Départ : Corrençon en Vercors (Clot de la Balme) (1230 m)
Topo associé : Tête des Chaudières, par les Chaudières
Sommet associé : Tête des Chaudières (2029 m)
Orientation : NE
Dénivelé : 1100 m.
Ski : 2.1
Faune : cet itinéraire passe près de zones sensibles. Voir consignes sur fiches topo
Sortie du mardi 19 janvier 2021
Conditions nivologiques, accès & météo
Ciel d'un bleu irréaliste. Pas un seul nuage pour jouer les troubles fêtesEtat de la route : Un peu de neige à partir de Corrençon.
Altitude du parking : 1220m
Altitude de chaussage (montée) : 1220m
Altitude de déchaussage (descente) : 1220m
Activité avalancheuse observée : Petites coulées de boulettes sur les face avec une exposition Sud, particulièrement sous les barres rocheuses dans le vallon des Chaudières.
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
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Départ station | 1220m | W | 15h | Trafolée | Bien trafolée sur les pistes, pas loin du champs de bosses | |
Sortie piste | 1660m | W | 15h30 | Trafolée | Poudreuse à l'ombre, molle au soleil. | |
Vallons des chaudières | 1750 | SW | 16h00 | Poudre lourde | Neige bien molle au soleil. Fonte de la neige sur les arbres | |
Têtes des chaudières | 2029m | N | 16h30 | Soufflée | Travail du vent, poudreuse quand à l'abri du vent | |
Roche du coin | 1991m | SW | 17h20 | Soufflée | Poudreuse quand à l'abri du vent dans les arbres |
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Une fois n'est pas coutume, mais à partir de la deuxième fois, peut-on dire que c'est le début d'une coutume ? Encore sous le charme du coucher de soleil de la veille, je ne me fais pas prier deux fois lorsqu'un ami de longue date me propose de sortir cet après-midi. Innocemment je suggère le Vercors. Hier j'aurais voulu faire la tête des Chaudières mais faute de certitude sur les conditions j'avais préféré le Pic St Michel. Maintenant je sais que les conditions seront bonnes. Nous partons en direction de Corrençon en Vercors.
A 15h sur le parking nous sommes clairement à contre-sens. Les gens partent, nous arrivons. Ils descendent, nous montons. Ils savourent, nous suons. Mais nous ne visons pas seulement le sommet, nous visons le coucher de soleil depuis les crêtes. Voilà la différence. On se fraie péniblement un chemin à travers le Vallon des Chaudières que nous découvrons pour la première fois. Curieusement, malgré le froid, la neige fond sur les arbres et au-dessus des barres rocheuses. La neige devient lourde sous les rayons pesants du soleil. Presque une neige de printemps par endroit. Résultat, ma peau de phoque se retrouve mouillée et gèlera quelques centaines de mètres plus loin. Je monterai donc en compagnie d'une peau glissante qui tente de me faire redescendre.
A l'ombre de la montagne et sous l'effet du vent, la neige change. Plus de mollesse printanière, place à la dureté de l'hiver. La neige devient presque glace dans la trace. Des concrétions glacées ornent les pierres. Le soleil nous fait un accueil chaleureux au sommet, le vent préfère un accueil glacial. Autour de nous le monde entier s'étale dans un air d'une pureté cristalline. On aperçoit la Meige, la barre des Ecrins et même les Bauges et la dent de l'Arclusaz. Au fond dans la plaine que je vois si peu souvent, on devine Lyon, petite tache grise dans l'océan vert. Sans s'éterniser, malgré le temps qui semble suspendu dans un instant de grâce, nous profitons avant de descendre la face Nord qui est bien stabilisée par le vent (normal vu qu'il n'y plus beaucoup de neige).
Dernier repeautage pour atteindre la Roche du Coin. Le soleil s'embrase comme la veille. Et bien que le spectacle soit le même, je ne peux m'empêcher d'être émerveillé. L'or et le bleu forme un duo parfait. Irréel. Les couleurs sont saturées comme si le monde nous mettait un filtre devant les yeux. On s'arrête beaucoup. On contemple. On tente de faire sien le paysage, on tente d'absorber toute cette beauté parce qu'on sent qu'elle est éphémère. On voudrait que ça dure toujours cette parade amoureuse entre le soleil et l'horizon. Et puis l'oeuf vient s'éclater sur cette ligne trop nette, le jaune coule de partout sur le lointain. Il nous inonde. Et la lumière décline, le rideau de la nuit tombe nous indiquant qu'il est temps de quitter nos sièges pour redescendre en bas des télésièges. On joue dans les sapins, on se perd, on se retrouve et finalement on arrive en bas heureux. La journée a été belle justement parce que le jour avait une fin.