A la rencontre d'Eole sur le Vardousia, le 03.03.18 par Em42

Massif : Grèce centrale et Péloponèse
Départ : Athanasios Diakos (croisement avec piste) (1080 m)

Topo associé : Mont Vardousia, Classique

Sommet associé : Mont Vardousia (2495 m)

Orientation : T

Dénivelé : 2300 m.
Ski : 4.1

Sortie du samedi 3 mars 2018

Em42

Conditions nivologiques, accès & météo

Beau le matin puis arrivée d'une perturbation, neige vers 1700m l'après-midi. Violentes rafales de vent au sommet : > 150km/h.
Etat de la route : Piste boueuse Altitude du parking : 1380m

Altitude de chaussage (montée) : 1420m
Altitude de déchaussage (descente) : 1420m

Activité avalancheuse observée : Traces d'anciennes coulées mais neige stable actuellement.

Massif enneigé dès 1200/1300m

Lieu	Alt.	Ori.	Heure	Qté.	Type	Com.
Face E	2495 - 1400	NE	13h	10/???	Transfo lourde	Très skiante 4*
Face W	2413 - 1400	W	16h30	2/??	Moquette	En cours de regel 3*

Skiabilité : 😐 Correcte

Compte rendu

Topo jusqu'au sommet - Face est jusque vers 1400m puis tentative de boucle par le sud. Retour par le même itinéraire.
Ca commençait pourtant bien... On y croyait à la journée pépère sans difficulté aucune. Départ de Nafpaktos sous un beau ciel bleu et plus de 15°C au compteur. Lever de soleil magnifique sur le détroit. Bref, tout se passait bien. C'est drôle, on se croyait en vacance. Un excès de confiance s'immisçait en nous. Bien sûr, nous avons bien réussi à nous perdre sur la route mais avec tous ces noms Grecs, nous ne nous sommes pas plus inquiétés que cela... Arrivée à Athanasios, on aperçoit un groupe d'alpinistes Grecs (nous sommes samedi), ils prennent la piste carrossable avec leur 4x4 tout terrain. Toujours avec cet excès de confiance, nous les suivons avec notre Micra Warrior ! Mais voilà, redoux + pluie + piste tout juste déneigée, nous voilà enlisé jusqu'en haut des enjoliveurs dans la boue. Vaine tentative de sortir de ce pétrin seuls et avec quelques branches de sapins. Heureusement pour nous, le gardien du refuge passait par là et vient nous tirer d'affaire. Sauf que, comme dit plus haut, nous sommes samedi et les Grecs aussi passent du temps en montagne. Derrière nous, une puis deux, puis rapidement six voitures se bloquent derrière nous, un vrai carnage ! Tout le monde bloqué. Ils vont s'en rappeler des touristes Français. Bref, au milieu des hurlements Grecs (nous ne comprenons mots), nous parvenons avec notre nouvel ami gardien à ranger la voiture sur un côté. Il est 10h30, nous venons de perdre plus d'une heure, les Grecs aussi.

Heureusement, il fait beau et nous nous élançons sous une douceur Printanière vers le refuge. Un Grec nous ayant expliqué qu'il y a une magnifique voie à remonter de ce côté là. Malgré les premières rafales de vent à plus de 70/80km/h, nous ne nous alarmons pas plus que cela (nous avons maintenant l'habitude). Nous suivons méticuleusement l'itinéraire décrit par notre ami Grec et nous parvenons (armés de nos crampons et piolet) à sortir d'un superbe couloir au milieux des falaises de calcaires, c'est vrai que c'est beau. Sur le plateau, nous nous faisons secouer par de bonnes rafales de vent. Nous abandonnons l'idée de gravir le dernier bastion (aérien sur 30m). depuis le collu, la face Est nous tend les bras. La neige déjà bien transformée est très bonne à skier ! Je ne retiens plus Pol qui file à vive allure jusqu'à la limite du bon enneigement vers 1400m. Bref, la voiture est maintenant de l'autre côté de la muraille soit encore 1100m à remonter.

La neige est alors agréable à tracer et mis à part quelques déséquilibres causés par les rafales de vent à la sortie de collu, tout se passe pour le mieux. J'ai alors la brillante idée de bouclée par le sud. Pol dubitatif n'ose me contredire et nous partons donc pour cette hypothétique boucle. C'était sans compter la tempête en approche et les nombreuses falaises à franchir. Bref, nous sommes quitte pour un nouveau dépeautage pour rejoindre la combe principale. Le temps d'arriver au sommet, notre ami le fog nous enveloppe. Pol joue alors de malchance et voit un de ses bâtons se faire arracher par le vent. La boucle par le nord est alors fortement compromise et nous prenons la décision de revenir sur nos pas par la face ouest. Mais la brèche joue alors pleinement son rôle de Venturi. Dans le brouillard, avec des pertes de repères, il nous est impossible de rester debout. C'est en rempant, ski au plus près de sol, visage contre la neige. Purée mais qu'est-ce qu'on fout là ???! Bien sûr, nous tentons de communiquer mais mis à part voir les lèvres de notre partenaire bouger, nous ne comprenons rien. Il faut imaginer que lorsque tu lèves un pied, celui-ci est violemment ramené en arrière par les rafales de vent. Ce soir, j'ai des bleus au genoux d'avoir tapé dans la glace avec pour créer des ancrages. Finalement, Nous parvenons tant bien que mal à nous hisser à cette foutu brèche. Le vent au-dessus de nous tourbillonne à plus de 150km/h et nous imaginons aisément qu'il ne faut absolument pas nous redresser. le passage du couloir fut alors très folklorique, les skis soulevés par les rafales de vent ne veulent pas rester sur la neige. Nous glissons alors tels des larves dans le couloir bombardés par des morceaux de glaces soulevés par le vent. Enfin sous la barre rocheuse, nous trouvons un peu de répit et nous pouvons enfin sereinement nous lancer dans la fin du couloir. Petite pause au refuge pour retrouver nos esprits et demander où nous pouvons acheter une paire de bâtons. Le gardien nous offre un thé et un café ! Nous finissons la journée sur une belle transfo jusqu'à la voiture. Une journée dont nous nous souviendrons longtemps !

Euh, sinon, c'est cool les vacances en Grèce ;)