Connexion
Entre Roc des Boeufs et Mont Morbié, la vie de châtelaines Départ : Mont Derrière (1010 m)
Topo associé : Roc des Boeufs, Normale
Sommet associé : Roc des Boeufs (1774 m)
Orientation : W
Dénivelé : 1450 m.
Ski : 2.2
Faune : cet itinéraire passe près de zones sensibles. Voir consignes sur fiches topo
Sortie du mardi 19 décembre 2017
Conditions nivologiques, accès & météo
Le matin, plafond nuageux jusqu'à 1500m. Température fraîche, sans plus, agréable au soleil (qu'on n'a qu'au sommet). L'après-midi, couvert, bonne visibilité bien que le sommet ait été dans la brume.Etat de la route : enneigée le matin du col du Frêne à la Compôte, puis libre l'après-midi
Altitude du parking : 1010m à Mont Derrière
830m à Routhennes
Altitude de chaussage (montée) : 1010m Roc des Boeufs/930m Mont Morbie
Altitude de déchaussage (descente) : idem
Activité avalancheuse observée : RAS
On aurait pu parler de neige 5* car ce qui était resté intouché avait une qualité de premier ordre : une dizaine de cms de fraîche, super légère sur fond bien portant. Mais le nombre de passages antérieurs, surtout au Mt Morbié a quelque peu dénaturé le cadeau.
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par taramont)
Roc des Boeufs, normale : topo + Mont Morbié versant E : topo
Cette journée aurait pu être parfaite. Elle l'a été. Jusqu'à 22h, heure à laquelle Rhododendron se rend compte que (pour de bonnes raisons), elle n'aura pas le temps de rédiger le CR comme cela avait été entendu (chacune son tour !). Or, moi, j'ai baguenaudé toute la journée sans penser. Oui, c'est possible. Alors, de ce vide sidéral, essayons d'extraire la substantifique moelle.
Paraît que les Bauges sont fréquentables, mais pas encore dans les hautes sphères. Objectif : (oui, maintenant je parle parfaitement le skitourien) Roc des Boeufs.
Mont Derrière (ce n'est pas ma faute si ce hameau porte un nom aussi indécent) est drapé dans un voile seyant mais que, sans aucune tendance voyeuriste, nous souhaiterions cependant voir se déchirer. Plus haut, les chalets de Sollier - sans doute un repaire de bandits - est masqué derrière un paravent de brumes à peine ajouré. Ce n'est qu'au-dessus de l'arbre caractéristique qu'on se rend compte de la beauté qu'on fréquente. La 10aine de cms de la nuit passée ont (presque) remis le manteau à neuf. Quelques fringants jeunes gens nous dépassent et nous relaient à la trace. Merci. Une 50aine de mètres sous le sommet des rochers affleurent. Nos skis (les Barbie en premier) inquiets nous demandent si nous allons leur infliger cela. Non. Un peu de labour à pied, avec de temps en temps un pied ripant le roc, et on émerge dans une lumière d'un autre monde, devant la mer. Eblouies.
La descente ? Une ultime neige d'automne qui saura se transformer en nostalgie, à n'en point douter.
A la voiture, il est midi et nous avons faim. Au Chatelard, "Le Beau Jus" (!) nous accueille comme il se doit : comme des reines. Un velouté de poireau (offert par la maison), une pizza et des filets de perches frites (arrosé de ? vie privée !) plus tard, on a encore faim. Faim d'autres espaces blancs, de quelques virages de plus.
Cap sur le Morbié. Là, on remonte ce qui ressemble à peu près à une piste de ski alors que le soleil n'éclaire plus que la vallée de l'Isère. On croise encore quelques stakhanovistes aussi véloces que souriants, le sommet reste dans sa brume et nous dans nos rêves. D'un îlot de neige vierge à un autre, nous sillonnons les dernières pentes.
La journée n'a pas été "rentabilisée", elle a été savourée de la première à la dernière bouchée, avec gourmandise.
Et maintenant que le calendrier annonce un hiver imminent, une dernière invocation :
Que viennent les flocons, qu'advienne l'hiver !
Qu'enfin lune repose en son écrin, figée
Le froid est ami sûr, comparse sans travers
Qui sait aux fontaines, cierges ériger.
Chassées ces nuits furtives aux matins aveuglants
Oubliés jours sans fin ne sachant trait tirer
Voyons venir les temps bercés par vents beuglants
Qui voient en nos âmes l'éternel se mirer.
Commentaires
Pour soutenir Skitour, faites le bon choix