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Pointe des Cerces - Un aphorisme contestable sur une Pointe remarquable 
Départ : Bonnenuit (1670 m)
Topo associé : Pointe des Cerces, versant N depuis Bonnenuit
Sommet associé : Pointe des Cerces (3097 m)
Orientation : N
Dénivelé : 1000 m.
Ski : 3.3
Sortie du vendredi 27 mai 2016
Conditions nivologiques, accès & météo
Après une nuit claire mais trop douce,le beau temps était au rdv. Température agréable sans vent.Etat de la route : RAS sauf piste très caillouteuse pour accéder aux Mottets
Altitude du parking : 2137m
Altitude de chaussage (montée) : 2400m un peu avant le lac des Cerces
Altitude de déchaussage (descente) : 2300m au prix de 2 déchaussages
Activité avalancheuse observée : RAS au moment de la course (retour au pk vers 11h)
Pour les conditions de neige, c'est bien simple : regel nocturne limité à une mince mais dure croûte jusqu'à la sortie des barres vers 2700m.
La descente s'est décomposée en 3 parties bien distinctes : au-dessus de 2700m : parfait
entre 2700m et 2500m : exécrable
jusqu'au déchaussage : neige de névé agréable
Pour tenir compte du portage et surtout de l'abomination du passage des barres, je ne peux décemment mettre que 2*
Skiabilité : 😟 Médiocre
Compte rendu (par taramont)
identique au topo version flemmard c.à.d. depuis les Mottets
Cette affaire se présentait sous les meilleurs auspices et même avec une petite victoire. Marc a accepté avec enthousiasme un petit tour aux confins de son fief, de son royaume, de son empire. En bon savoyard, il rechigne à s'expatrier. Mais là, il a pris le risque de chatouiller de ses spatules le territoire haut alpin. Le second risque qu'il n'a pas hésité à prendre c'est celui de partager la tente de la nomade de l'Alpe que je suis, non pas que je sois particulièrement dangereuse, mais quand on a l'habitude de dormir dans son lit, on réfléchit longuement avant d'accepter une invitation à dormir à la dure.
Mais tout fut parfait : une place confortable, un coucher de soleil de boucherie, une dînette où rien ne manquait, bière à volonté. Seul bémol : profitant de vents favorables, le génie des alpages s'occupa toute la nuit à secouer la tente comme une vulgaire fripe à dépoussiérer.
Au matin, on a vite compris que les conditions ne seraient pas optimales. Mais quand le vin est tiré, il faut le boire, dit-on.
Nous voici donc cheminant tranquillement jusqu'au lac des Cerces (le vent était tombé). Là, je réalise la notoriété de Marc : un paparazzo nous attendait sur une butte, l'appareil photo dûment calé sur un trépied de pro. Modestement et habilement, par un grand mouvement tournant, Marc l'a évité.
La course n'est pas longue, on est donc vite au pied du mur et «c'est au pied du mur qu'on voit le maçon », dit-on aussi. Or, l'escalier du couloir d'accès à l'étage supérieur a été maçonné de pied de maître : je n'avais plus qu'à poser les miens à la suite. Plus haut, un second petit couloir permet de monter au 3e et, comme on le dit également «on ne change pas une équipe qui gagne (du terrain)», Marc a continué ses travaux de maçonnerie.
Là, nous avons été rattrapés par 2 messieurs fringants avec leur border-colley. Et tout ce petit monde devisait tranquillement au sommet quand j'arrivai enfin.
Et là, que vois-je ? une pancarte écornée (sans doute le geste de rage de quelqu'un qui partage mes idées) qui déclame péremptoirement « Je vaux ce que je veux » ! J'ai cru un instant que Claudia Schiffer était montée jusque là et que, sous l'emprise de l'hypoxie des 3000, elle avait oublié le texte de son arrogante pub. Monter jusqu'ici pour entendre de telles sottises ! Ainsi, si je ne veux rien, je ne vaux rien ? Et si je veux le max, je suis un dieu ? N'importe quoi ! Apparemment, les autres ne partageaient pas mon avis. J'ai fait preuve de tolérance et n'ai précipité personne dans le vide. Comment ? Vous ne me connaissiez pas tant de virulence ? Normal : l'hiver, je me tiens tranquille, les vipères étant censées hiberner, mais fin mai, pensez donc !
Heureusement, le temps pressait, il ne s'agissait pas d'entamer de grands débats mais de descendre avant d'être pris dans une coulée de boue. J'ai quand même pris une minute pour me régaler du paysage (le topo ne fait pas de publicité mensongère, je vous l'assure).
Je n'ai pas inventé la poudre et le regrette amèrement : aujourd'hui, cela aurait pu être utile. Des tardifs montaient encore, je me demande bien s'ils auront trouvé la soupe à leur goût....
Jusqu'au-dessus des barres, que nous avons franchies par un autre étroit couloir plus à G (dans le sens de la descente) : nickel. Ensuite, la Bérézina jusqu'à la fin de la pente raide. On a survécu sans noyade mais personne ne songeait au moindre virage. Moi non plus.
A la voiture, nous attendait la «Bière du printemps» ramenée de l'Ubaye. Vu la chaleur, ce n'était plus vraiment une bière de saison, mais c'était la bière des étoiles : celles qui brillaient dans nos yeux après cette superbe course.
Merci Marc pour toutes celles faites ensemble cette saison et que je n'aurais pas eu l'audace de réaliser seule.
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