Départ : Prapic (1550 m)
Topo associé : Pointe des Rougnous, Par la combe des Rougnous
Sommet associé : Pointe des Rougnous (2749 m)
Orientation : SW
Dénivelé : 2910 m.
Ski : 2.1
Sortie du mercredi 13 février 2019
Conditions nivologiques, accès & météo
J1 - couvert sans grandes précipitations, un peu de grésil, peu de vent
J2 - grand beau, qq lenticulaires dans l'après midi
J3 - grand beau, ciel serein, pas de vent, température agréable au soleilEtat de la route : dégagée les 3 jours mais avec des plaques de glace pour monter à Clot Davin et également des plaques résiduelles pour monter à Prapic
Altitude du parking :
J1 : 1550
J2 : 1330
J3 : 1500
Altitude de chaussage (montée) : au pkg chaque fois
Altitude de déchaussage (descente) : idem
Activité avalancheuse observée :
RAS à J1 et J2,
J3 : coulées déjà en place rive D du vallon avant la chapelle de la Sauce et importante avalanche en rive G en aval de Prapic avant les Fourés
J1 : très belle neige dans les bois, un peu trafolée dans les clairières et dure dans la partie inférieure de la piste forestière
J2 : poudre 5*jusqu'à ce qu'on rejoigne la piste
J3 : neige inégale surtout en poudre tassée, encore quelques zones légères, d'autres en cours de transformation ; boules d'avalanche durcies pénibles à traverser à la descente sous la chapelle de la Sauce
Pour la skiabilité, j'ai fait une moyenne sur les 3 jours
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Avec J1-J2-J3 Denise/J2et J3 + Valentine
J1 : Clos Davin/ Cabane de Tante Yvonne/Cabane de Combeau : J2 : Pte Sud de Vénasque (crête 2595) depuis les Richards - J3 : Pte des Rougnous par Prapic
le 11/2 : Une matinée dans le bois du Seigneur (les vignes ce sera pour plus tard)
Que faire quand le jour se lève sur un pays échevelé par les vents incessants, quand la patinoire de Pont du Fossé déborde sur les trottoirs et que le café du matin n'en finit pas d'être touillé ? Abandonner le plan A trop long, laisser tomber le plan B trop venteux, trouver le plan C, C comme « ce cera ça et basta ! »
Clot Davin est un charmant hameau, ce jour-là de style polaire : dans ses basses-cours, on aurait mieux vu des pingoins que des poules mais l'automobile du plat pays, grignotant la banquise cm par cm, nous mena au port – pardon au Pkg – avec vue panoramique sur la vallée du Drac
Nous savions que nous n'étions ni de niveau ni de nivo pour espérer nous payer la Tête du Seigneur mais lui grattouiller les pieds dans ses bois de mélèzes seigneuriaux, aller boire un café chez Tante Yvonne et peut-être même pousser jusqu'à sa voisine de dessus, Madame Combeau, ça pouvait le faire.
Et ça l'a fait. Sauf que Tante Yvonne qui vit spartiatement n'avait pas préparé le café et que Madame Combeau tenait une maison close. Mais :
Il y avait un petit banc
A l'abri du vent
Face au Seigneur
Brumeuse splendeur
le 12/2 : Entre Soleil Boeuf et Pte S de Vénasque, une fenêtre sur le Vieux
Que l'on vienne de Chartreuse ou des Flandres, un ciel «bleu Champsaur» (je ne sais pas comment le nommer autrement tant il est unique) est chaque fois une révélation, que dis-je ? : un éblouissement. Une autre école de peinture en somme et l'oeil et l'âme doivent s'accoutumer. Seule la marseillaise retrouvait véritablement son élément. Son élément oui, mais pas ses chaussures....
Cet incident une fois réglé, un soleil bœuf était déjà haut dans le ciel et de (très) nombreux randonneurs déjà hauts dans les pentes. Certains redescendaient même déjà. (cette combe doit être la Chamechaude du Champsaur).
Qu'importe. Ce retard nous a permis de voir arriver de sombres lenticulaires, du plus bel effet, qui, partout ailleurs auraient apporté une journée, voire une semaine, entière de repos. Mais pas ici. Un autre monde vous dis-je.
Dans la combe, il semblait falloir faire un choix. Le Boeuf, ensoleillé certes, nous regardait d'un œil torve, affecté d'une croûte pas très attrayante. Le Pic S de Vénasque, très élégant, avait cependant son chapeau mou. Alors, le choix fut vite fait : entre les deux ! Aller à cette jolie fenêtre faire un coucou au Vieux si chargé de souvenirs de toutes sortes.
La descente – de cinéma – (ne lisez pas si ça vous fait du mal) nous livra ses vastes espaces comme réservés à nous seules avec des contrastes de lumière exceptionnels. Oui, exceptionnels.
Comme quoi, être les dernières peut s'avérer une élection.
Le 13/2 : Pte des Rougnoux : une promenade de factrices (long courrier)
Désolée mesdames, ici on ne brunche pas longuement comme dans les bars chics de Knokke le Zout, on ne s'alanguit pas comme devant un ptit déj tardif sur le Vieux Port ! Ici, c'est ...autre chose.
Sûr qu'on la voyait venir la journée interminable que nulle ne souhaiterait terminer : l'archétype d'une « belle journée en montagne » comme ils disent.
Dans cette journée, on verra passer trois copines heureuses d'être là, Prapic endormie, le Mourre Froid et ses accolytes somptueux (et vierges), la moire du ruisseau de la Reyna caressée par quelques rayons amoureux, le Saut du Laire qui donne le grand frisson, des oratoires et des chapelles, des draperies de tous côtés, un couple de traceurs (merci!), un couple de marcheurs à raquettes fort sympathique (ah, cet accent ensoleillé!), la cabane de la Barre (souvenirs, souvenirs n'est-ce pas Valentine?), des vallonnements et des replats, encore des vallonnements et encore des replats, une station météo, des lacs endormis, des sommets et des champs de neige à perte de vue. Et toujours ce soleil triomphant. Just a perfect day.
Merci à Denise et à Valentine pour leur amitié et leur confiance.
Merci à Brigite et René au Gîte du Chamois à St Michel de Chaillol qui nous laissent leur gîte en gestion libre comme on aime. Adresse chaudement recommandée.