Départ : Comboursiere (1350 m)
Topo associé : Piquet de Nantes, Combe Ouest
Sommet associé : Piquet de Nantes (2214 m)
Orientation : W
Dénivelé : 860 m.
Ski : 3.1
Sortie du samedi 9 février 2019
Conditions nivologiques, accès & météo
Pas de vent, iso 0 vers 2000m, belles éclaircies.Etat de la route : Bon état
Altitude du parking : au niveau de la route
BERA 3. Gros travail du vent : croupes décapées, combes remplies. Des accumulations et cartonnages dans le haut, le bas s'humidifie.
Orientations NW: bon ski, 5-20cm de poudre sur fond dur
Orientations SW : carton épais bien portant au-dessus de 2000m, puis de plus en plus humidifié vers le bas. Transfo presque lourde sous 1600m.
Altitude de chaussage (montée) : 1450m
Altitude de déchaussage (descente) : 1450m
Activité avalancheuse observée : RAS, tout m'a semblé sain, sauf sous la crête (corniche vers le Banc).
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Voici venu le temps du skieur maudit : la poudre cartonne, le carton plaque, la transfo trafole, la croupe dénude… Il faut donc viser juste.
La météo avait prévenu que ce serait bien encombré au nord (surtout sur l'A43 entre Chambéry et Albertville), donc privé de Maurienne ou de Beaufortain. Elle avait aussi annoncé quelques gouttes de pluie et des nuages au Nord, donc pas de Chartreuse ni de Belledonne, un iso assez haut donc pas de Vercors ni de Bauges, et de belles éclaircies à partir de 10h. L'idée du Dévoluy m'a traversé l'esprit, l'appel du traversin m'a stoppé en Matheysine. Direction le Coiro Nord, jamais fait.
Mais les grandes courses sauvages se méritent. L'approche, déjà… Premier carrefour, premier détour : la maréchaussée m'interdit l'accès à l'autoroute. 1 heure plus tard, retour sur l'autoroute mais l'auto ne roule pas car la route est pleine d'autos. Passer par la case "détour par Vif". C'est beau. Mais c'est long.
Enfin j'arrive au Mollard. C'est beau, mais c'est gris. Alors c'est là que la technique parle. On ne se lance pas n'importe comment dans un itinéraire de cette ampleur. Technique Bonnington, plutôt que Steck : prendre des forces au camp de base. 1/2h de sieste plus tard, je suis fin prêt mais pas la montagne. Tel Herzog renonçant au Daulaghiri pour l'Annapurna, direction le Piquet de Nantes qui me semble mieux dégagé. Nouvelle sieste, on ne sait jamais. Départ, il est à peine 11h30. L'arrivée au camp intermédiaire se passe bien. En prévision, j'avais fait construire cette cabane il y a cinquante ans, elle est toujours debout. C'est beau le travail d'un bon maçon (immigré italien certainement). Sieste, on ne sait jamais.
Enfin le saut final, technique capsule, droit au sommet, planté de Piquet, et c'est gagné. Mais déjà il faut redescendre. A ces altitudes-là, l'homme ne peut rester trop longtemps sans prendre de risques. D'ailleurs, la déshydratation me guette, la faim me tenaille, il me faut d'urgence trouver un troquet accueillant. Et un matelas.
Chose hips faite. Bzzzz.
Le Piquet de Nantes, c'est quand même un des plus beaux points de vue de montagne, pour une difficulté très raisonnable