Départ : Col du Glandon (1924 m)
Topo associé : Aiguilles de l'Argentière, Traversée
Sommet associé : Aiguilles de l'Argentière (2915 m)
Orientation : T
Dénivelé : 1550 m.
Ski : 3.3
Sortie du samedi 2 juin 2018
Conditions nivologiques, accès & météo
Soleil et chaleurEtat de la route : col ouvert
Altitude du parking :
depart du col du GlandonAltitude de chaussage (montée) : 2000
Altitude de déchaussage (descente) : 2000
Activité avalancheuse observée : RAS
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
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Tous versant | 2000/2500 | N | 7h00 | Névé | Tôle ondulée à cause des orages (sillons) | |
tous versant | <2500 | S | 10h00 | Soupe |
Skiabilité : 😟 Médiocre
Compte rendu
Col de la Combe, Aiguille d'Olle, combe de la Croix, brèche Reynier en aller/etour, Coup de Sabre du Piniollet et retour côté Sud des Aiguilles
L’AIGUILLE D’OLLE EN BOUCLE : UNE HISTOIRE DE CONTREPÈTERIES...
Le 2/06/2018, Serge Duverney Prêt.
Chaînon des Aiguilles de l’Argentière (Belledonne). Itinéraire en boucle : col du Glandon, montée Sud du col de la Combe, Aiguille d’Olle, combe de La Croix, brèche Reynier en aller/retour, Coup de Sabre du Piniollet et retour au Glandon.
Dénivelé : 1550m.
Consignes de lecture pour ce texte truffé de contrepèteries : inversez l'ordre des syllabes ou des lettres en MAJUSCULE et le nouveau sens (grivois) des mots vous fera passer, je l’espère, un bon moment. Ce n’est certes pas du Baudelaire mais cela reste de la littérature...
Début juin : pendant que le jardinier Bine avec sa Pelle dans la vallée, la saison de ski-alpinisme se poursuit en altitude et la météo favorable du week-end m’autorise une escapade vers les Aiguilles de l’Argentière, lesquelles représentent un véritable petit massif à l’intérieur de la longue chaîne de Belledonne.
Alain, mon équipier habituel, n’est pas disponible et il faut avouer que je me sens un peu orphelin : comprenez moi bien, si ce COMpère a l'air d'un SAINT, ce sont plutôt ses compétences et son humour que j’apprécie. Tant pis, je vais faire sans lui même si ma Mine me Peine. Une tempête de ciel bleu va s’abattre aujourd’hui, on peut donc estimer que son CHoix dans la Date n’est pas des plus judicieux !
C’est donc avec la Mine Piteuse et esseulé que je prends ce matin la direction de la vallée de la Maurienne pour me garer au col du Glandon, à 1950m d’altitude. À cet étage subalpin, l’absence de conifères libère le paysage. Dommage, le jus de sapIN apaise mon angINE.
7h00 : skis sur le dos jusqu’aux premières neiges, je m’élance à pied vers les hauteurs, du côté Sud des Aiguilles. La mUle est en rOUte. Comme souvent lorsque je prépare un itinéraire, il me faut davantage qu’une Course, un But. Ainsi, une belle et longue boucle à travers les multiples failles du petit massif des Aiguilles de l’Argentière se profile.
Je dépasse un rudimentaire chalet d’alpage. Il me rappelle que la saison d’estive s’annonce. Bientôt, les camions en provenance des Alpes de Haute-Provence débarqueront les moutons fraîchement tondus qui paîtront dans les riches prairies de nos alpages. Le début du printemps constitue la période idéale pour les tondre, avant les fortes températures. La TONte des breBIs demande du doigté...
Les orages de la semaine ont creusé de véritables sillons dans une neige qui prend désormais l’apparence d’une tôle ondulée. Plus haut, un ruisseau perce le manteau neigeux, mélange de pure blancheur et de transparence, d’immobilité apparente et d’évanescence. Très vite, je parviens au pied du premier objectif du jour : le col de la Combe. La CONscience du PAS rapide alliée à la fraîcheur physique réduisent les dénivelés, le panorama grandit avec l’élévation. Je m’agite désormais au cœur des Aiguilles avec le SANG qui BOUT. Pour franchir ce col encaissé, raide et barré de blocs rocheux, les peaux de phoque s’avèrent parfaitement inutiles mais à pied, il ne présente pas de grosses difficultés. Le col de la combe culmine à 2654m et cette brèche permet de passer sur le versant Nord du massif. Tantôt d’un côté, tantôt de l’autre. La vie c'est comme un tricot, Dieu te donne la laine, les aiguilles et il te dit : «Tricote de ton mieux, une maille à l’endroit, une maille à l’envers» !
Derrière le col, je remets les peaux, accède à un petit glacier, et m’oriente vers la brèche du Chien : Fine aPPellation pour une passe ! Une traversée m’amène au pied des 2 couloirs Nord-Est menant à l’arête de l’Aiguille d’Olle. Celui de droite, plus enneigé, a ma préférence. L’inclinaison atteint 45º, je profite de marches fraîchement réalisées pour grimper. Pas de bonne chasse sans solides pieds ! (Pas de bonne chiasse sans solides pets).
La nouvelle suBITE de l'aCTION m’enchante, je monte allègrement ces pas à l’aide des crampons et gagne le haut du couloir. Sur le fil de l’arête, maTez-moi l’abySSe de chaque côté ! Dame nature a finement sculpté la roche telle une dentelle. L’Aiguille d’Olle se révèle enfin, elle hésitait à dévoiler son But devant tant de Candeur. Je Jette avec Puissance mon dévolu sur ce sommet phare du massif et lance l’assaut. Les planches restent ici car le final s’avère aérien et impraticable à skis. Quelques pas d’escalade aisés et j’approche le Cou du But.
2885m, summit : la PÉTulance du FLAtteur m’incite à me prosterner face à ces beautés minérales qui défilent devant mes pupilles. Rien n'est trop Beau lorsqu’il s'agit de GRandeur et mon Panasonic immortalise ces généreuses protubérances.
L’heure de la retraite sonne, si haut que l'on monte, on finit toujours par des cendres. Les calories dilapidées nécessitent néanmoins un apport si je veux maintenir mes objectifs. Une barre énergétique et l'eFFET de la COllation est immédiat !
Retour sur l’arête : je récupère mes skis et entreprends la descente du couloir Nord-Ouest (45º). Disons que je passe de la crêTe à l'abîMe... Cette dégringolade me dépose sur le joli glacier de l’Argentière accessible depuis la brèche éponyme, la brèche de la Marmottane ou la combe de La Croix. C’est cette dernière que j’emprunte pour dévaler les douces pentes d’un vallon coincé entre la cime du Sambuis et la chaîne des Aiguilles de l’Argentière. La neige molle ne permet pas du grand ski, la soupe est bien assez diluée avec la chaleur de l'après-midi, pas besoin de la rallonger.
2100m, stop : pour revenir du côté Sud du massif, il me faut franchir une nouvelle fois cette barrière rocheuse grâce à une faille naturelle : le Coup de Sabre du Piniollet (2617m). L’accès à cette brèche impose la remontée à peaux de phoque d’un vallon suspendu. La température augmente et rend pénible l’ascension, les JOUes vont CUire dans ce four. Les caniCULES ne m’emBALLENT pas mais le Courage du But décuple la volonté. Les conversions s’enchaînent avant de charger les skis sur le sac : un nouveau couloir intronise Samouraï le vainqueur du Coup de Sabre du Piniollet.
S’ensuit une nouvelle descente pour basculer de nouveau sur le versant Sud et le moment privilégié vient à point : le casse-croûte au soleil avec vue sur mer ou plutôt sur les eaux verdoyantes du barrage de Grand’Maison. Pas de quoi gémir de froid, frémir de joie me paraît plus approprié !
La suite, c'est un joli slalom pour revenir au parking, entre les plaques d'herbe et les fleurs printanières, dans une neige molle et tôlée, exigeante pour les genoux. Gare, les LUXations mènent à la FÊLure !
13h00, parking du col du Glandon : encore une belle bambée dans l’escarcelle et si cette boucle n’a pas un Goût de mont-Blanc, les Aiguilles de l’Argentière possèdent un charme particulier et demeurent un secteur à l’écart de la foule avec de multiples choix d’itinéraires. Bref, n’hésitez pas à vous enfilez les Aiguilles. Quant à moi, l'arthrITE de ma bÊTE n’est pas encore venue !..