Départ : Les Prés (950 m)
Topo associé : Pas du Chamois, Couloir des Pins Brûlés
Sommet associé : Pas du Chamois (1819 m)
Orientation : E
Dénivelé : 900 m.
Ski : 5.1
Sortie du dimanche 6 mars 2016
Conditions nivologiques, accès & météo
Alternance d'éclaircies, de quelques flocons, de brouillard... Température assez fraîche.État de la route : noire, gravillonnée.
Altitude du parking : 950m
Couloir des Pins Brûlés: grosse poudre à peine humidifiée de bonne tenue sur fond dur. On envoie quand même de gros paquets à chaque virage. Les passages rocheux sont bien remplis malgré quelques gratonnages obligatoires. Cône un peu piégeux à cause des vieilles purges qui ont enrayé la sous-couche. ****
Forêt: remplissage conséquent, pas de touchettes. Poudre humidifiée facile à skier, croûtée fine sous 1400m, croûtée épaisse et cassante sous 1200m suite au redoux de la veille. Prairie bien enneigée jusqu'au terminus. ****
Altitude de chaussage (montée) : 950m
Altitude de déchaussage (descente) : 950m
Activité avalancheuse observée : RAS, les pentes sont bien stabilisés en versant Est suite au redoux de la veille.
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Avec DavidL
Ce matin aux aurores, après être sorti de ma torpeur hypnique, je me décide pour une sortie improvisée comme je les aime. Direction Chartreuse, les températures froides ainsi que les mauvaises visibilités du jour ne me feront pas regretter ce choix. Encore pas mal de projets de courses dans les cartons, mais laquelle choisir! Lors de ma dernière sortie dans le secteur de la Rousse, je dois bien avouer qu'il m'a un peu fait de l'œil, ce joli couloir que je projetais de faire depuis quelques temps déjà...
Aujourd'hui les conditions sont réunies, et même si il faut se refaire une approche des plus exténuantes dans la neige profonde, la motivation est bien présente. Me voilà au pied dudit couloir, encore frais comme un gardon, à zigzaguer tranquillement d'un bord à l'autre de son large cône. Cela ne dure pas, la pente se redresse, les étroitures s'enchaînent. Le bon remplissage me rassure, ça passera tout à ski! Tout? Non, pas tout à fait... L'ultime ressaut du bloc coincé, haut de seulement 3m aujourd'hui au lieu de 5-6 par faible enneigement sera le seul obstacle non skiable.
J'emprunte une vire/goulotte permettant de contourner le passage. Dans la traversée finale, la pente est trop raide, trop exposée et trop chargée. Tout en désescaladant cette section pour revenir dans le couloir au pied du ressaut, un autre skieur solitaire ayant suivi mes traces de montée me rejoint. On se reconnaît immédiatement, c'est David qui venait tâter les pentes du Golet du Chamoué. Seulement voilà, ce n'est pas de ce couloir qu'il s'agit mais de son voisin septentrional... Pas grave, David n'est pas à ça près, on continue ensemble...
Après quelques minutes de mise au point pour passer le ressaut du bloc coincé sans se faire coincer soi-même (!!!), on continue l'ascension physico-contemplative dans les pentes supérieures. Une belle sensation de vide au-dessus de l'étranglement, une ambiance à couper le souffle! Puis on repeaute dans le cirque final avant de déboucher sur la crête des Pins Brûlés. Cet endroit a bel et bien un je-ne-sais-quoi de féérique.
Le brouillard s'invite tandis qu'on entame la descente, relativement longue pour un couloir de Chartreuse car technique avec de nombreux étranglements et des rochers affleurant. Tout ce qu'on aime! De quoi faire durer le plaisir de la descente dans cette atmosphère fantomatique qu'on ne veut plus quitter... Il faut dire que les conditions sont optimales tant au niveau du remplissage que de la qualité de neige. Chemin faisant, on rejoint la forêt, elle aussi bien remplie et excellente à skier. Seuls les 100 derniers mètres un peu croûtés nous donnent du fil à retordre. La prairie finale qui débouche sur le hameau enneigé est un enchantement. Y'a pas à dire, c'est quand même plus sympa, un beau paysage chartrousin aux pâleurs hivernales...