Départ : Les Hières (1780 m)
Topo associé : Roche de Casse, Couloir Sud
Sommet associé : Roche de Casse (2772 m)
Orientation : S
Dénivelé : 4700 m.
Ski : 4.3
Sortie du dimanche 16 février 2020
Conditions nivologiques, accès & météo
étoilé vendredi soir
beau sans vent samedi
beau dimanche avec vent tempétueux sous la Saussaz puis léger ensuite, petit voile le matinEtat de la route : ok
Altitude du parking :
les Hières, 1770mSamedi :
-Pointe Salvador, pente Sud : peuf sur fond dense sauf les 50m du haut, **** à *****
-Aiguille d'Argentière, facette Ouest : neige très dense avec gros grip sur le haut dans les rochers, qq reliefs liés au vent au départ, puis poudre une fois dans le grand couloir, *** puis ****
-Aiguille d'Argentière, face Sud : moquette épaisse dans le "raide", *** puis agréable sur le bas, ****. Début de "serrage" dû au lever d'un léger souffle de vent, pas du tout gênant sur l'instant, plus décevant pour le lendemain.
Dimanche :
-Goléon versant N : alternance de neige très dense (sur sucre) et de poudre 'ayant pas descendu le couloir par dessus le fond très dense, assez pénible à remonter, crampons indispensables
-Goléon Sud : rampe sommitale en poudre sur fond dense, nombreux requins, ***, la raide face dessous pas encore revenue à midi car voile le matin, ***, quand la pente se calme dans le vallon en dessous de 3000 poudre sur fond ferme, ****
-Col 2937, versant E : poudre très légèrement croutée en surface, pas gênant pour le ski, *** à ****
-Roche Casse, couloir Sud : transfo épaisse, physique mais rassurante car ne coule que très peu, ***
-Pentes dessous, transfo moins lourde, nickel, ****
Altitude de chaussage (montée) : env 1800 (5min de marche à l'aller)
Altitude de déchaussage (descente) : env 1800 (4min47 de marche au retour)
Activité avalancheuse observée : on a fait partir un coin dans un virage en montant dans une pente NE raide dimanche mais rien d'autre, et pas de coulée si ce n'est du sluff de lourde mais qui dégueule pas loin et ne purge pas en dessous dans les pentes chaudes en fin d'aprem
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par manu R)
voir récit
iti :
vendredi : montée refuge depuis les Hières, 700m D+
samedi : Salvador Sud > Argentière facette Ouest > Argentière couloir S > refuge, 2250m D+
dimanche : Goléon en traversée S>N > col 2937 en A/R jusqu'au Cruq des Aiguilles > Roche Casse couloir S > les Hières, 1750m D+
Tout est bon dans l’Goléon !
Ce serait un bon résumé de notre week-end, mais c’est plutôt concis alors développons un peu le propos. Si vous aimez les belles montagnes, la bonne neige, les endroits chaleureux, faire votre trace eh bien "viendez" au refuge du Goléon. Vous ne serez comme nous pas déçu ou alors en bien.
A vrai dire, avant que je ne sache que Myrtille et Oli en étaient les gardiens, ce n’est pas l’endroit auquel je pensais lorsqu’il fallait partir faire un tour sur plusieurs jours, quand bien même je connaissais les lieux. Je pensais qu’il n’y avait pas grand-chose à voir ni même à skier, à part peut-être le sommet éponyme et un couloir surfait à la neige souvent dégueu. Quelle erreur ! Si vous n’avez pas envie de vous fader ma prose vous pouvez aller directement au dernier paragraphe.
Mardi, Pascal et Bastien ont des envies de refuge et me proposent de les accompagner. Pas simple de réserver au dernier moment pendant un week-end de chassé-croisé, surtout que la plupart des refuges sont fermés. Oui parce que nous maintenant on commence à se faire vieux et on apprécie le confort, hein ? On part vendredi après le boulot et passé l’écueil des bouchons Grenoblois et le miracle de pouvoir louer des bâtons pour la modique somme d’une pinte à la Bob (on ne dira pas qui est le boulet du jour…), nous attaquons la montée au crépuscule bien tapé. Les rares rencontres avec l’autochtone sont savoureuses : « c’est loin le refuge du Thabor ? », « … ??? », « bon ben bonne soirée ».
La suite a le parfum de l’aventure, pas une trace, pas de lune, de la fraiche et une vague idée de l’itinéraire à suivre, c’est tout droit ! Ambiance feutrée et douce, instants magiques. Bon çà n’a pas duré jusqu’au bout et on a fini par le sentir et le poids des litrons de rouge dans le sac, et le souffle du vent frais dans la gueule. Et bien sûr fallait que çà arrive pile-poil sous le verrou quand la pente se raidie et la neige devient vitre… les emmerdes c’est comme les potes elles arrivent rarement seules. Du coup l’arrivée dans la bâtisse éclairée avec le poêle qui carbure n’en est que meilleure. Ce soir c’est soirée privée, on a le refuge pour nous tout seul, c’est pas beau çà ? Apéro, repas, blabla, une bonne petite soirée et zou au drouille.
Le lendemain, réveil 7h, pardon, 7h30… lever de soleil qui déchire la rétine sur sa Meijesté, p’tit déj’ copieux et la sensation d’être tellement bien qu’on resterait bien encore là, au coin du poêle à mater les sommets. C’est pas tout mais y’en a qu’ont la spatule qui les démange ! Nous sommes seuls et on se colle avec bonheur à la trace, le programme est simple, il faut tout torcher et çà tombe bien car depuis le refuge c’est bien plus facile que depuis le bas, et en plus y’en a pour tous les goûts et tous les niveaux. Du facile - d’ailleurs on commence par-là - en montant à la Pointe Salvador, magnifique belvédère et pente taillée pour les grandes courbes - çà c’est fait - au plus ambitieux comme le couloir Nord de l’Aiguille d’Argentière - les 3 Evechés sont pas mal dans le genre - ou plus aisé si l’on veut rester dans le vallon sa facette Ouest, hopopop çà aussi c’est fait. On peut aussi se contenter de pentes intermédiaires mais non moins sympa comme les Lauzettes si l’on aime avoir un bronzage lavabo et faire voler la poudre, ou la face Sud de la même Aiguille d’Argentière si l’on préfère lézarder au soleil et caresser/griffer la moquette, option que nous avons choisi ce jour, çà c’est fait.
Et je ne parle pas du super pique-nique préparé avec amour par Myrt’ et Oli : salade maison, cake ou sandwich maison, cookie maison, fruit pas maison mais bon quand même, on s’est régalé, ah ben si du coup on en parle alors !!
Pas vu un chat dans le vallon jusqu’à 14h, ils font bien les choses par là-bas ! On croisera bien un Luxembourgo-Suisso-Hongrois au sommet d’Argentière, pas tout à fait par hasard - salut l’ami - et 2-3 groupes de loin, très loin, on a kiffé.
Le soir c’est encore une bonne rigolade au refuge, mais cette fois-ci les autres convives y mettent du leur, et c’est tant mieux. Les gardiens en plus d’être sympa sont également bien farceurs, on a bien ri, mais çà restera entre nous hein ?
Le lendemain on décide de laisser partir la foule et de prendre un peu le temps au calme, puis y’en a un avec les spatules qui … alors on file, papote çà et là, partageons un bout de route avec certains et nous éclipsons vers le Goléon pour une traversée qui n’est pas celle du Pic Blanc du Galibier, non mais !
Petit bricolage au sommet atteint par une arête juste ce qu’il faut pour faire croire à la grande course du skieur alpiniste, puis pique-nique toujours aussi bon préparé par Myrtille (et Oli paske sinon je vais me faire engueuler) et puis petit bricolage pour rejoindre la pente Sud et le tarif reste le même, pif paf, zig, zag, on est en bas avec la banane, un passage discret et furtif si ce n’est quelques jolies arabesques comme on les aime.
On enquillera une remontée jusqu’au col 2937 sous les rochers du Vallon, en prenant bien soin de passer pile poil là où il ne faut pas au-dessus du groupe en stage neige et avalanche, rhôôô les boulets… et on bouclera par Roche Casse et son joli petit couloir Sud bien visible de la route histoire de bien finir le périple et de se dire qu’on peut mettre une petite croix sur E6, E7, E7.1, E10, E11 et E12, ouf, rien que çà !
Si vous avez lu jusqu’ici vous vous doutez bien qu’on a kiffé notre ouikend et on ne peut que vous recommander d’aller y jeter un œil et prendre autant de plaisir qu’on en a eu. Nous on retournera là-bas car il reste quelques jolies lignes à savourer, sûrement quelques traversées aussi, et de franches rigolades à partager. On vous l’avait bien dit que tout est bon au Goléon ! ;)
PS : merci à tous pour tous ces instants qui resteront un moment dans ma mémoire, bises.