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Sorties > Belledonne > Traversée de Belledonne intégrale : Chamrousse >> Chapotet

Traversée de Belledonne intégrale : Chamrousse >> Chapotet

Massif : Belledonne
Départ : Chamrousse (Le Recoin) (1650 m)

Topo associé : Traversée de Belledonne, Intégrale depuis Chamrousse

Orientation : T

Dénivelé : 8000 m.
Ski : 3.3

Faune : cet itinéraire passe près de zones sensibles. Voir consignes sur fiches topo

Sortie du dimanche 3 mars 2013

Nicolas315

Conditions nivologiques, accès & météo

Grand beau Pas ou peu vent

À la date de la sortie, les conditions de stabilité du manteau étaient au rendez-vous malgré les grosses quantités. Les conditions de skiabilité furent en revanche moins bonnes...

Quelques descentes toutes en poudre : col de Freydanne, col du Morétan. Le reste en neige inhomogène, cartonnée casante, cartonnée portante avec un peu de chance (mais juste pour quelques mètres). Mais stable !

Avec le réchauffement on a vu apparaitre quelques coulées de fonte superficielles en Belledonne Sud, plus conséquentes en Belledonne Nord (sans doute suite à la journée de grand beau de samedi). Dans les pentes herbeuses, on a repéré de multiples débuts de glissement du manteau neigeux. Gare à tout ça quand les températures vont remonter.

Skiabilité : 😟 Médiocre

Compte rendu

Avec Dominique
Chamrousse, Chroix de Chamrousse, Grande Lauzière, col de Freydane, épaule W du Rocher de l'Homme, col de la Mine de fer
Trois ans après une tentative avortée au col du Tépey pour cause de jour blanc, Dom et moi voulions conjurer le sort et tenter une nouvelle fois cette mythique traversée de Belledonne, en version intégrale et non-stop.

Grand beau, pas de vent, températures acceptables, manteau stable et neige en quantité jusqu'à basse altitude, demie lune. Il ne nous en fallait pas plus !

Nous avons opté pour une logistique basée sur les transports en commun, que l'on vous recommande pour éviter les casse tête de manip de voiture. Chamrousse est abondamment desservie en hiver par les lignes Transaltitude, et quand elles ne sont pas en travaux, les lignes de train du Grésivaudan fonctionnent. Et vous pourrez compter sur la gentillesse des habitants de Belledonne Nord pour vous approcher en stop jusqu'à la gare la plus proche. Si vous ne tombez pas directement sur des skieurs de rando grenoblois en exil, partis défricher les pentes sauvages des contrées savoyardes, prêts à vous ramener gentillement chez vous pour soigner vos ampoules et prendre une douche.

Nous voici donc sur le parking du Recoin après avoir pris le premier bus de Grenoble. Il est 08h30. On monte d'abord à la Croix, ce n'est pas loin et ça donne un peu d'élan pour monter à la Grande Lauzière où nous faisons la connaissance d'un sympathique randonneur qui nous souhaite "bien du courage".

Le col de Freydanne est vite grimpé, et on prend deux minutes pour admirer le passage le plus singulier du parcours, face au Grand Pic de Belledonne. Pour couronner le tout, une belle descente dans une neige restée poudreuse nous attend...

Épaule ouest du Rocher de l'Homme. Le Team Dynafit (surtout représenté par Mag) débarque peu après. Pour la petite histoire, on se demandait où on allait se croiser sur cette traversée de Belledonne, car on a pris l'habitude de se rencontrer par hasard sur chacune de nos randonnées.

Après une descente croûtée et le bonjour à un groupe de randonneurs en pic-nic au col de la Mine de Fer, on prend le temps d'une bonne pause de 30 minutes à la brèche de Roche Fendue. Il faut refaire de l'eau avec le réchaud, et recharger les batteries. A mon sens plus que l'entraînement, l'alimentation régulière (voire continue) conditionne complètement la réussite d'un tel périple.

Entre la brèche de Roche Fendue et le Pas de la Coche, c'est la traversée dans la traversée, qui peut paraître très longue comme passer en un éclair, suivant l'efficacité de la trace que l'on prend... Mieux vaut avoir reconnu cette portion.

Nous avions prévu un passage au col de la Grande Vache car Dom ne connaissait pas le col. C'est notre seul véritable regret d'itinéraire sur la traversée : je recommande vraiment de monter au Pic de la Belle Etoile, qui est plus esthétique et se vaut en dénivelé (la Grande Vache est plus bas mais on descend quelques mètres). Et puis mince, quand on peut faire 8000m de dénivelé, on est pas à 150 mètres près.

Pire : l'orientation de la combe qui descend du col de la Grande Vache est mauvaise, prend le soleil et croûte rapidement, si bien qu'on lui décerne le prix de la descente la plus horrible de toute la traversée.

Un mauvais passage bien vite oublié par un beau coucher de soleil sur le Rocher Blanc, que l'on a aussi évité car il rajoute lui beaucoup de dénivelé. Ce sera pour une prochaine traversée avec option "sommets". De toute façon, le jour déclinant, l'appel de la soupe au refuge de Combe Madame était trop fort.

Nous arrivons au refuge vers 19h00. Beaucoup de monde, dont Arnaud et Gaétan, deux amis partir pour la traversée à 04h30 de Chamrousse et qui poirottent là depuis 16h00. Le point positif c'est qu'ils ont fait du feu ! Pour eux, ce sera une traversée 3/4 avec fin à St-Colomban (avec réveil à 05h00).

Moi et Dom on hésite. Dormir, pas dormir ? On se dit finalement, une ou deux heures de sieste sur la table du refuge, à côté du poëlle, ne nous fera pas de mal. Et puis ça devrait permettre aux pieds et aux chaussons de sécher...

Dans les faits, la table du refuge de Combe Madame, même placée stratégiquement à côté du poëlle, reste très inconfortable. Et surtout, s'arrêter casse le rythme. Je pense que le mieux reste de faire au besoin des micros siestes (même au bord de la trace) et surtout de bien dormir la semaine qui précède une telle traversée.

Le vrai problème cependant, c'est les chaussures et les pieds humides. Nous avons tous les deux des TLT5 performance, qui comme toutes les chaussures ou presque retiennent parfaitement l'humidité... De quoi être gênant après une demie traversée de Belledonne. Cette pause à Combe Madame et ce qui nous a motivé à la prolonger, c'était aussi pour faire sécher les pieds et les chaussons en prévision de la suite. Sans doute ne serions nous pas allés au bout sans cela. Nous recommandons évidemment d'emporter une deuxième (voire une troisième) paire de chaussettes... Loin devant le dénivelé, la fatigue, le mal aux jambes ou la difficulté à s'alimenter, l'humidité dans les chausses aura été pour nous deux notre principal combat...

07h00. Nous arrivons au col de Morétan, avec le lever du jour. Après un départ vers 02h00 de Combe Madame, nous avons dû nous remettre en route, et lutter dans la montée du col du Tépey et les autres contre les skis qui rippent dans la trace. En bons collant-pipettes, nous avons cru bon d'oublier les couteaux pour nous alléger. Nous avions les crampons, mais ils n'ont pas servi (croûte portante à ski, cassante à pied). Dommage pour cette fois...

Si bien que nous mettrons près de cinq heures pour rallier le refuge de Combe Madame au col du Morétan, via les cols du Tépey et la Selle du Puy Gris. Incontestablement pour nous deux le passage le plus difficile de la traversée. Il en faut bien un !

De ce passage difficile nous retiendrons cependant la quiétude absolue d'une demie lune et le soleil de minuit, à peine troublé par la torche plein phares de Dom, une frontale à trois lettres fabriquée par un célèbre fabricant crollois et capable d'éclairer les montagnes...

Avec le jour qui arrive, notre courage revient et on se met à rêver d'une pause au soleil. La descente du Morétan ne sera pas si mauvaise, et d'une jolie trace purement gravitaire, on rejoint le début de la combe du Merlet où l'on plante la pause. Nous ne sommes pas encore au soleil mais celle ci est absolument nécessaire.

Yogi Tea, pain au raisin et fromage : tout ce qu'il faut pour repartir. Je pense que beaucoup de personnes sont capables de faire cette traversée, mais ce qui est vraiment important, plus que l'entraînement c'est l'alimentation. C'est fou comme on peut se refaire après une simple pause où un prend le temps de s'alimenter (avec de vrais aliments).

Effet immédiat, on repart à bloc dans la montée du col du Crozet. Pas tracée ? Ce n'est pas grave, traçons ! Heureusement pour nous la majeure partie sera dure et portante, avec un bon grip. Montée à 800 m/h.

Au col se découvre le vallon des Férices et les Grands Moulins où l'on projette de monter. Mais il s'avère assez vite, et je le savais, que l'accès depuis le refuge des Férices est compliqué : une succession de crêtes et petits sommets qu'il ne serait pas judicieux de tenter, surtout que le soleil réchauffe l'ensemble.

L'alternative pour aller jusqu'au bout de Belledonne, c'est de descendre dans le valon de St-Hugon jusque vers 1200m d'altitude. Delà, on récupère un chemin qui mène au col de la Perrière, à 2003m. Il se peut que le chemin soit tracé. Ou non, comme ce jour là...

Après 2h15 de trace pour 800m de dénivelé, nous arrivons au col dans un état de décomposition podologique avancé... Et il nous reste encore à monter à Chapotet !

Une descente gravitaire plus tard, nouvelle réunion de crise. On déballe nos derniers arguments : pain aux céréales, chocolat noir. Il n'en fallait pas plus pour nous convaincre.

Au sommet de Chapotet, on regarde au loin le Grand Pic de Belledonne qui apparaît dans l'axe du col de la Perrière. Ca fait un bout ! On se félicite tous les deux d'avoir réussi évidemment, mais surtout d'avoir réussi ensemble. Pour la petite histoire, j'avais emporté un élastique de tractage, qui n'a pas servi, tant notre état de forme à tous les deux a toujours été comparable. Dom, on repart quand tu veux pour une traversée de massif. Tu préfères lequel ?

Mais pas si vite ! Car l'aventure n'est pas terminée. Après une rapide consultation de la carte, on décide qu'avec les conditions de neige dantesques, on pouvait se permettre un tout droit depuis Chapotet, puis Prodin pour rejoindre la route de la vallée des Huiles.

Dans les faits, ça marche bien au début, puis un peu moins bien quand la couche de neige diminue et si les sangliers ont ravagé le chemin. Nous arrivons donc à pied au hameau des Plagnes.

Un menuisier local nous emmènera sur la route de la vallée des Huiles, puis un couple nous déposera à la Rochette, puis un pisteur du Collet d'Allevard nous emmènera à Détrier avant qu'un lyonnais de retour de vacances ne nous escorte jusqu'à la gare de Pontcharra. Il est 18h40, notre train part à 18h58. Bingo !

Après avoir fait marrer tout le monde dans la gare de Grenoble en déambulant comme des canards en chaussures de ski, on se sépare avec en tête cette belle traversée en immersion totale. Il y en aura d'autres !

Plus de photos sur l'album de la sortie.

Chamrousse : Départ sur les piste de Chamrousse.
Chamrousse : Départ sur les piste de Chamrousse.
Col de Freydanne : Passage du col de Freydanne, face au Grand Pic de Belledonne.
Col de Freydanne : Passage du col de Freydanne, face au Grand Pic de Belledonne.
Belledonne Sud : Belledonne Sud depuis la montée au col de la Grande Vache.
Belledonne Sud : Belledonne Sud depuis la montée au col de la Grande Vache.
Sept Laux : Coucher de soleil par procuration lors de la montée du col du Mouchillon.
Sept Laux : Coucher de soleil par procuration lors de la montée du col du Mouchillon.
Col du Mouchillon : La nuit enveloppe doucement Belledonne Sud et les Sept Laux.
Col du Mouchillon : La nuit enveloppe doucement Belledonne Sud et les Sept Laux.
Col du Morétan : Le jour se lève à notre arrivée au col du Morétan.
Col du Morétan : Le jour se lève à notre arrivée au col du Morétan.
Selle du Puy Gris : Selle du Puy Gris et Pointe de Comberousse au lever du soleil.
Selle du Puy Gris : Selle du Puy Gris et Pointe de Comberousse au lever du soleil.
Vallon du Merlet : Dom amorce une descente de velours dans le vallon du Merlet au lever du jour.
Vallon du Merlet : Dom amorce une descente de velours dans le vallon du Merlet au lever du jour.
Col du Crozet : Jeux d'ombres et lumières dans la montée du col du Crozet.
Col du Crozet : Jeux d'ombres et lumières dans la montée du col du Crozet.
Vallon du Merlet : Le vallon du Merlet depuis le col du Crozet.
Vallon du Merlet : Le vallon du Merlet depuis le col du Crozet.
Col de la Perrière : Prochain objectif : le col de la Perrière. Mais avant il faut resdescendre tout en bas...
Col de la Perrière : Prochain objectif : le col de la Perrière. Mais avant il faut resdescendre tout en bas...
Chapotet : Dans la montée finale de Chapotet.
Chapotet : Dans la montée finale de Chapotet.

Commentaires

Invité, le 05.03.13 09:10

Sympa !

D
deusax, le 05.03.13 09:14

Joli! Et chapeau!

Invité, le 05.03.13 09:27

Super Nicolas, super récit et super photos!

C
Clément Pernet, le 05.03.13 09:56

Un beau voyage rondement mené!Bravo pour la motivation et la tenacité pour aller au bout de cet enchaînement.
Juste un regret: ces graphitis sur les photos 🤢

J
JeanF, le 06.03.13 13:14

8000m de d+ et tu prends le temps de faire des photos au top souvent derrière Dom.... il faut recoller ensuite! Chaud! quel appareil? tu n'as qd même pas amené de reflex?.... une photo de l'état des pieds après ce périple? marrant l'autostop *4! Bon repos! 😊

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