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Sorties > Taillefer - Matheysine > Petit Armet, couloir W

Petit Armet, couloir W

Massif : Taillefer - Matheysine
Départ : Lavaldens (La haute gorge) (1200 m)

Topo associé : Petit Armet, couloir W

Sommet associé : Petit Armet (2717 m)

Orientation : W

Dénivelé : 1550 m.
Ski : 5.2

Sortie du mardi 22 avril 2008

bertran, manu R

Conditions nivologiques, accès & météo

bof, bof, limite pluie neige vers 1500m, quelques éclaircies.
Etat de la route : Altitude du parking : 1200
Fond humide jusqu'à 1900m.
Petite couche de fraiche à partir de 1500-1600m, environ 10cm à 1900m.
Dans le couloir à la montée: gros, gros brassage dans les 2 tiers inférieurs: 40 à 80cm de grain fin, neige avec très bonne cohésion.
Dans les 100m supérieurs environ 10-15cm de grain fin sur petite croute de regel.
Altitude de chaussage (montée) : 1400
Altitude de déchaussage (descente) :1400

Activité avalancheuse observée : Voir remarque

Skiabilité : 😐 Correcte

Compte rendu (par bertran)


Parti pour voir, pas grave si les conditions sont mauvaises...On arrive au pied du couloir avec une grosse épaisseur de neige, des petites purges descendent régulièrement via une petite goulotte, la neige est du grain fin avec une très bonne cohésion sur 50cm d'épaisseur en moyenne: bref les petites purges et la cohésion de la neige me rassure plutôt vu la stucture du couloir: celà doit être bien ancré sur les rives et la neige ne s'accumule plus. On monte en gardant quand même de bonne distance de sécurité, on longe plutôt les rives, on en bave, des draps de neige descendent des falaises dans le couloir et glissent ensuite dans la goulotte, les éclaircies apparaissent, belle ambiance. La sortie du couloir étant très ouverte nous inspire moins, bien que la quantité de fraiche soit bien moins importante et on cherche le trajectoire la plus sécuritaire. Arrivé en haut du couloir avec le soleil, c'est vraiment très beau. On est bien décidé à commencé la descente avec vigilance, la forme du haut nous inspirant décidément pas. Quelques virages tranquilles sur une croupe, puis je teste doucement une pente un peu plus douteuse: effectivement, celà part tranquillement sur 10-15cm, mais ce que nous ne savons pas encore, c'est que toute la couche de surface est partie sur la totalité du couloir, bref un volume conséquent vu les épaisseurs importantes un peu plus bas. Pour la descente brouillard, plus la couche inférieure restante ayant servi de plan de glissement plus ou moins dure avec énormément de relief (complètement goulotté), bref, pas vraiment du grand ski et surtout beaucoup d'interrogations: aurions du renoncer?
Si nous n'avions pas fait partir la plaque dans sa partie haute, est-ce que celle-ci serait partie plus bas, là où les épaisseurs étaient conséquentes? Pourtant, la stucture du couloir m'avait fait pensé à une certaine stabilité: est-que celà aurait suffit à la tenir où bien serait-on parti avec tout cet énorme volume de neige? Bref, ça calme, ça fait beaucoup réfléchir et maintenant nous aimerions bien quelques analyses pertinentes et techniques, pour éviter de recommencer ce genre de grosses boulettes et nous aider à y voir un peu plus clair dans nos choix futurs.

entrée du couloir : des purges anciennes au pied
entrée du couloir : des purges anciennes au pied
dans le couloir : bertrand en train de brasser
dans le couloir : bertrand en train de brasser
dans le couloir : vue vers le bas pendant la montée, ça sent le hold up ?
dans le couloir : vue vers le bas pendant la montée, ça sent le hold up ?
bertrand : au sommet du couloir, bien corniché d'ailleurs
bertrand : au sommet du couloir, bien corniché d'ailleurs
la petite plaque : qui a purgé tout le couloir
la petite plaque : qui a purgé tout le couloir
bertrand : qui descend le couloir ravagé
bertrand : qui descend le couloir ravagé
bertrand : finalement c'est mort pour le hold-up, tout est raclé
bertrand : finalement c'est mort pour le hold-up, tout est raclé

Commentaires

N
nat, le 22.04.08 17:27

Tres bon compte-rendu, effectivement lorsqu'on fait partir une plaque meme sans gravité, il faut se poser des questions.

Concernant l'aspect securit du couloir, moi il me fait plutot peur, surtout à cette période de l'annnée : sur les 300m superieurs, ce couloir est en fait un "demi" couloir, la rive droite etant plutot une face qui chauffe et purge vite... (cf 2eme photo de l'itinéraire) et tout transite par le couloir (qui est après ravagé)

Es-tu sur que c'est la plaque que tu as declenchée qui a embarqué le bas, et pas des purges issues des rives ?

neigerome, le 22.04.08 17:48

8O j'ai bien fait de repousser ton invitation il me semble.

Comme j'ai pu te le dire hier, les paramètres météos ne me semblaient pas réunis pour une course de ce type en ce moment :
- pluie très haute les jours précédents et durant la nuit (à 4h ce matin, la limite pluie-neige était vers le moucherotte)
- des températures pas suffisamment basse pour assurer une cohésion entre les différentes couches pendant les nuits précédentes
- la neige en combe nord et ouest lors de notre dernière sortie dans belledonne était une poudreuse lourde. Pas idéalle dans une pente de cette raideur

Je suis toutefois ravi de lire ton compte-rendu. Je dois avouer que j'étais inquiet et esperais que vous auriez renoncé. Il reste tant de courses à partager ensemble 😎

B
bertran, le 22.04.08 18:09

Effectivement, c'est bien la plaque qui est partie du haut qui a tout embarqué, il n'y a pas de doute la-dessus!
Merci Jérome pour ton message, je pense avoir pris un peu plus de sagesse aujourd'hui.
Merci aussi, pour un guide de haute montagne du site, qui a pris le temps de m'appeler pour avoir une conversation très constructive avec moi. 🙂
J'espère aussi que cette expérience, profitera à d'autres pour peut-être éviter un jour un drame et fera évoluer ma pratique et mon analyse.

manu R, le 22.04.08 18:11

voilà les photos, bon j'en ai pas des masses car on a brassé pas mal à la montée et on s'est chopé le brouillard à la descente. Quand je vois la différence entre le couloir à la montée et à la descente je me dis qu'on a eu du cul et j'en suis pas très fier 🤭
ça fait un peu pipo et mollo font du ski de rando...
sinon c'est clair qu'on a appris des trucs aujourd'hui, qu'on ne refera pas demain, enfin j'espère 🙄

@ nat, c'est bien la coulée déclenchée par "nos soins" et pas des purges issues des rives

P
Pierre*, le 22.04.08 18:17

Ni demain ni après demain... 😉

Merci pour ce CR honnête et instructif. Ce n'est pas toujours le cas et certains sont plus démonstratifs pour décrire leurs "hold-ups" que pour faire part de leurs erreurs.

S
simonP, le 22.04.08 18:21

Ouch 🤢 bien content aussi de vous lire ce soir... Je n'ai pas trop d'avis sur votre "mésaventure" (toujours difficile derrière son écran et je pratique pas trop ce genre de pente) mais çà me rappelle juste un autre incident vécu par une amie il y a plusieurs semaines => www.data-avalanche.org/alea_avalanches/view_item/Avalanche/50000168

D'ailleurs une petite contribution sur le site data-avalanche serait sympa 😉

manu R, le 22.04.08 18:32

c'est clair faudrait qu'on mette ça sur data-avalanche,
d'ailleurs c'est tout pareil que ton amie, sauf que c'est pas un skieur au dessus de nous qui l'a fait partir mais nous. Effectivement la hauteur des cassures tout au long du couloir était comprise entre 20 et 60cm. Ca fait froid dans le dos quand on descend et qu'on le voit.
A tout hasard, même si je crois connaître la réponse, si nous n'avions pas été au sommet et que nous avions redescendus le couloir avant, est-ce que l'on aurait pu se faire embarquer ou est-ce que notre surcharge propre, très inférieure au volume de neige mobilisé, nous aurait permis de nous en tirer ?
merci pour vos témoignages

P
Pedro, le 22.04.08 19:31

Cela ressemble pas mal à notre situation au Vera-Pervoz samedi, le mauvais temps en plus et la sous-couche tendre en moins. Idem au Mouchillon sauf qu'on n'était pas montés dedans. Je serais très intéressé de savoir ce qu'il est ressorti de ta conversation avec... Pierrot ?

Y
Yann, le 22.04.08 20:00

Pas convaincu qu'elle serait partie si vous n'étiez pas monté jusqu'au sommet. A moins que vous ne vous soyez arrêtés juste sous la zone de fracture.
Après, c'est normal que le volume ait "gonflé" jusqu'en bas compte tenu de l'épaisseur tout le long, une fois que c'est parti, ça emporte toute la neige meuble sur le passage...

P
Pedro, le 22.04.08 20:24

Assez d'accord avec Yann, même si c'est difficile à dire sans avoir vu soi-même... et même en voyant soi même d'ailleurs ! Apparemment la couche superficielle de la "pente douteuse" en haut du couloir avait pris de la cohésion sous l'effet du vent, ce qui, conjugué à la présence d'un plan de glissement, l'a fait partir en plaque à ton passage à skis. On peut supposer (en lisant tes observations) que la partie inférieure du couloir avait moins pris le vent, avait moins de cohésion, donc était moins sujette à partir en plaque avec la surcharge d'un skieur. Par contre, avec la surcharge bien plus importante provoquée par le dévalement de la plaque du haut, elle est partie aussi. Voilà, ce ne sont que d'humbles suppositions, tout en sachant que la frontière entre "ça part" et "ça tient" est bien difficile à situer 😯

C
CMOI, le 23.04.08 09:02

En effet, la frontière entre ça part et ça tient est ténue!!!
Et rien ne dit qu'en partant de plus bas vous n'auriez pas déclenché à distance en cisaillant la base d'appui de la plaque du sommet.
Pour l'avoir déja vu, c'est indétectable, et d'autant plus difficile de s'en échapper. Quelques fois, il vaut mieux se faire peur en purgeant du dessus, et de plus si tu es en haut ça t'offre une échappatoire, sans "etre enfermé comme un rat" dans le couloir.

B
bertran, le 23.04.08 12:02

Un des facteurs agravants, est certainement la présence de neige roulée cachée sous la trentaine de cm de surface avec une très bonne cohésion.
Effectivement, Eric, celà aurait pu partir alors que nous étions plus bas et là... 🤢

N
NordOuest, le 23.04.08 16:09

BRA du mardi 22 avril (quasi identique à celui de la veille) Département Isère.

« Prudence particulièrement dans les versants ombragés au-dessus de 2300m à 2500m où les sous-couches sont restées plus fragiles, parfois constituées de grésil ou neige roulée. De plus, ces plaques d'aspect friable sont souvent dissimulées par une faible épaisseur de neige fraîche et donc difficiles à déceler»
Puis
« A plus haute altitude, depuis dimanche, il est tombé environ 20 cm sur Belledonne, jusqu'à 30/40 cm au dessus de 2500m dans les Ecrins en limite des Hautes Alpes»

Avertissement : il est évidemment bien plus aisé d’analyser une sortie après coup que sur le terrain. Pardonnez moi.

En lisant le compte rendu de Bertrand R et de el-manu, je me suis aussi posé un certain nombre de questions (et je rejoints parfaitement les interrogations légitimes de Fch dans un autre post suite à une question posée par un contributeur. S’il ne les avait pas soulevées, je l’aurais fait).
Dans ma pratique de la montagne (ski, alpinisme, escalade, cascades, canyon…) ou tout simplement pour élaborer un bon plat parce que j’ai des amis à dîner, il est normal de se demander si les décisions/actes que l’on peut prendre et supporter sont en adéquation avec l’analyse personnelle empirique des différentes informations dites stables (nivo et son historique, météo, pente, difficulté…)
En appelant Bertrand et Manu, loin de moi le jugement accusateur/inquisitoire de celui qui sait, qui n’a d’ailleurs aucune raison d’être, juste une interrogation sur le pourquoi du comment. (d’ailleurs je ne sais toujours pas mais tente de trouver une réponse dans ma pratique individuelle et avec clients).
En résumé (de notre discussion assez longue ma foi) :
- Le BRA indiquait effectivement une couche de neige roulée, donc instable si sur-couche, ce qui a été le cas puisque est venu 30 cm de neige fraîche. (apport de la nuit de Dimanche à Lundi).
- L’action du vent cette fois ci du Nord (et l’observation de la sortie le prouve) : constant et qui a contribué à alimenter la partie basse et médiane du couloir (« gros, gros brassage dans les 2 tiers inférieurs: 40 à 80cm de grain fins, neige avec très bonne cohésion»). Ce qui a masquer compte tenu de l’épaisseur de neige (grains fins) cette dite sous-couche fragile. Les auteurs reconnaissent cette cohésion (mais malheureusement superficielle : « des petites purges descendent régulièrement via une petite goulotte, la neige est du grain fin avec une très bonne cohésion sur 50cm d'épaisseur en moyenne »). Sous ces 50 cm, la neige roulée était bien et toujours présente.
- Le haut du couloir, plus évasé : sujet à l’action du vent donc partiellement décapé. Il n’y a plus ( à 2500 m) que 15 cm de fraîche plus ou moins dense (la neige roulée est toujours là).
- Premiers virages : surcharge et une plaque d’aspect friable se met en route. Que se passe t-il plus bas ? La coulée d’abord superficielle se charge, prend de la vitesse (45° de pente) et ravage de façon logique l’ensemble du manteau reposant sur un plan incohérent (entre – 15 cm et – 50cm).
- « Si nous n'avions pas fait partir la plaque dans sa partie haute, est-ce que celle-ci serait partie plus bas?». Certainement et vous avez eu beaucoup de chance. D’une part vous remontiez à pied sur les rives (moins de pression), la quantité de neige pouvait compte tenu de son poids créer une « relative stabilité de part la masse engendrée »
- « Bref, ça calme, ça fait beaucoup réfléchir…» C’est en se posant ces questions que l’on avance dans la pratique et prendre un bulletin nivo est mille fois plus important que de regarder si le temps est beau et favorable à un soit disant hold-up comme ça a été le cas pour ce Samedi noir.

Je ne prétends pas apporter une solution radicale explicative à cette sortie, ce ne sont que des éléments de réponses aux questions que je me suis moi aussi posées et que j’expose.

Ps : je devais sortir avec un client de longue date ce week-end, j’ai préféré annuler (une analyse qui n’incombe que moi). Peut-être et sûrement, j’aurais pu trouver une sortie de remplacement. Ça sera la prochaine fois…
Bon Ski à vous tous.

Cette sortie
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