Départ : Certamussat (1620 m)
Topo associé : Tête de Siguret, Boucle Nord-Est
Sommet associé : Tête de Siguret (3032 m)
Orientation : N
Dénivelé : 11500 m.
Ski : 3.2
Sortie du samedi 22 février 2014
Conditions nivologiques, accès & météo
Dim 16 : mauvais temps => neige vent
Lun 17 : grand beau
Mardi 18 : voile le matin, dégagé l'AM
Merc 19 : mauvais temps => neige le matin, éclaircies l'AM
Jeudi 20 : grand beau
vend 21 : dégagé le matin jusqu'à 12h, neige l'AM
Sam 22 : grand beauEtat de la route : Col de Larche enneigé le dimanche puis dégagé le reste de la semaine
Altitude du parking : 1670
Neige humide en dessous de 2200-2300 m environ sur 40-50 cm, soufflée en orientations S-SW-E-SE. Les crêtes et les cols dans ces orientations ont gardés peu de neige. Les versants froids ont conservé une excellente qualité de neige toute la semaine allant d'une poudreuse lourde à une neige de cinéma.
Les nuits de regel ont été rare dans la semaine, mais les conditions se sont lentement améliorées au fil des jours : manteau neigeux reposant le plus souvent sur fond dure en versants S-SE-SW / manteau épais et dense dans les versants NW-N-NE
Altitude de chaussage (montée) : 1670
Altitude de déchaussage (descente) :1670
Activité avalancheuse observée : Rien d'observé de toute la semaine sur les itinéraires fréquentés à l'exception d'un départ de plaque en début de semaine sur Tête Dure versant W
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Avec CAF Annecy
Skier dans les sapins en Ubaye (ici on appelle ça des mélèzes), fait parti des destinations qu'on a envie de connaitre un jour.
Ici, on trouve dépaysement et grands espaces, du ski par toutes conditions de neige et de météo en utilisant au mieux les ressources du massif, et peu de monde pour croire un instant que nous avons le privilège d'être seul au monde.
L'accueil que nous avons rencontré au gite "Le Refuge" a été très chaleureux et d'excellente qualité : une gardienne aux petits oignons pour nous et notre nouveau pote Jacques toute la semaine, avec une très bonne connaissance de l'environnement (ce qui peut s'avérer utile dans le choix des courses par conditions douteuses), et nous concoctant des menus de compèt' tous les jours pour touristes morts de faim.
Malgré un anticyclone qui n'a pas voulu partir en vacances avec nous, nous avons réussi à adapter un programme qui nous a fait parcourir la Haute Ubaye en long, dans le long vallon de la Montagnette et de l'Orrenaye, de Larche au Pas de Vauclave un jour de risque 4, en boucles et en traversées quand le temps et la nivo se sont améliorés, dans les mélèzes et pas loin du gite quand le créneau météo était réduit ou mauvais.
En une semaine tout n'a pas pu être fait, ce qui veut dire que dans coin, il y a de quoi faire...
J1 : Trajet Annecy-Larche + révision des fondamentaux l'AM dans le mauvais temps en direction du col de Mallemort mais près d'une petite cabane ouverte providentielle => +500 m
J2 : Traversée du vallon de la Montagnette et de l'Orrenaye => Départ de Larche - Vallon du Riou de Rouchouse - Col des Monges - Col de la Gipière - Pas de Vauclave - Col de Larche - Retour à Larche en bordure de route => + 1350 m / nivo : plaqué dans toutes orientations.
Superbe traversée dans un large vallon aux faibles pentes et dans une ambiance grand nord.
J3 : Tour de la Meyna => + 1400 m
Contraste avec la journée de la veille, où le caractère alpin de cet itinéraire sans être jamais difficile se fait plus ressentir, notamment en passant sous les piliers de la Tête de Sautron (non loin du col du même nom), en franchissant le col de la Portiolette et en allant longer les contres pentes de la Meyna, puis en remontant sous le fort de Viraysse le col de Mallemort, avant de plonger sur Larche.
J4 : Tête de Plate Longe - Bec de l'Aigle jusqu'au point 2663 => + 1500 m
La météo nous avait promis des éclaircies en début d'AM, donc au programme belotte tardive la veille, grasse mat' et départ tardif. Stratégie payante si l'on veut, la journée a été une succession de nuages et d'éclaircies, sans véritablement de belles acalmies.
Cette rando démarre au pieds du gîtes avec environ 700 m de D+ dans les mélèzes du vallon de Roffre. Après on compte soit les éclaircies soit sur le GPS (ou les 2 à la fois !).
En descendant du sommet, il est facile de passer dans le vallon voisin par le Pas des Manzes pour aller passer le temps sur la jolie face du Bec de l'Aigle. Neige pas facile et il faut encore tracer.
Le temps nous manque pour accrocher le sommet par ce versant (on va s'y prendre autrement la prochaine fois...), mais que la descente est bonne ! Retour à Larche par le vallon de Font Crèze.
J5 : Tête de Fer par la combe de Courrouit - retour à 2300 sous le Château Lombard - Bec de l'Aigle par le vallon Bernard - vallon de Font Crèze - (retour à Larche pour une partie du groupe) - Tête de Plate Longe (pour les autres) - retour par le Lac de Roffre => + 1800 m pour le 1ier groupe / + 2500 m pour le second groupe.
Superbe journée et magnifique enchainement.
L'accès à la Tête de Fer se fait dans un vallon encaissé, froid, austère et sauvage jusqu'à une bergerie vers 2100.
Le paysage s'ouvre un peu plus à partir de là sans pour autant dévoiler encore la Tête de Fer. Château Lombard et le Germas aux pieds desquels on passe en imposent.
Arrivé sur le plateau des Terres Rouges, la très esthétique face de Tête de Fer nous laisse admirer ses lignes très épurées. La face n'est pas très sévère, mais requière quand même un peu d'attention pour poser sa trace là où il le faut.
Là où nous prenions des précautions en montant, la descente devient une véritable orgie.
2ième volet de la journée : Le Bec de l'Aigle par son versant Est. C'est pas une face qui se remonte souvent pour faire ce sommet, mais aujourd'hui, les conditions sont plutôt bonnes pour faire une tentative.
La remontée du vallon Bernard se fait dans le chaleur, c'est un véritable four ce coin, on en botte même !
La pente supérieure se redresse un peu plus fortement que les pentes de la Tête de Fer, mais ça passe assez facilement à ski, jusqu'à rejoindre un petit collet qui permet d'accéder aisément au sommet.
Pour la descente, notre petite reco de la veille nous aura donner une bonne idée de la nivo sur la face, nous décidons d'aller chercher les pentes encore vierges sous le Pas du Chais. Quelle neige encore une fois !! Quasiment de la neige de cinéma.
3ième volet de la journée. Il nous reste du temps, des forces pour une partie d'entre nous, des champs de poudre à tracer et Tête de Plate longe qui traine pas loin... Qu'est-ce qu'on Fait ?
Et ben on y va !
Une belle trace nous mène au sommet en 1h, il reste plus qu'à profiter de ce dernier bonus avant une mousse bien mérité.
J6 : Tête Dure => + 1000 (+ 1400 pour moi)
Sommet qui n'a jamais aussi bien porté son nom ce jour là ! Petit créneau météo jusqu'à midi, suffisant pour un aller-retour sur ce sommet voisin du gîte.
Pour s'éviter un départ de Maison Méane qui est un départ "officiel" nous optons pour une pente entre le Ravin de Grange Mandine et le ravin de Fournache.
De loin la première pente n'a pas l'air si raide que ça, mais c'était sans compter avec une neige béton rendant toute glissade interdite.
La montée se faire sur les couteaux, un peu tendue.
Arrivée au sommet à la limite de la visibilité, juste le temps de dépeauter et de redescendre dans le vallon Rémy.
Après-midi neigeuse : très bonne occasion d'aller respirer l'atmosphère hivernal des forêts de mélèzes au dessus du gîte, et de se sentir un temps soit peu oppressé par la densité de la forêt, l'opacité de la couche nuageuse et le silence régnant tout autour.
J7 : Tête de Siguret en boucle par le vallon Long et retour par le vallon de la Duyère => +1500 m
Belle course d'envergure avec un sommet à plus de 3000 m, parcourant 2 vallons sauvages et minérales, se terminant par un sommet qui se fait le plus souvent à pieds en raison d'une face exposée aux vents et aux plaques.
Certainement l'une des plus belles courses de la semaine.
Au final, difficile de dire quelle est la course que l'on gardera en mémoire car toutes possèdent un caractère différent et toutes étaient parfaitement adaptées aux conditions rencontrées jours après jours.
On gardera peut être tout simplement le souvenir d'un séjour en Haute Ubaye sans fausse note.
Photos à venir.