Départ : Valfréjus (1600 m)
Topo associé : Pointe des Sarrasins, En traversée N-S
Sommet associé : Pointe des Sarrasins (2963 m)
Orientation : T
Dénivelé : 1600 m.
Ski : 3.1
Sortie du samedi 15 février 2020
Conditions nivologiques, accès & météo
Quelques voiles au lever du jour qui s'estompent rapidement pour laisser place au beau temps avant le retour de fins voiles l'après-midi.
Température douce, sans plus à cause d'un petit vent présent de temps à autre.
Etat de la route :
ras
Altitude du parking :
1625 mSous 1900 m neige froide damée.
Entre 1900 et 2100 m, 20 cm de poudre sur fond dur. Quelques traces.
Au dessus de 2100 m, neige portante travaillée par le vent en toutes orientations. Seuls quelques fond de vallon ont conservé de la poudre. Un peu de transfo sur les revers sud. Présence de nombreuses plaques de glace.
Sue l'ensemble de la sortie, des conditions plus que correctes avec une neige pas extraordinaire, mais jamais cassante ni piégeuse.
Altitude de chaussage (montée) : 1625 m
Altitude de déchaussage (descente) : 1625 m
Activité avalancheuse observée : Grosses plaques anciennes versant est ( sous sommet 2847 m vers col des Rpches et Combe des Sarrasins)
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu (par veloski)
voir trace GPS
Pour cette nouvelle incursion en Haute-Maurienne, en cette journée de chassé-croisé routier, Christian me propose un départ de la station de Valfréjus, après avoir garé au niveau du gîte d'étape, au départ de la route de Lavoir. Celle-ci, tracée à travers la forêt d'épicéas pour les skieurs de la station, est très calme à l'heure où nous l'empruntons. Dominant le ruisseau du Charmaix, en nous retournant, nous découvrons les sommets, effleurés par les premiers rayons de soleil, que nous avons admirés lors de notre dernière rando : Dôme de Polset, Aiguille du Doran, Rateau d'Aussois et Dent Parrachée. L'échauffement se poursuit alors qu'un casse-noix moucheté puis quelques mésanges alpestres rompent le silence de la forêt.
Une fois les chalets joliment restaurés de Plan Monin dépassés, le passé militaire du secteur apparaît rapidement avec d'anciennes bâtisses au niveau du Pont Nua, les vestiges de l'ancien téléphérique militaire au-dessus de Pra Dieu et surtout l'ouvrage du Lavoir situé à 1923mètres, fortification faisant partie de la ligne Maginot. L'ouvrage du Lavoir (organes de soutien aménagés en souterrain, galeries et blocs de combat) est presque terminé en juin 1940, au déclenchement des hostilités avec l'Italie, tandis que le casernement extérieur est encore en construction. Celui-ci domine la route et sert de fruitière à un éleveur local, durant l'été, pour la fabrication de beaufort et de tomme !
A partir de la prise d'eau du Lavoir, dont la station de pompage achemine l'eau jusqu'à la prise de la Loza, nous gagnons enfin un peu d'altitude, entre mélèzes et aulnes, et atteignons les chalets d'alpage du Plan, découvrant les sommets alentours : à l'Est, l'imposant sommet calcaire du Grand Argentier séparé de la Gran Bagna par le Col de la Roue, devant nous le Mounioz et au nord, la crête des Sarrasins. Après quelques hésitations sur notre destination (au vu des nombreuses opportunités du secteur, proposés par mon guide!) nous traversons vers les chalets du Mounioz et gagnons la Combe de la Grande Montagne (site classé du massif du Mont Thabor, depuis 2000) dans une douce ambiance, rafraîchie de temps à autre par un léger vent. Le refuge du Mont Thabor apparaît alors, dominé par le Cheval Blanc, au-delà duquel surgit le Mont Thabor dont la chapelle se devine sur le plateau sommital.
Remontant la Combe de la Grande Montagne, nous contournons le Mounioz, adaptant au mieux l'itinéraire au terrain et découvrant le Pic de Rochebrune, dans l'échancrure du Col de la Vallée Etroite. Délaissant le Col des Bataillères, nous atteignons le Col des Roches et bénéficions de nouveaux panoramas sur les sommets mauriennais (Roches Noire et des Marches, Pointe de la Sandonière et Mont Coburne) avant d'effectuer la première descente vers le lac, donnant naissance au ruisseau de la Grande Montagne (un des ruisseaux alimentant le lac de Bissorte). Dominés par la crête des Sarrasins, nous repeautons vers 2650 mètres et évitant barres rocheuses au prix de quelques détours, nous gagnons le col des Sarrasins, à l'aspect bien pierreux (schistes et grès) où le vent a bien travaillé ! A 2844 mètres, nous avons tout loisir, grâce à la température clémente de nous offrir un magnifique 360° sur les Cerces, les sommets emblématiques des Ecrins (Barre et Meije, Aiguilles d'Arves, massif de Belledonne. Côté Italie, beaucoup de sommets nous sont inconnus ! mais la pyramide du Mont Viso se reconnaît aisément. Nous n'irons pas visiter les mines des Sarrasins, situés sous la Pointe éponyme : l'exploitation de la plus haute mine d'Europe (plomb argentifère) remonte au XVIIème siècle mais la toponymie des lieux laisse penser à une exploitation plus ancienne (le village de Fourneaux, présent depuis 1325). D'autres gisements dans le massif ont inspiré les noms de sommets et lieux dits (Grand Argentier, Loza et Lavoir où l'on lavait les minerais).
La descente sur la neige radoucie par le soleil, nous fait traverser de vastes champs de neige, émaillés de rochers granitiques incrustés de rhizocarpe géographique tandis qu'au loin, une harde de chamois remonte à vive allure les pentes nord de la crête que nous venons de quitter. Avant de basculer sur le Mont Cula, nous nous offrons une ultime remontée, l'itinéraire IGN nous envoyant sur un passage plutôt expo. La suite de la descente est plus tranquille, dans la combe du ruisseau des Sarrasins, égayée des reliefs ocrés des cargneules, face aux sommets de Vanoise (Mont Brequin, Cime Caron...). De retour au Plan, il ne reste plus qu'à nous laisser glisser sur nos traces de montée et rallier la piste bleue du Jeu, fréquentée des skieurs de Valfréjus, permettant un retour tranquille au parking, après quelques kms (23) à la découverte de magnifiques échappées panoramiques, à la faveur de combes et vallons nullement fréquentés ce jour !
Récit de la sortie par Florence ...