Départ : Gressoney (Stafal) (1823 m)
Topo associé : Punta Gnifetti (Signalkuppe), et traversée des 4000 italiens du Mont-Rose
Sommet associé : Punta Gnifetti (Signalkuppe) (4554 m)
Orientation : T
Dénivelé : 2800 m.
Ski : 4.2
Sortie du lundi 3 juillet 2017
Conditions nivologiques, accès & météo
Temps gris, froid et neigeux samedi après-midi. Dimanche : gris, vent et brouillard se dégageant en milieu d'après-midi. Lundi : beau temps frais pour la saisonEtat de la route : RAS
Altitude du parking : 2040m
Altitude de chaussage (montée) : 3260m mais portage 20 minutes avant de rechausser à 3450m
Altitude de déchaussage (descente) : 3250 m
Activité avalancheuse observée : quelques coulées de neige fraiche dans les pentes raides exposées en Sud
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
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Punta Gnifetti | 4554m | S | 14h30 | Poudre | Mais sans visibilité, poudre lourde sous 3900m | |
Punta Zumstein | 4564m | S | 10h30 | Croutée | Puis poudreuse soufflée suivie de neige dure et enfin moquette |
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Avec Aline, Manon, Fabienne, Olivier, Bernard, David
La saison de ski estival débute en ce mois de juillet. Pour cette première sortie, direction un secteur toujours bien connu pour ses bonnes conditions de neige, à savoir le secteur du Monte Rosa côté italien. Enfin pour du ski estival, ce ne fût vraiment pas le cas, tant les températures et le vent nous ont plutôt rappelé l'hiver que l'été! On a vraiment du mal à le croire après la période d’intense canicule qui vient de s’achever. Pourtant les effets sont prégnants sur l’enneigement du secteur à cette saison avec des glaciers d’altitude déjà bien entamés. D’ailleurs, depuis que je skie l’été dans ce massif, c’est la première fois que je vois le glacier du Garstelet avec de telles crevasses béantes dont certaines traversant complètement l’itinéraire de montée.
Malgré une météo annoncée perturbée pour dimanche, nous décidons de tenter le coup. Au final, l'incertitude météo pour le dimanche s'est vérifiée avec un temps bien gris, du vent et de faibles chutes de neige ainsi que du brouillard jusqu’en milieu d’après-midi. Par contre, lundi la météo a été excellente mais avec des températures fraiches pour la saison.
Les conditions de neige tant en quantité qu'en qualité furent très changeantes :
- Dimanche : très bonnes avec une belle poudreuse s’alourdissant au fur et à mesure de notre descente mais sans visibilité sur une bonne partie de l’itinéraire.
- Lundi : mauvaises au départ de la Punta Zumstein avec de la neige croutée, puis de la neige dure et enfin une excellente moquette par la suite.
Samedi 1er juillet, départ à 16h15 en chaussant après 3 minutes de marche au départ de la Pointe Indren. Nous suivons l'itinéraire classique pour gagner le refuge Gnifetti car la météo est mauvaise avec du vent, de la neige et du brouillard. Du coup, ce sera un petit de portage de 20 minutes depuis le sentier équipé jusqu'au refuge Mantova. Arrivée au refuge vers 17h40 avec la foule des grands jours même avec le mauvais temps annoncé le lendemain : le refuge sera complet ce soir, soit plus de 160 personnes. Malgré le monde, l'accueil au refuge est toujours agréable et le repas de qualité.
Dimanche 2 juillet, départ vers 6h15 du refuge avec un temps couvert, froid et venté. Malgré ces mauvaises conditions météo, c’est la foule des grands jours avec une file quasi continue d’alpinistes qui tentent l’ascension vers les différentes pointes du Mont-Rose mais presque tous feront demi tour compte tenu des conditions météo. Il fait froid et l’équipement hivernal est de rigueur : sous-gants, moufles, bonnet, casque, veste, ce qui ne nous empêche pas de prendre une bonne onglée. Nous progressons chacun à notre rythme sur un glacier très crevassé pour un début d’été et sur une couche de 10 à 15 cm de poudreuse ventée. Les zones crevassées sous le plateau de la Piramide Vincent sont vraiment ouvertes avec certaines crevasses profondes comme des immeubles. A partir de ce plateau, la visibilité est presque nulle et nous suivons scrupuleusement la trace des alpinistes. Arrivée au Col du Lys vers 8h40 dans un brouillard à couper au couteau et complètement frigorifiés. Dans ces conditions nous hésitons à continuer mais on se dit que l’on sera mieux à la cabane Margherita pour dépauter et se restaurer qu’ici en plein vent ! Du coup, nous poursuivons notre ascension sans la moindre visibilité dans la trace des alpinistes de la veille et de la petite dizaine passée avant nous ce matin. Vers 4450m de fugaces éclaircies nous permettent de voir le refuge. Nous terminons la pente finale en crampons et skis sur le sac. Il est 10h30 quand nous nous retrouvons tous bien au chaud dans un refuge gardé mais désert ! Longue pause pour se réchauffer, se restaurer, sécher nos affaires et attendre que le ciel veuille bien se dégager. Malgré plus de 4 heures d’attente, le brouillard est toujours omniprésent côté italien alors que côté suisse, le ciel vire au bleu.
Nous attaquons la descente sur le Grenzgletscher vers 14h30 dans un brouillard dense hormis les premiers 100m. Dommage car nous sommes gratifiés d’une bonne poudreuse. De ce fait, nous restons littéralement « collés » à la trace de montée. Nous déchaussons pour regagner à pied le Col du Lys et suite à une erreur de manipulation, le ski de Fabienne file tout droit dans la pente du Grenzgletscher. Autant dire qu’avec cet épais brouillard et les crevasses jalonnant le glacier, l’entreprise de récupération aurait été périlleuse et certainement vouée à l’échec. On reviendra demain une fois le beau temps revenu. Fabienne en est quitte pour une descente à pied encordée avec un groupe d’espagnol. A partir du col du Lys, la visibilité s’améliore enfin et nous en profitions pour faire le crochet par le Balmenhorn. Le ciel se dégage enfin et nous profitons pleinement de la poudreuse s’alourdissant au fur et à mesure de notre descente. Nous arrivons au refuge vers 16h pour une fin d’après-midi récupération. Après cette séance du bullage bien méritée, rien de tel qu'une bonne douche chaude pour attaquer comme il se doit l'apéritif avant le dîner. Bref, du ski estival mais sans oublier la convivialité et les petits plaisirs d'après course au refuge.
Lundi 3 juillet, départ 6h avec le beau temps enfin revenu mais avec toujours un peu de vent et des températures bien fraiches pour la saison. Avec le froid de la nuit, la neige humide a bien regelé et nous mettons rapidement les couteaux dès les premières pentes. Bernard et David restent au refuge et iront gravir un peu plus tard la Piramide Vincent. Nous repartons vers le Col du Lys que nous atteignons à 8h toujours dans une ambiance assez froide. Avec le beau temps revenu, nous profitons enfin du panorama toujours magnifique avec le Lyskamm, le Cervin, les différentes pointes du Mont-Rose et tous les autres sommets du secteur de Zermatt et de Saas Fee. Malgré le beau temps, aucune trace du ski de Fabienne perdu la veille dans le brouillard et elle en est quitte pour une nouvelle descente en mode alpiniste pourtant je reste persuadé que l’on retrouvera son ski. Nous poursuivons donc à trois par la courte descente menant sur le Grenzgletscher qui nous permet de faire une pause bénéfique au soleil et à l’abri du vent pour se réchauffer et grignoter. Nous poursuivons notre ascension avant de déposer les skis vers 4480m sous la Pointe Zumstein pour la gravir en crampons et encordés. Le panorama au sommet est toujours superbe notamment sur le Lyskamm et sa célèbre face NNE.
La première partie de la descente est mauvaise avec une neige bien croûtée juste entrecoupée par une courte portion de poudreuse. Nous descendons en rive droite du Grenzgletscher ce qui nous permet de repérer au loin vers 4150m ce qui semble être un ski. En descendant le Grenzgletscher, le doute n’est plus permis, c’est bien le ski de Fabienne qui est planté au niveau de la partie inférieure d’une grande crevasse comblée par la neige. Opération récupération réussie avec Aline après un assurage corde tendue sur piolet ancré car même si la crevasse paraissait bien comblée par la neige, il ne faisait aucun doute qu’elle devait être bien profonde ! Repeautage afin de gagner le Col du Lys et profiter de cette belle descente avec une poudreuse soufflée au départ puis de la neige un poil dure avant de passer en mode moquette excellente vers 3950m et cela va durer jusqu'au niveau du refuge Gnifetti juste avant le couloir Casati. Ce dernier est en bonnes conditions avec une moquette un peu grasse. Il en sera de même sur le glacier d'Indren juste avant notre déchaussage sous le téléphérique.
Au final, ce fut un très bon week-end bien sympathique en bonne compagnie et ce malgré des conditions météorologiques changeantes. Rendez-vous est pris le mois prochain pour boucler une nouvelle saison de ski en continu.