Départ : Roussimal (1280 m)
Topo associé : Pic des Têtes, versant Ouest
Sommet associé : Pic des Têtes (2661 m)
Orientation : W
Dénivelé : 1400 m.
Ski : 2.3
Sortie du samedi 6 janvier 2018
Conditions nivologiques, accès & météo
beau, mais vent d'altitude.
Ciel se voilant l'après-midiEtat de la route : Verglacée depuis le col de Vernet
Altitude du parking :1320 m
Chemin verglacé en bas.
Neige légèrement croûtée sur fond dur entre 1800 m et 2200 m.
AU dessus de 2200 m, neige dure et soufflée+glace
Altitude de chaussage (montée) : 1320 m
Altitude de déchaussage (descente) : 1320 m
Activité avalancheuse observée : Coulée récente d'envergure sous le sommet.
Plaque bien visible en altitude.
Versant Sud-Ouest chargé
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Avec Le Piton
Ce fut une sortie rare.
Rare parce que les Préalpes de Digne, on n'y va pas souvent. Rare parce que la neige n'y va pas toujours non plus.
Rare enfin parce que nous y étions seuls, vraiment seuls.
Le départ pourtant ne fut pas matinal, nos amis nous ayant la veille fort bien reçus, et jusque assez tard.
Cependant, la ferme de Roussimal semblait dormir encore.
Pour dissiper les vapeurs de la veille, le long chemin plat convenait parfaitement. Une vague mélancolie flottait dans l'air, porteuse du souvenir de 150 vies tombées du ciel ici même, il y a trois ans, et brisées net.
Après une demi-heure , nous sortions de l'ombre pour une brêve montée à travers bois.
Il n'y avait pas de trace, la notre fut un peu sanglière.
Le soleil, (et la trop grande douceur aussi) nous accueillit dans le vallon,puis le relief vallonné nous déposa bientôt sous le Pic des têtes.
Fallait-il passer tout droit, en espérant trouver une neige transformée , mais sur des reliefs accentués et exposés?
Ou bien devions nous opter plus au Nord par la voie normale, moins pentue mais visiblement verglacée?
Nous prîmes la première option, mais très vite il fallut sortir les couteaux, tant la neige était dure.
A plusieurs reprises nous fûmes tentés d'abandonner la partie, voyant la pente se redresser. Mais dans une ultime traversée vers la gauche, le calvaire fut enfin fini.
Sur le plateau sommital, sans surprise, le vent avait oeuvré pour transformer le tapis blanc en tôle ondulée. C'est donc les jambes secouées de convulsions que nous rejoignîmes le col.
La pente inférieure n'était pas fameuse non plus,en neige dure.
Mais à 2200 mètres, ce fût d'un seul coup le printemps , la moquette, les courbes et les ondulations de la trace , et les grands youyou lancés à tue-tête.
Jusqu'à l'entrée de la forêt , douce neige immaculée, et personne, personne hormis nous.
Au retour, le chemin portait encore une indéfinissable tristesse. Mais à Roussimal on coupait du bois,une voiture démarrait et deux promeneurs franchissaient la passerelle.
La vie avait repris.