Départ : l'Echalp (1701 m)
Topo associé : Mont Viso, Tour du Viso "au plus court"
Sommet associé : Mont Viso (3841 m)
Orientation : T
Dénivelé : 3065 m.
Ski : 2.3
Sortie du samedi 5 janvier 2019
Conditions nivologiques, accès & météo
Grand beau, froid, vent sensible.Etat de la route : noire
Altitude du parking : 1700m
Altitude de chaussage (montée) : 1700
Altitude de déchaussage (descente) : 1700
Mais en Italie, longue montée sans neige dans la vallée de Vallanta.
Activité avalancheuse observée : néant
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
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Gelée |
Skiabilité : 😟 Médiocre
Compte rendu
Avec Vincent
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Jour 0 : Mardi 1er janvier 2019. Arrivée de Vincent par le train à la gare de Grenoble à 14h. Consultation des cartes sur le capot de la 505. Il fait super froid. On décide de faire le tour du Viso. Le problème est que nos cartes sont incomplètes. On fera comme on peut avec iPhigénie. Pourvu qu'il n'y ait pas de messages d'erreurs comme dans le Valgaudema la semaine dernièr !. Départ de la gare vers 15h. À 19h30 restau à Abriès. On dort ensuite à l'Échalp dans la bagnole.
Jour 1 : Lever vers 8 heures... Moins 12° dehors, givre dans la voiture. Départ de la voiture vers 11 heures. Altitude = 1700m. Montée dès le début en peaux sur une piste jusqu'au Belvédère du Viso à 2133m. Au vue de la neige complètement gelée sur les pentes, on choisit de suivre le fond du vallon (en poudreuse) du Guil jusqu'à être à l'aplomb du refuge du Viso (neige gelée, couteaux). Arrivée au refuge (2460m) vers 16h30. Pas de poêle, pas de coin cuisine, comme indiqué dans skitour, mais un piano ! Paraît-il pas trop désaccordé. Vincent joue des airs du Scott Joplin et du Schubert, ça réchauffe l'atmosphère bien fraiche, il fait moins 2°, tout gèle, quelques onglées...
D+ = 760m.
Jour 2 : Lever au petit jour, enfin... au jour déjà bien entamé. Départ vers 10 heures ! Pourtant l'étape est longue, mais au moins on aura pas d'avalanches de fonte ! Le col de la Traversette (2947m), par cette neige bien gelée est à la hauteur de sa réputation. Il est midi quand on y arrive, et la traversée exposée est au soleil, heureusement pour le mental ! Pour autant ça ne dégèle pas, j'entreprends la traversée au dessus des barres en peaux et en couteaux, et je finis à pied, pour rejoindre le petit col secondaire. La descente est raide et verglacée, mais il n'y a plus d'exposition. Pour la même raison que la veille, on néglige toutes les traversées pour rester au maximum au fond du vallon (de Renza ?). On coupe cependant en rive droite, au dessus des anciennes casernes, pour peauter (2100m) au pied du lac Fiorenza. Remontée jusqu'au col qui n'a pas de nom sur ma carte vers 2300m. On dépeaute, pour aller plus vite, et aussi pour faire une descente, quand même ! On est là pour ça ! On repeaute peu après, au niveau du lac Chialetto (2261m). Remontée à la nuit tombante (et oui!) au col de Viso (2700m env.). Nous faisons la descente en gardant les peaux, il fait maintenant complètement nuit, la neige est verglacée, et notre seule chance de trouver le refuge est l'exactitude de l'emplacement du refuge sur la carte IGN chargée dans le smartphone, mais il s'agit de la carte italienne, ça rassure pas ! Eh bien ! On a été bien médisants ! Nous trouvons exactement le refuge (2640m) à l'endroit où il se trouve sur le smartphone ! On dira ce qu'on veut, mais dans des moments comme ça, on aime la technologie ! Il fait quand même moins 12°, il y a du vent, et la perspective de creuser un trou dans la neige, bizarrement, ne nous fait pas trop envie...
Refuge d'hiver sympa, moins 2° à l'intérieur, par rapport à l'extérieur on dirait qu'il est chauffé. Pas de poêle, ni gaz, pas de coin cuisine, pas de piano, mais des couvertures bien moelleuses. Et un point de vue sur la plaine du Pô extraordinaire !
D+ = 1130m.
Jour 3 : C'est décidé ! Aujourd'hui on se lève avec le réveil ! Un petit peu d'Iggy Pop : « I am the passenger and I ride and I ride, he sees the stars are out tonight, We'll see the bright and hollow sky... ». À 6h30 du mat', ça réveille ! Bon, on est décidément pas du matin, départ vers 9h, c'était bien la peine de se lever dès potron-minet ! Le lever de soleil par contre, sur la plaine du Pô, était géant ! On descend d'abord en peaux, mais si on veut les garder jusqu'à la fin, sur cette neige abrasive, on a intérêt à les enlever ! Descente rapide (intérêt de la neige gelée, on fera tout le raid quasi sans pousser sur les bâtons), jusqu'à un Talweig au sud du « Lago della Pellegrina » (2540m). Remontée en peaux jusqu'au « Passo Gallarino » (2726m). On re-dépeaute et descente jusqu'au fond d'un vallon (2680m) puis remontée en peau jusqu'à un col plateau (2760m ?). Descente en ski puis à pied de tout le vallon jusqu'à la vallée de Vallanta, pause repas à coté de la passerelle (1910m), et remplissage de tous nos récipients, ça coûte cher en énergie la fonte de la neige. Remontée à pied quasi jusqu'à la fin pour rejoindre le refuge Vallanta (2540m). Un peu avant le refuge on refait de nouveau le plein d'eau. Quel refuge ! Le refuge est perché au sommet d'un escalier en colimaçon, il y a une grande baie vitrée de pavés de verre, de l'éclairage électrique ! et même deux radiateurs électriques qui chauffent ! L'agencement des couchettes vaut le coup d'oeil ! Et comme pour les autres refuges, ni gaz, ni poêle, ni coin cuisine.
D+ = 900m.
Jour 4 : Réveil aux aurores, toujours avec Iggy Pop. Départ comme d'hab', assez tardif, genre 8h45. Il y a de l'eau liquide juste au dessus du refuge, dans le ruisseau qui se jette dans le lac au pied du refuge, en direction du col. On arrive au col de Valante (2815m) à 10h, pile-poil avec le soleil. La descente est assez raide, surtout quand il y a des plaques de verglas mais tout se passe bien, car il y a aussi de la poudreuse dans les creux. Quand même ! Au jour 4, il était temps ! Arrivée rapide jusqu'à la voiture, quasi sans pousser, sauf le repeautage pour rejoindre le belvédère du Viso. À 13h, repas au même restau que 4 jours avant à Abriès.
D+ = 275m.
Voilà un beau raid improvisé. Il faut prendre du recul avec la cartographie. Il est inutile de suivre un quelconque tracé pédestre sur la carte italienne (je n'ai pas vu de tracé pour ski de rando sur la partie italienne). De toute façon, ce sont des tracés pour marcheurs, déconseillé pour le ski. Il y a aussi des zones blanches, sans rien du tout, mais par beau temps il est facile d'estimer où aller. Par mauvais temps ça doit être bien galère !
Il y a beaucoup de plats, en neige molle ça doit pas mal ramer. Sur de la neige dure ça glissait tout seul.