Départ : Hauteluce (Les Granges) (1150 m)
Topo associé : Montagne d'Outray, sommet N, Versant Nord
Sommet associé : Montagne d'Outray, sommet N (2300 m)
Orientation : N
Dénivelé : 1200 m.
Ski : 2.3
Sortie du mardi 12 février 2019
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau temps froid (-6°c au départ).
Présence de quelques voiles d'altitude à la mi journée.
Petit vent de nord sur les crêtes.Etat de la route :
enneigée au delà des Curtillets
Altitude du parking : 1150 m
(Les Granges)
Dès le départ une 15 à 20 cm de poudre légère sur un fond crouté puis rapidement dur. Le chemin d'été en forêt passe parfaitement bien à ski à la montée.
A la descente, dans la trouée entre 1400 et 1200 m, le fond dur est bien présent
Au dessus de 1400 m, 20 à 30 cm de poudre sur fond dur en sous bois ou pente raide et généralement meuble ailleurs. Du très bon ski.
Au dessus de 2000 m, c'est plus irrégulier avec une neige travaillée par le vent, mais bien skiable.
Globalement nous avons trouvé de bonne conditions avec des portions excellentes en neige velours.
Altitude de chaussage (montée) : 1150 m
Altitude de déchaussage (descente) : 1150 m
Activité avalancheuse observée : aucun départ observé.
Chasse-neige de nord sur les crêtes des plus haut sommets.
Au dessus de 2200 m, neige travaillé par le vent.
Présence très locale d'un peu de neige roulée (vers 2100 m).
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par veloski)
voir trace GPS
Direction Hauteluce pour débuter cette quinzaine de beau temps en espérant profiter de la neige tombée en altitude la veille, encore vierge de trace ! En ligne de mire le barrage de la Girotte et si les conditions nivologiques le permettent, la montagne d’Outray afin de profiter du panorama qui s’annonce grandiose.
A 8h00 nous voici arrivés au lieu-dit « Les Granges » où nous chaussons et attaquons la montée vers les chalets d’alpage de la Montaz où le froid et la pénombre nous accueillent ! Qu’à cela ne tienne, nous serrons les doigts autour des bâtons (pour ma part je rencontre un succès mitigé dans cette tentative de réchauffement) et il semblerait que nous soyons les premiers arrivés, c’est un réel plaisir de tracer dans une poudre légère ! Les premières détonations des déclenchements préventifs pour avalanches sur le domaine des Saisies se font entendre, comme pour nous rappeler à l’ordre alors que nous débutons la randonnée. Nous croisons rapidement une trace non identifiée qui se révèle être une piste de luge. La descente promet d’être belle !
Nous gagnons le sentier d’été sous le couvert des épicéas et sommes heureux de constater qu’il est inutile de porter les skis comme cela a pu être le cas lors d’hiver peu rigoureux : un beau manteau neigeux recouvre les sinuosités du chemin. Nous suivons la trace bondissante d’un lièvre dans laquelle se mêle celle d’un renard et atteignons finalement la première déchirure où les chalets de la Montaz semblent assoupis sous leurs toits couverts de neige. Nous nous élevons progressivement jusqu’à la Commanderie en croisant quelques chalets et granges blottis à l’orée de leurs clairières. Nous avons depuis quelques temps quittés les épicéas et optons pour gagner des hauteurs plus amicales, c’est-à-dire qui scintillent sous l’effet des premiers rayons du soleil ! Nous portons nos pas en direction du plan de la Mouille, cerné par de très esthétiques vallonnements surplombés par le rocher des Enclaves. A tour de rôle, nous nous régalons à tracer au fil des méandres formés par les corniches ciselées par les vents, tout en recherchant les espaces ensoleillés. La chaîne du Mont-Blanc se dévoile dans toute sa splendeur et sans l’ombre d’un nuage à l’occasion d’une pause où nous nous retournons afin de porter notre regard sur le massif des Bauges.
En contrebas de nos traces se dévoile la surprise du chef : un goulet aux étonnantes circonvolutions que nous espérons pouvoir emprunter lors de la descente. Nous soignons notre trace de montée afin qu’elle puisse nous rendre service en tant que de piste de descente damée si nous venions à manquer de vitesse ! Les cimes du Beaufortain se dévoilent peu à peu mais les accumulations, la neige polystyrène et le manque de visibilité nous font redoubler d’attention. Il est en effet très difficile de discerner les courbes capricieuses et évasements des multiples corniches. Finalement, nous choisissons de suivre une gorge qui va en s’évasant tout en gardant l’œil sur les pentes lourdement chargées de neige dévalant des Enclaves. Une légère brise se lève, annonciatrice de ce qui nous attendra au sommet !
Un dernier effort nous permet de franchir une petite éminence qui débouche sur un plateau ensoleillé situé au-dessus du col de Sallestet alors que se cache en contrebas, enfoui sous un blanc manteau, le lac du bout du Crêt. Un vaste panorama s’offre à nos yeux, émaillé de quelques sommets qui fument et de fines fumerolles nuageuses naviguant au gré des courants aériens. Christian m’énonce les principales cimes que je m’efforce de reconnaître. C’est peine perdue ! Néanmoins, mon honneur est sauf puisque je reconnais la Pierra Menta (Bon, c’est facile je vous l’accorde…), le Charvin, la Pointe Percée, point culminant du massif des Aravis, le barrage de Roselend et c’est déjà pas mal ! Quelques sommets de la Vanoise et La Meije finissent de s’étirer au lointain.
Nous poursuivons sans tarder notre route en direction de la montagne d’Outray après ce tour d’horizon alors que les contreforts du barrage de la Girotte se dévoilent, entièrement plâtrés et s’accordent de fait à la carte se découpant sous nos spatules. Les rafales ont sculpté une véritable maquette topographique qui n’a rien à envier aux cabinets d’architectes ! Peu avant le sommet, nous nous habillons à l’abri du vent qui souffle maintenant sans discontinuer et ferons simplement quelques pas sur une austère arête cornichée avant d’entamer la descente.
Nous apercevons quelques randonneurs en contrebas alors que nous prenons la direction du fameux goulet ! Les courbes s’enchaînent avec parfois quelques surprises mais dans l’ensemble la descente est fort plaisante. Nous retrouvons notre trace de montée qui nous conduit à l’entrée de la gorge. Entre ombre et soleil, les rochers mis à nus par le vent semblent se refermer sur nos virages et nous isolent du reste du monde. Quelques congères viennent couper court à l’enchantement, sans pour autant entamer notre bonne humeur. Nous continuons cette belle descente et arrivons à une route forestière que nous laisserons finalement de côté pour bartasser sous le couvert des bois ! Dernière difficulté : la traversée du lit du ruisseau de l’Alpettaz, pour retrouver nos clairières matinales. S’ensuivra un champ de bosse établi dans une trouée faite par des forestiers avant d’enchaîner la dernière godille sur une neige excellente et parvenir au parking.
Une magnifique journée ensoleillée où le peu de dénivelée effectuée nous a toutefois amené vers des paysages emplis de quiétude.
merci à Amandine pour son premier récit sur skitour !