Départ : BUSSANG (600 m)
Topo associé : Tête de La Bouloie, Normale
Sommet associé : Tête de La Bouloie (1166 m)
Orientation : NW
Dénivelé : 620 m.
Ski : 1.2
Sortie du dimanche 24 décembre 2017
Conditions nivologiques, accès & météo
vosgienne à souhait : bruine au départ, 100m + ht, juste du brouillard pas très épais, soleil timide au sommet - température douce - pas de ventEtat de la route : libre
Altitude du parking : 860m
Altitude de chaussage (montée) : 860m
Altitude de déchaussage (descente) : idem
Activité avalancheuse observée : vous voulez rire ?
Manteau neigeux humidifié en profondeur sur 100m env, puis poudre tassée sur fond bien portant. Dommage que l'enneigement ne commence qu'à cette altitude. Le terrain est une piste de ski désaffectée depuis 10 ans.
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
de l'avt dernier virage sous l'auberge (860m) au sommet x 2
Hier, en entrant dans ma vallée, quelle ne fut pas ma demi surprise et mon entière déception de voir le culmen des Vosges pratiquement chauve et, dessous, la forêt Soulagée (petit clin d'œil au peintre vosgien pour le moment HS...pour le ski). Malgré ma déconvenue, je n'ai pas pensé "que c'est c.. d'être venue" car, après tout, il n'y a pas que le ski dans la vie, surtout à Noël. J'ai pourtant craint qu'il me faille plusieurs ballons d'Alsace en guise de consolation.
Voyons donc, me dis-je du côté de Bussang. Il y a 9j, il y avait apparemment encore de la neige à se mettre sous la spatule et une trouée versant NW où aucune embûche (même une veille de Noël) ne serait à déplorer. Merci Lednis88 pour votre contribution qui m'a fourni l'idée.
Retournons donc "à l'intérieur", retraversons la frontière linguistique, nivologique et fromagère. Entre E et W, grosse différence d'accent comme d'enneigement, et comme ensoleillement hélas aussi. Et à l'W, je me permets de le faire remarquer, le fromage n'est qu'un plagiat de celui de l'E. Je sens déjà - non pas le Munster - mais le vent déplacé par la levée de bouclier à l'W, mais je resterai inébranlable sur ce point.
Au départ, l'ambiance est, disons, vosgienne : rebutante et chaleureuse. Rebutants la bruine et un brouillard à couper aussi délicatement qu'on le ferait (et on le fera plus tard) d'un kougelhopf bien frais. Chaleureuse, comme les encouragements des clients de l'auberge attendant, au balcon, une éclaircie plus improbable que la venue du Messie ce jour, comme la conversation au sommet avec une locale.
Dans les 100 premiers mètres, le manteau neigeux est profondément humilié (oups ! humidifié !) mais la bruine se décourage et à l'approche du "sommet", je suis comme le boulanger devant sa pâte blanche sur le point de (se) lever.
Givrée, je suis givrée, a insinué quelqu'un récemment. Mais les arbres et buissons le sont aussi ici et n'en sont que plus radieux sous un timide soleil. Une araignée perdue cherche son chemin. Je le lui ai indiqué.
Surprise et cadeau : la descente est même agréable presque jusqu'au bout. La poudreuse s'est un peu abousée, mais comme les vosgiens, elle a un bon fond. La descente vaut la peine d'être répétée. La 2e montée m'a confortée dans l'idée que la 1ere avait été une bonne initiative. Serais bien monté une 3e fois, mais la cuisinière alsacienne est un peu sourcilleuse sur les horaires et aussi, je ne me voyais pas avaler en enfilade déjeuner et dîner car ici on vous sert des nourritures roboratives non faites pour des créatures chétives soufflant sur les braises de leur appétit.
A peine repassé le col de Bussang, grand beau ! Mais comme l'a dit en substance un autre vosgien exilé : à quoi sert le soleil s'il n'y a pas de neige ?
A tous les vosgiens, altiligériens, préalpins et même alpins qui ne regarderont pas avec condescendance la dénivelée du jour, digne d'une vierge sur le point d'entrer dans les douleurs de l'enfantement, je dis : Güata Wiahnachta un' Gsundheit !