Départ : Les Contamines (La Frasse) (1263 m)
Topo associé : Pointe de Chaborgne, Couloir Nord
Sommet associé : Pointe de Chaborgne (2754 m)
Orientation : N
Dénivelé : 1280 m.
Ski : 4.2
Sortie du samedi 29 avril 2017
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau, sans vent, iso 0°c vers 2000m. Soleil dans le couloir vers 10hEtat de la route : sec
Altitude du parking : 1260
Poudre froide posée sans vent (apparemment) alors que sous le versant W de la Bérengère on voit des ondulations ventées.
Altitude de chaussage (montée) : 1520
Altitude de déchaussage (descente) :1605
Activité avalancheuse observée : RAS. Du sluff important dès que c'est raide.
Un skieur dans le couloir N de Chaborgne qui a fait 1/2 tour au deuxième tiers (beaucoup beaucoup de sluff). 2 skieurs sur le Monthieu (ratio portage/ski moins rentable).
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
1300-1600 | NW | 13h | 10-30/10-30 | Poudre | non skiable | |
1600-1800 | NW | 12h30 | 30-40/30-40 | Poudre | skiable avec prudence (à 12h30) | |
1800-2460 | N | 12h | 40-80/? | Poudre | stable sauf sluff (à12h) |
Skiabilité : 😄 Excellente
Compte rendu
couloir N du col 2458m (variante de la Pointe de Chaborgne
Vous permettez ? hop : « Gavaaaaaaaaade » Hmm cela fait du bien !!
J’ai profité d’une petite visite famil… « on s’en fout ! »
Bon ok, donc, parti des Houches dès potron-minet pour viser le Chaborgne. 6h, les combes s’animent, cela me met en joie, Les Contamines aussi. Pas un chat au parking, normal on n’est pas mi-août.
On n’est pas non plus en pleine saison du blanc : portage au départ, chaussage vers 1500m. Mais cha ne tourne pas rond-rond : suivant des traces bienvenues (déjà 20cm de fraîche mais rien dessous), je me retrouve au lac d’Armancette (caramba, trop à gauche) ; donc je me mets à la trace, mais il faudrait avoir la science des vernes comme Julbont, être ravi par tous ces petits ravinements à traverser. Enfin, je retombe sur mes pattes : la combe d’Armancette est là, couronnée d’un somptueux décor (Miage, Bérangère, Tré-la-Tête, Chaborgne…) et finalement les conditions nivo n’ont pas l’air trop avalancheuse.
Y a plus qu’à se laisser guider par les moustaches.
Un peu mou du genou, mon ange gardien tente d’abord de me pousser dans le couloir de la Bérangère « il est rempli, à l’ombre, à portée de peau » (ben oui, c’est le premier qui se présente, et cela éviterait de se taper la trace pour traverser la combe…). Mais 2200m D+, cela me fatigue rien que d'y penser… Je tire donc à droite.
30cm de poudre maintenant, 35cm, 40cm, je remonte les chaussettes et la pente. En même temps que la montée de l’acide lactique fait baisser les ambitions, c’est d’un bon œil que je considère maintenant le col du Chaborgne. D’une trace chaloupée, je tire donc vers ce beau couloir bien garni, et pas trop menacé par les pentes supérieures (contrairement à ses voisins qui n’en font qu’à leur Tré-la-Tête). Bien content de ne pas être le Chat botté, mais chat brasse quand même beaucoup.
La suite est une longue histoire de pousse-bâton, 32 687 conversions, un œil à droite pour surveiller les pentes qui prennent le soleil, un œil sur la neige pour assurer les pas, un œil sur l’alti pour m’assurer que le bartassage se fait bien vers le haut et pas vers le bas (mais comment faisait le chat borgne ??), et enfin, le col sans faux col.
Et même divine surprise : derrière la crête pas cornichée, LA pente de rêve pour tout skieur qui se respecte : un tapis de fraîche bien lisse, un profil bien plongeant mais pas trop, pas de danger objectif en vue… Certes, il y aura le problème de retourner au parking ensuite, mais chaque chose en son temps. Cha va le faire ! Sauf que non, cha le fait pas : le premier virage déclenche un petit sluff, le second un plus gros : je m’arrête. Encore deux virages, encore un sluff bien gras qui abîme toute la moquette. Je m’arrête… et je vois, après qu’il a passé une rupture de pente à mi-couloir, le sluff réapparaître en bas sous forme de ce qu’on pourrait appeler une petite avalanche. Cela sent le piège et je ne me sens pas de jouer à la souris. Chat échaudé craint la neige lourde : je repeaute et retour au col. À partir de là, c’est l’orgie jusque vers 1800m, puis descente prudente jusqu’à 1600m sous le lac d’Armancette.
Retour au parking maintenant plein, et sous la surveillance d’un gros matou noir : un vrai chat teigne !