Départ : Le Premier Villard (la Tourne) (1000 m)
Topo associé : Pas du Frêne, par la Combe des Reisses
Sommet associé : Pas du Frêne (2633 m)
Orientation : SE
Dénivelé : 1650 m.
Ski : 2.3
Sortie du lundi 25 février 2019
Conditions nivologiques, accès & météo
Grand beau, très chaud à l'abri du vent, un peu frais à partir de 2400m par un léger effet de biseEtat de la route : RAS
Altitude du parking : 1000m
Altitude de chaussage (montée) : 1000m après une centaine de mètres de portage quasiment à niveau sur sentier déneigé
Altitude de déchaussage (descente) : idem
Activité avalancheuse observée : beaucoup de coulées dont quelques importantes ont ravagé les pentes de la rive G du vallon
RAS pendant la durée de la course.
Jusqu'au Collet, neige transformée déjà un peu lourde mais néanmoins agréable et facile à skier. (descente trop tardive).
Jusqu'au torrent, tantôt encore de la neige froide, tantôt des affaissements entre les branchages.
Sur la piste, ok, pas de cailloux, bonne glisse
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu (par taramont)
Avec Caroline
topo
Dilemme : peut-on s'associer à une course dont on n'a même pas fait la moitié ? La tentation était grande de s'associer à la sortie de la veille du trio de mutants Bisson/P1P1/Romu et d'aller se coucher tôt. Mais non, ce serait indécent, indélicat, ce serait du style : nous avons marché dans le soleil des grands.
Et puis, il y a autre chose qui me gênait : 3 lignes pour 3800m de D+ : un compte-rendu inversement proportionnel à la prestation. Signe de fatigue du contributeur ? Sans doute. Autre hypothèse : ils vont si vite qu'ils avalent le paysage, puis le ruminent et ensuite ne peuvent plus le restituer. «Panoramas très sauvages », c'est à peu près tout ce que l'on saura.
Mais sans doute est-ce suffisant puisque ces trois mots à eux seuls peuvent donner l'envie irrépressible d'aller voir (au moins ce qui est à la portée d'un quidam ordinaire). Moi qui sait écrire 6 pages pour 600m de D+, je ferais bien de prendre exemple sur ce modèle de sobriété scripturale.
Une fois qu'on a trouvé le bucolique sentier déneigé sur une centaine de mètres qui part derrière les dernières maisons du Premier Villard, tout va de soi. Chemin forestier jusqu'au Pont des Reisses (une grange ouverte à tous les vents sur le chemin : à louer , des fois que quelqu'un serait intéressé...).
Le chemin forestier est suivi d'une piste toute aussi forestière, quasi transformée en piste de bob. Et ça dure ….longtemps. L'inconvénient de ce genre de progression c'est que si on a quelques jointures rabibochées, on a le temps de les surveiller. Fomenteront-elles une haute trahison aujourd'hui ou, au contraire, adhéreront-elles au régime ? En fait, on devient la STASI de soi-même.
Le passage du torrent requiert quelque attention. Enfin la pensée auto-centrée est dérivée.
Mais voici qu'au-delà du dernier frêne, le vallon du Bacheux s'ouvre comme un lys au printemps, rayonnant de lumière.
Mes compagnons sont déjà loin. Ils ont rejoint 3 autres personnes nous précédant. La trace que nous suivons est parfaite, du beau travail, une avenue vers les cimes. Il n'y a pas que des traces de m....Un soleil pas vraiment de saison cogne sur la première pente raide. L'énergie est absorbée. Plus haut, un peu d'air frais, l'énergie se redéploye. Quand j'arrive au Pas, superbe échancrure sur la Montagne du Grand Crozet, mes compagnons ont fait leurs exercices de zénitude. Quelle patience ! Je promets de partir une heure plus tôt qu'eux la prochaine fois.
Evidemment, la neige, elle, pendant tout ce temps, n'a pas attendu pour commencer à s'abouser. Mais les courbes s'enchainent dans ces espaces sans fin face à la Vanoise où la Grande Casse se pavane. Puis vient le chaos des vernes dont 2 chamois tentent de s'extraire pendant que Caro tente, elle, d'extraire son ski bien bloqué dans la neige qui s'affaisse traitreusement entre les branchages. Puis vient le gué effondré. Je force le passage skis aux pieds oubliant que je ne sais pas plus skier que marcher sur les eaux. Mes pieds ont droit à un pré-lavage en règle. Encore quelques acrobaties dans les grandes coulées, puis la piste, le sentier, le hameau, les derniers rayons de soleil et c'est ainsi que se finit un jour de toute beauté.
Encore merci à Marc et à Caroline pour leur patience.
(Marc, tu peux encore ajouter des photos)