des photos très alléchantes de cette combe et me léchait déjà les babines en imaginant une descente par belle neige transformée juste à point. Mais il fallait bien se rendre à l'évidence, cette combe n'était plus bien fréquentable alors que le glacier du Grand, emprunté à la montée, promettait une descente idyllique sans l'ombre d'une boulette sauf à aller les chercher dans des endroits peu recommandables (le sympathique trio iséro-savoyard-parisien se sentira peut-être visé : sans doute le fromage de brebis basque au piment d'Espelette leur aura-t-il permis de passer la difficulté par simple lévitation).
Mais je raconte bien les choses dans le désordre aujourd'hui ! Tant pis, çà changera.
Comme faits marquants, il faut que je signale :
- encore des rencontres fort agréables et inattendues : une représentation du CAF de Voiron et Jean-Christophe (JC69 pour les intimes)
- pour mon compte, un saut de ruisseau raté dès potron-minet et donc des orteils palmés en fin de journée
- une perte de bâton dans le même ruisseau pour Jean-François, le leader du groupe voironnais
- une traversée épique du même ruisseau au retour
Bref, quelques péripéties après une soirée sympa au refuge du Ruitor, une journée splendide malgré le mauvais accueil du glacier de l'Invernet mais largement compensé par celui, très paisible, par la Vierge du sommet, et, le principal : Patrick, venu de Nice, pouvait clore sa courte saison par cette course magnifique ; il était ravi.
Et puisque les statistiques sont à la mode ces temps-ci : une mention spéciale à JC69 qui comptait 66,66% de femmes dans son équipe alors que la moyenne (au refuge du moins) arrivait péniblement à 20%. Je peux aussi ajouter (si, si, j'ai fait des interviews !) que 100 % des randonneurs étaient de religion polythéiste : des adorateurs du Seigneur Ruitor aujourd'hui et d'un autre demain. Certains avaient déjà failli sacrifier un ski au Dieu Pourri la veille, d'autres récitaient des litanies entières de saintes montagnes suisses, italiennes et françaises, d'autres se recueillaient devant la Vierge (pour reprendre leur souffle, je suppose) alors qu'un autre encore, sans doute terrassé par l'émotion, avait déposé une offrande douteuse à ses pieds mêmes. Que tout le Panthéon lui pardonne, moi, j'ai du mal.