Départ : chalet reynard (1417 m)
Topo associé : Mont Ventoux, versant sud
Sommet associé : Mont Ventoux (1909 m)
Orientation : SE
Dénivelé : 1250 m.
Ski : 1.1
Sortie du mercredi 17 février 2016
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau, vent du sud se renforçant, bien fort au sommet.
Etat de la route : noire jusqu’à fontaine de Grave (fermée et blanche ensuite)
Altitude du parking : 680m (Sault)Vraiment peu de neige, je dirais entre 10 et 40 centimètres (selon les vaguelettes). Bassin à requins, les crêtes sont déplumées. Ce qui est posé est très crouté.
Altitude de chaussage (montée) : 1450
Altitude de déchaussage (descente) : 1520
Activité avalancheuse observée : pas de risque a priori vu le peu de neige
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
---|---|---|---|---|---|---|
Pentes | Inf 1400 | SW | Presque rien | |||
Chalet Raynard | 1450 | W | Croutée | 5-10 cm, plein de cailloux | ||
Sommet | 1900 | S | Gelée | 30 cm env. super dure |
Skiabilité : 🤢 Mauvaise
Compte rendu
départ Sault (Nesque), montée « faciles » en VTT jusqu’au parking après Chalet Raynard, ensuite en ski : le long des poteaux rouges te bleus. Descente par la route (trop de pièges partout pour tenter une combe, et pas envie de repeauter).
Autant le dire tout de suite, je suis très désappointé : j’ai pris plein de photos aujourd’hui (au prix d’efforts importants vu le vent froid) et aucune n’est dans la carte SD because celle-ci s’était déclipsée… Moche (vérifiez bien). Je mets juste 2 photos pourries prises hier. J’essaie de compenser par un texte imagé, mais bon.
Hier soir j’annonce la fenêtre météo à ma compagne. Réponse : tant que tu y es, tu ne veux pas partir à la nage depuis la vallée du Rhône, ça ressemblerait à un triathlon au moins ? Bref, je sens que je ne serai pas sponsorisé pour cette sortie…
Au diner pâtes et coucher vers 23h. Bien. Par contre je lis « L’étrange Bibliothèque « de H. Murakami, résultat : cauchemars en série. Le réveil sonne, j’ai l’impression qu’il est 2h du matin, dans le salon ma fille est déjà devant la télé. Serais-je un mauvais père ? J‘avale ses cornflakes. Allez, c’est décidé, je vais y aller.
Au départ, -5° ça pique un peu. L’installation des skis sur le VTT semble tenir le coup, les genoux frottent un peu mais ça va. C’est lourd tout de même : 15 kg (VTT) plus 7 de matériel (skis, fix, chaussures), plus le sac (10 bons kilo je pense). D’ailleurs, après un quart d’heure, je n’ai plus de dos, le sac pèse 47 kilos en fait. Puis, en enlevant les ceintures de serrage ça ira mieux.
Je monte, dans le frais, pas un bruit, pas un chat. Le palpitant tourne à 140, ça va sauf que je n’avance pas… Tant pis, je mettrai le temps qu’il faut. Du coup, je m’offre 2 albums d’Archive, énorme. J’ai froid aux pieds. Il y a des chasseurs, certains ressemblent aux images qu’on recevait du Kossovo, le froid s’intensifie soudainement (et hop, e-jungle perd 7 amis sur Skitour).
Arrivé à Chalet Raynard, je monte jusqu’au au parking supérieur, j’attache le VTT à un poteau, cache les chaussures et le matériel de vélo. Et go suite à ski. Skier sur le Ventoux c’est quand même pas rien ! J’en rêvais depuis longtemps. Arrivé sur la crête, le vent se fait bien sentir, et se renforce vraiment. Je suis quelques traces de raquettes (peut être une de ski, mais d’un gars qui ne se servirait pas de ses bâtons). La montée entre les piquets rouges et bleus est assez longue. Tout comme en vélo l’été, le somment paraît proche, mais en fait il est horriblement loin. De plus en plus loin on dirait, ça lamine. Le vent se renforce, je reste éloigné du versant Est assez escarpé de peur d’être projeté dans le vide par une rafale. J’hésite à mettre les couteaux, le sol est parfois tout gelé, mais par flemme j’abandonne cette idée idiote, on est sur du plat bordel ! Mazzistar ne pousse pas à l'optimisme faut dire. Le sommet se couvre, j’entrevois le col des tempêtes. Je sors alors une méga-dose de courage d’on ne sais où et arrive tambour battant au col où le vent souffle de façon… tempétueuse ! This Mortal Coil qui chante à fond dans mes oreilles en rengaine « I want to die »…Flippant.
Plus qu’un dernier effort, et en longeant les poteaux j’atteins le sommet assez soudainement je dois dire (on ne le voyait pas). Je fais une centaine de selfies devant le panneau (mais je vous en fais grâce, suis bien trop moche) et cherche à me protéger de ce vent du sud côté sud du bâtiment… Pas très efficace, mais mieux que rien.
Et go pour une descente d’enfer par la route : je fais au moins 15 virages et évite bravement toute chute. Je croise un zombi qui monte en ski fond en pas du patineur… Balaise le gars (et aimable de surcroit, on n’est pas à Chamechaude ici). D’après ses traces il n’a pas fait de pause en plus.
Arrivé au VTT il faut tout réinstaller. Entre temps (oui oui, je ne suis pas une flèche, tout cela a pris du temps) plein de touristes parisiens, anglais, allemands et locaux ont investi le parking. Tous ces « Marcels » me regardent batailler pour mettre les skis et tout le barda sur le vélo. Ça me chauffe un peu, j’agrandis le cercle en faisant tournoyer la sangle, à mon avis je me fais au moins trois tempes plein fer (désolé, je regarde « The Walking Dead » en ce moment, ça me travaille pas mal).
Puis redescente en vtt, ça caille. Petite trouille permanente que les skis bougent ou se prennent dans les rayons, mais tout tient jusqu’en bas.
Si heureux d’avoir fait cette sortie (et déçu de n’avoir pas d’images à partager, les autres sont dans ma tête).