Pic du Lion, Face Sud

Sortie du mardi 29 décembre 2020

mpila

Conditions nivologiques, accès & météo

Quelques nuages, une averse de neige très courte
Etat de la route : Noire Altitude du parking : 1300

Altitude de chaussage (montée) : 1300
Altitude de déchaussage (descente) : 1300
Partis de bourg d’Oueil, neige poudreuse tout le long soufflée en haut
Activité avalancheuse observée : néant

Skiabilité : 😄 Excellente

Compte rendu

Poudreuse pyrénéenne

Bourg d’Oueil est encore un petit village endormi quand nous arrivons, il faut dire que les températures négatives n’incitent pas vraiment à la promenade. Pourtant ce sera le point de départ de notre balade du jour. Jean Pierre et ses amis se sont joints à nous, c’est donc à huit et en file indienne que nous commençons l’ascension, si nous sommes presque tous en ski, Julien, lui, chausse son surf de rando, un split. La petite colonne s’étire doucement dans une trace parfaite, la neige fraîche sur les bouleaux donne un tour scandinave au paysage, plus haut ce sont les épicéas qui prennent le relais, ils sont surchargés comme dans le grand nord canadien, le dépaysement est total !

Au col de Pierrefite dont la pierre dressée nous invite à la contemplation, décision est prise de suivre la crête vers la Fousserette. Les rafales de ces derniers jours auront soufflé la poudreuse sur cette épaule exposée aux quatre vents. Nous évoluons maintenant entre congères et plaques de glace traîtresses. Au premier sommet convoité, nous enlevons les peaux pour une première descente d’anthologie. Les grandes quantités de neige accumulées en versant oriental engagent à la prudence, c’est un par un que nous nous engageons. Jean-Pierre ouvre les festivités avant le groupe, les virages s’enchaînent avec volupté jusqu’à la cabane verte. Nous exultons !

Après avoir remis les peaux de phoque, on rattaque vers les sommets. Le Pic du Lion est dans le viseur, la trace monte d’abord paisiblement entre des reliefs doux et sensuels avant de se redresser sévèrement sur les flancs léonins de la montagne. Nous laisserons bien des griffures avec nos couteaux sur une neige tantôt dure comme du carrelage, tantôt souple dans les accumulations façonnées par le vent, reliefs que l’on nomme parfois les sastrugi. Après avoir rejoint une crête plus effilée qui surplombe le splendide lac gelé de Bareilles, nous en terminons avec la dernière pente.

Là-haut, il fait -6° et nous ne verrons rien du paysage en raison d’un nuage instable et capricieux qui n’a rien trouvé de mieux que chapeauter le sommet. Heureusement il ne restera pas longtemps et bientôt le ciel redevient clément, nous permettant de lâcher les chevaux dans une descente splendide. Quel plaisir de voir jaillir la poudreuse entre les spatules, elle forme autour de nous une écharpe de coton du plus bel effet. Les espaces de neiges vierges sont immenses et chacun peut y tracer des arabesques à sa convenance. Pendant que Julien sur son surf choisit les larges majuscules, d’autres lui préfèrent les courbes aiguës des petits caractères cyrilliques... en y ajoutant parfois des ponctuations en forme de baignoires.

Nous descendons par une combe magnifique et glaciale en raison de son exposition septentrionale, elle conserve ainsi une belle qualité de neige qui nous permettra bien des facéties sur les bosses que forment les aspérités du relief. Bientôt nous pénétrons dans une forêt aux essences variées avant de terminer par un petit bout de chemin où il convient de virer court afin de ne pas prendre une vitesse incompatible avec la pente.

Il est déjà 16 heures quand nous déchaussons tous les huit sur le parking, il n’y fait pas plus chaud que ce matin. La neige ayant fondu sur la route durant la journée, la descente en bagnole est moins périlleuse que la montée ! Finalement avec ce froid sibérien, c'est dans notre gîte de Luchon que nous avons pique-niqué tous ensemble avant que les toulousains ne reprennent la route vers la ville rose.

Une bien belle sortie avec Jean-Pierre, son gendre Juju, Virginie, Charles et Louis leur fiston, sans oublier Eric. Merci à vous tous!

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