Départ : Le Coudray (1090 m)
Topo associé : Le Buet, Traversée Sautet - Mitraille - Buet
Sommet associé : Le Buet (3096 m)
Orientation : T
Dénivelé : 16000 m.
Ski : 5.1
Sortie du samedi 2 mars 2019
Conditions nivologiques, accès & météo
De J1 à J6: grand beau.
J7: tempête
J8: Soleil puis nuages Etat de la route : déneigée
Altitude du parking : 1100
Conditions de neige: De J1 à J6: Conditions printanières avec de la vieille poudre très agréable en nord.
J7: Tempête
J8: De 10 à 30cm de poudre souvent soufflée
Altitude de chaussage (montée) : 1400
Altitude de déchaussage (descente) : 1186
Activité avalancheuse observée : RAS
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu (par steph_)
Avec Nico
...
Itinéraire suivi:
J1: Le Coudray - Col de Barmerousse - Le Sautet SE>NE - Refuge de Platé
D+: 1600
J2: Refuge de Platé - Col de portette - Pointe d'Anterne - Couloir de la Mitraille - Tête de Moede - Chalets de Villy - Col de Salenton - Hameau du Buet
D+:2100m
J3: Hameau du Buet - Buet S>N - Col du Genèvrier - Cheval Blanc SW>SE - alt 2350 - Col de la Terrasse W>E - Refuge de Loriaz
D+: 2250m
J4: Refuge de Loriaz - Col de la Terrasse E>W - Lac du Vieux Emosson - Oeil de Boeuf S>N - Lac d'Emosson - Col de la Tour Sallière - Dôme de la Tour Sallière en AR (but 50m sous le sommet) - Cabane de Susanfe
D+: 2400m
J5: Cabane de Susanfe - Col des Paresseux - Haute Cime en AR - Glacier de Plan Névé - Col de la Dent Jaune - Couloir N de la Dent Jaune - La Cour (puis liaison La Cour-Monthey en train puis Monthey - Cergnement en taxi) - Cabane Barraud
D+: 2050m
J6: Cabane Barraud - Pas de la Cheville W>E - Le Godey - Poteu des Etales (nommé Poteu des Bois sur les cartes en ligne) - alt 2350 - Plan de la Fontaine - Arpelistock S>N - Geltenhutte
D+: 2100m
J7: Geltenhutte - Wildhorn S>N (but tempête 100m sous le sommet) - Wildhornhutte
D+:1250m
J8: Wildhornhutte - Schnidehore SW>NE - Plan des Roses - Wisshore W>E - Glacier de la Plaine Morte (2600m) - Wildstrubel S>E - Lammerenhutte - Rote Totz Lücke - Kandersteg
D+:2250m
Un de mes plus beaux raids à skis (en fait plutôt la mise bout à bout de 2 raids), bien exigeant sur le plan physique, un peu de pente raide, un peu d'alpi, un peu de logistique.
Nous devions aller dans les Dolomites mais les conditions de neige nous ont détourné ici et j'ai ressorti un vieux projet avorté il y a 3 ans.
Départ samedi il y a 8 jours avec une équipe de choc depuis le hameau du Coudray au-dessus de Sallanches. Aux habitués Astrid, Pedro et Nico se sont jointes deux recrues au top du top: Salomé et Micha).
La première montée au Sautet est raide et plein sud mais nous la remontons à la bonne heure ce qui nous permet de tout monter en peaux. La descente est bonne en N ce qui laisse augurer de bonnes choses pour la suite.
Au refuge de Platé, Astrid et Pedro se font même un bonus (à croire qu'ils n'avaient pas lu le descriptif des journées à suivre!). Refuge spartiate (6 matelas, des couvertures, 2 tabourets et une planche en bois) mais la nuit fût bonne sauf pour mon nez qui a voulu tester la solidité d'une poutre en bois. Verdict: poutre 1 - nez 0...
J2: Réveil assez tôt pour ne pas descendre le couloir de la Mitraille trop tard ce qui sera le cas puisque nous serons à son sommet vers 9h30. Descente moyenne en neige dure avec bon grip (déjà pas mal de passages) mais quelle ambiance! Les Dolomites à la maison. Après une courte remontée à la tête de Moede, nous descendons facilement dans une bonne transfo sur les chalets de Villy. Pique-nique puis remontée express au col de Salenton. Nous arrivons vers 15h à l'hotel du Buet pour une bière méritée.
J3: Nico nous rejoint ce matin en voiture (ce qui nous permet de prendre des affaires propres et de la nourriture). Longue montée au Buet puis nous désescaladons son arête N (j'avais vendu à Pedro une marche facile en 10 minutes; mes oreilles ont sifflé!).
Remontée tranquille au Cheval Blanc puis descente en SE en transfo en début de regel puis en versant N si bien que nous faisons un peu de rab dans cette superbe poudreuse. Nuit sympa au refuge de Loriaz où nous sommes les seuls clients, comme tout le reste du raid d'ailleurs.
A la base, nous devions dormir à la cabane du Vieux Emosson (clés à récupérer à Finhaut) ce qui était plus logique mais le refuge n'est pas accessible cet hiver.
J4: Du coup, le lendemain, nous sommes revenus sur nos pas par le col de la Terrasse et sommes descendus sur le lac du Vieux Emosson puis le "grand" lac par une descente de rêve de l'Oeil de Boeuf. Paysages superbes et traversées de lacs magnifiques quoiqu'un peu longuettes. La remontée au col de la Tour Sallière fût longue et chaude. Au col, on abandonne l'idée de faire le sommet de la Tour Sallière (ça ne passe pas à skis) et on se rabat sur le Dôme et sa face S mais nous nous arrêtons 50m sous le sommet car les dernières pentes ont déjà beaucoup chauffé. Descente magnifique, soutenue et itinéraire pas évident vers le vallon de Susanfe. Pas mécontents d'arriver à la cabane car nous sommes bien fatigués. Cabane non gardée mais confort total (poêle, bois, vaiselle, matelas, couettes...). La plus belle journée?
J5: Départ tôt pour une journée qui s'annonce longue sur le papier...Nous montons au col des Paresseux directement sans passer par le col de Susanfe. Montée en crampons avec un passage un peu plus raide. Dépose des affaires au col et nous montons à la Haute Cime (point culminant de ce raid). Puis nous allons au col de la dent jaune pour faire son magnifique couloir N. Malheureusement, il y a du monde (17 personnes en tout) et ce n'est pas évident à gérer (boules de neige + cailloux tombant du haut). Dans le couloir, la neige est assez dure mais froide avec un bon grip. La bonne nouvelle, c'est que le rappel du bas s'évite par une traversée à gauche. Le ski après le couloir est souvent mauvais mais, en rusant bien et en bûcheronnant parfois, nous arrivons à skier jusque vers 1000m. Après 30 minutes de portage, nous arrivons à une mini-gare et le train arrive 5 minutes après. A Monthey, ravitaillement rapide, pique-nique puis nous prenons un taxi qui nous monte de l'autre côté de la vallée pour la deuxième partie du raid. Nico nous a abandonnés pour cause de douleurs au pied. Nous sommes de nouveau à pied d'oeuvre vers 16h (difficile de faire mieux) pour une dernière montée. Nous mettrons 2 heures malgré un bon rythme. Arrivée à la cabane Barraud; il faut taper un code pour accéder aux clés et là aussi c'est le top confort!
J6: Montée courte et magnifique avec le lever de soleil au pas de la cheville. Descente en neige dure sur le Godey. Là, nous choisissons de suivre le chemin d'été plutôt que le fond des gorges. C'est assez bien passé avec 15 min de portage. Remontée du poteu des Etales sans difficulté si ce n'est quelques boules de neige tombant du haut. Puis nous sommes montés à l'Arpelistock par l'arête (sauf à la fin); Au sommet, nos premiers nuages nous attendent. Arrivée à la Geltenhutte où le gardien a accepté de nous accueillir bien qu'il n'ouvre officiellement que le lendemain. Première douche depuis 4 jours.
J7: Nous partons vers 8h pour une petite étape. Plus, nous montons, plus le mauvais temps arrive. Brouillard, vent, grésil. Sans GPS, nous ne serions pas passés. Une expérience à vivre mais pas tous les jours quand même:-)
Nous avons eu un peu de difficulté à trouver le passage entre le glacier du Wildhorn et le Tungelgletscher mais avons fini par passer.
Un peu étonnés de l'attitude des gardiens (je ne sais pas si c'est la même chose partout en Suisse). Par exemple, aucun contact entre les deux refuges pour voir si nous étions bien passés.
De la chance que le mauvais temps arrive ce jour-là car c'était le seul jour "court" et sans difficulté technique...
J8: Départ très tôt (6h) pour une très longue étape. La montée au Schnidehore se fait sous un lever de soleil magnifique. Puis, nous traversons le long plat de l'alpage de Rawil et la machine Micha (impossible à suivre même quand il trace!) nous monte au Wisshore. Quelques virages mais très vite, nous affrontons (c'est le bon mot) le plat du glacier de Plaine Morte, non tracé. Remontée au Wildstrubel où un vent fort et froid nous attend. Après un pique-nique rapide aux abords de la Lammerenhutte, nous montons à notre dernier col que nous atteignons vers 14h. Suit une (très!!!) longue descente avec beaucoup de plats et même quelques petites remontées. Heureusement pour nous elle vient d'être tracée et nous ne galérons pas trop. Arrivée à la gare de Kandersteg à 16h25 et à 16h41, nous prenons le dernier train permettant de rentrer en France. Sans nos traceurs de la descente, c'était cuit!
Nous ne sommes pas passés inaperçus dans les trains; il devait y avoir "quelques" odeurs de chaussettes...
Arrivée au Fayet à 21h, manip de voiture et arrivée à Grenoble à minuit!