Départ : Super Collet (1630 m)
Topo associé : Crêtes des Plagnes, Combes Nord Est, en boucle
Sommet associé : Crêtes des Plagnes (2096 m)
Orientation : NE
Dénivelé : 960 m.
Ski : 2.2
Sortie du mardi 11 décembre 2018
Conditions nivologiques, accès & météo
grand beau, rien à dire, petites rafales de vent sur la crête à l'arrivée, se sont vite découragéesEtat de la route :RAS jusqu'à 1400m
Altitude du parking : 1400m
Altitude de chaussage (montée) : 1400m
Altitude de déchaussage (descente) : 1400m
Activité avalancheuse observée : néant
Montée par les pistes bien damées. Canons à neige à l'oeuvre mais les brumisateurs peuvent être évités.
Une vingtaine de cms de poudre légère non travaillée par le vent en versant N.
Je mets 4* en skiabilité car descente en grande partie sur la piste. Mais la descente NE était 5*
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
topo avec une seule combe jusqu'à 1750 environ
Revenons d'abord quelques mois en arrière si vous le voulez bien.
Toutes les affaires éparpillées dans un bon brouillard chartrousin une fois ramassées, le bâton redressé (merci Carlos), les skis rechaussés avec grand peine, ce fut comparution immédiate au tribunal des flagrantes idioties à skis. Là, un juge un peu étourdi a commencé par confondre la victime et le responsable, n'a trouvé aucune circonstance atténuante et d'une main m'a rendu avec des pincettes mon casier sportif aussi peu vierge que la neige ce jour-là et, de l'autre, m'a retiré mon permis de skier. Le verdict était sévère et la durée de la peine floue.
Toujours positive, l'assignée à résidence a longuement recherché le bon côté de la chose. Elle en eut le temps. Mais en vain.
Et puis si ! Elle était certes moyennement contente, mais d'autres au moins le seront, se dit-elle. Qui donc ?
Ceux qui s'entêtent à lire jusqu'au bout ce qu'ils trouvent trop long alors que personne ne les y oblige,
Ceux qui lisent une fois de G à D puis une seconde fois de D à G pour essayer de saisir les doubles-sens,
Ceux qui soulèvent le dictionnaire à la place des haltères parce qu'ils connaissent le poids des mots mais pas forcément le choc de leur écho,
Ceux qui croient que « l'esprit montagne » se loge dans les Aliens ou dans les gigoteuses aérodynamiques et pas dans le murmure du ruisseau.
Tout ce petit monde avait bien mérité un temps de repos. Mais qu'il ne se rassure pas outre mesure ! Les bonnes choses ne durent pas plus que les mauvaises. Parfois même moins.
Et puis, curieusement, depuis l'apparition des premiers flocons, et surtout devant les couches de flocons indécemment étalés dans ces colonnes (car, si je n'ai rien dit, j'ai quand même tout lu, beaucoup admiré, beaucoup envié), j'ai été petit à petit, et même rapidement, prise d'une affection ORL peu connue, aucune information à son sujet n'apparaissant dans la littérature médicale.
C'est que mon oreille G devenait de plus en plus sourde aux conseils de prudence et aux appels à la raison tandis que mon oreille D devenait une sorte d'oreille absolue pour le chant des sirènes des neiges en général et hier, point de rupture, pour la proposition de sortir faite par Marc, toujours prêt à dégainer le bon conseil adapté à la situation et surtout à des rouages dont la fiabilité n'est plus tout à fait certaine
Et me voici donc ce matin, dans une lumière éblouissante à laquelle en Chartreuse on est peu habitué, devant la Crête des Plagnes, aussi intimidée que la veuve devant son nouveau mari. Saura-t-elle encore faire ?
En fait, la Crête des Plagnes est un mari complaisant, peu exigeant et sachant procurer un plaisir simple mais néanmoins durable pour peu qu'on se donne la peine de partir du plus bas. C'était d'ailleurs mon cas. Le mari n'est même pas du genre jaloux car il laisse les grands voisins (Grds Moulins, Grd Charnier, Grd Miceau et d'autres encore) lui voler la vedette. Et ce qui ne gâche rien, dans son versant N, il laisse aussi voler la poudre. On aurait pu en profiter davantage si mon oreille G ne s'était pas mis en tête de progressivement se déboucher.
Mais à la fin de la course, ce fut comme pour la veuve à la fin de la nuit qui se disait, pas mécontente : « J'ai bien fait de m'y remettre !».
Merci à Marc d'avoir bien voulu jouer le coach handisport.
Un grand merci aussi à tous ceux qui, voisins ou lointains, discrètement ou assidûment, m'ont aidée à traverser ce passage difficile.