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Mont Perdu, Tour du cirque de Gavarnie 
Départ : Gavarnie (1370 m)
Topo associé : Mont Perdu, Tour du cirque de Gavarnie
Sommet associé : Mont Perdu (3355 m)
Orientation : T
Dénivelé : 3200 m.
Ski : 3.2
Sortie du dimanche 26 février 2017
Conditions nivologiques, accès & météo
Grand beau et chaud !
13°C à 16h à Gavarnie dimanche !!!
La combe sud de la Brèche Rolland est un four ! Etat de la route : Trop de monde si si !
Altitude du parking : 1380m
Altitude de chaussage (montée) : 1650m
Altitude de déchaussage (descente) : 1390m (quelques passages un peu juste sous 1700m)
Activité avalancheuse observée : Neige de type gobelets en face plein nord, de nombreuses plaques dures. Je pense que les faces nord vont devenir un vrai piège après les prochaines chutes. Faces sud nickel !
*** Conditions neiges et refuge ***
- Hourquette de Pailla W (15h) : Nombreuses traces, surtout à l’ombre. Poudre traffolée à l’ombre, moquette excellente au soleil. Le Pic rouge était orgasmique en moquette !
- Hourquette de Pailla E (16h30): Beaucoup moins de traces. Neige pas mal travaillée par le vent mais on saute de poudre frisée en poudre frisée et on se fait plaisir
- Col de Tuquerouye N (17h30) : Neige globalement dure, un peu de vieille poudre dans le cône, bon grip.
- Col de Tuquerouye S (07h15) : Pas assez de neige pour skier
- Col du Cylindre N (09h00) : Tout en neige ! Même le petit couloir. 10/15m un peu étroit. On sent le caillou sous les crampons. Ensuite, neige travaillée par le vent, moquette le matin en NE.
- Col du Cylindre S (10h30) : Les pentes au soleil sont déjà revenues, peu de traces de ski, beaucoup de traces à pied pour le Mt Perdu.
- Brèche Rolland S (13h00) : Neige déjà bien revenue, surement excellente à descendre.
- Brèche Rolland N (14h30) : Poudre traffolée beaucoup de traces, mais ça reste bon.
Le refuge est sommaire mais confortable, pas forcément hyper propre (Pas mal de déchets), il y a de quoi dormir à 12 avec matelas et couvertures. Il y a un petit poêle (mauvais tirage) et des bûches (monter de quoi allumer le feu tout de même).
| Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
|---|---|---|---|---|---|---|
| Pic Rouge | 2744 - 2617 | SW | 16.00 | 10/150 | Moquette | Moquette de chez Saint-Maclou excellent ! 5* |
| Hourquette de Pailla | 2617 - 2236 | E | 16.30 | 0 à 20/?? | Irrégulière | Le vent a bien travaillé mais en cherchant de bonnes sections "vieux sucre" 4* |
| Col de Tuquerouye | 2669 - 2590 | SW | 7.15 | 0/10 | Pas assez de neige, descente en crampons piolet | |
| Col du cylindre | 3150 - 2400 | SW | 10.30 | 5/150 | Moquette | Neige tout juste revenue à 10h30 5* |
| Brèche Rolland | 2830 - 2589 | NE | 14.30 | 0/150 | Trafolée | Mais quelques bonnes sections 3* |
| Col des Sarradets | 2589 - 1950 | N | 15.00 | 10/100 | Trafolée | Des endroits en poudre frisée entre 3 et 4* |
| Bas | 1950 - 1400 | E | 15.30 | 0/50 | Moquette | Vieille neige correcte, un peu juste sous 1700m |
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
J1 : Gavarnie - Pic rouge de Pailla - Houquette de Pailla - Les Deux Bornes - Pic de Touquerouye (D+ 1900m) / J2 : lac Glacé - Col du Cylindre 3150 - Refuge de Goriz - Brèche de Rolland - Gavarnie (D+ 1300m)
Les Grecs avaient listé les 7 merveilles du monde antique. Si le skieur de randonnée possédait une liste des 7 curiosités montagnardes, la Brèche Rolland en ferait surement partie au même titre que les Chorums Olympiques du Dévoluy, Du rocher de la Cougourde dans le Mercantour, de la tour Percée en Chartreuse, du trou de la Mouche des Aravis, etc... Quelle grandeur, Quelle beauté ! Ce tour se mérite, non pas pour son dénivelé, plus que correct, mais pour sa longueur : presque 40kms en deux jours dont 25 le second !
En visite annuelle dans les Pyrénées, l'ami Kevin nous a concocté un séjour aux petits oignions. Le tour du cirque de Gavarnie par l'Espagne. Sur le papier, l'aventure s'annonce séduisante. Un week-end avec mon ami Toulousain est l'occasion unique de ressasser nos premiers pas en montagnes, nos erreurs, nos aventures... Bref, c'est l'opportunité de raconter nos histoires à une Gladys incrédule, nous prenant pour deux vieux cons radotant. Surtout, comme tout montagnard se respectant, nous avons la fâcheuse tendance à enjoliver la chose.
Samedi 7h, Toulouse. Réveil quelque peu tardif. Gladys me glisse à l'oreille :
"c'est normal un réveil aussi tardif, nous n'avons pas de route à faire ?*"
- Tu sais, ici c'est le Sud-ouest..."
Dans la réalité, nous n'avons pas besoin de partir tôt car les pentes visitées ce premier jour sont majoritairement NW et N.
Samedi 11h30, Parking de Gavarnie, la caravane s'ébranle doucement. Direction la Hourquette de Pailla. Le cirque est en effervescence, pire que Grand Place un samedi après-midi... Le fond de vallon est encore bien blanc, mais nous devinons que les raides pentes Est et Ouest se dégarnissent rapidement.
Samedi 12h30, 250m au dessus du cirque : On chausse, on est déjà presque à poil, il fait chaud ! C'est le Sahara ici !
Samedi 13h00, quelque part à 2000m : Un petit passage de nos échanges verbaux :
Kevin : Put*** Emeric tu fais chier d'avoir trop tiré à gauche, le col est à droite et il est à l'ombre.
Moi : Boaf, ça semblait mieux passer à gauche
Kevin : On traverse une pente plein sud dans la soupe, on glisse, on crève de chaud alors qu'on pourrait être au frais...
Moi : ...
Effectivement, petite erreur d'aiguillage.
Samedi 15h00, sous le col : Kevin ayant souffert de mon choix d'itinéraire est un peu en retrait. En l'attendant, je propose à Gladys de réaliser le petit sommet au soleil. Il doit y avoir 50m de D+ tout au plus. Elle accepte. En réalité, c'est un ajout de 150m de D+. Entre temps, Kevin, qui ne nous a pas vu bifurquer, arrive au col. On redescend vite fait la pente. Elle est en parfaite condition.
La descente du col en face Est est très bonne mais piégeuse. Moyennant de bien viser la petite frisette, on se fait plaisir.
Dernier repeautage à 17h, nous remontons le couloir de Tuquerouye, chacun à sa manière : Glad et Kevin en crampons/piolet, moi à ski.
Samedi, 18h, col de Tuquerouye: Nous sommes au refuge. Après maintes tentatives de sciage de bûches, nous abandonnons l'idée de faire un feu. De toute manière, il ne fait pas froid (2/3°C). Nous passerons la soirée à raconter nos histoires autour d'un bon plat de pâtes. Avant d'aller se coucher, une sortie nous laisse béa devant une magnifique voie lactée... La montagne est magique !
Dimanche, 6h, Col de Tuquerouye, le réveil sonne. On n'a pas vu la nuit passer. Réveil tôt, c'est qu'on a prévu d'être à 12h à Gavarnie. Engoncés dans nos duvets à 0°C (-15°C Pour Kévin qui veut toujours faire mieux que tout le monde...), nous n'avons pas eu froid. L'eau issue de la fonte de la neige est trouble, à oui, l'épisode de sable du Sahara cette semaine... Bref, l'eau deviendra le fil conducteur de cette journée. Une denrée si accessible en plaine et vallées va rapidement se révéler être précieuse dans cet environnement aussi désertique !
Dimanche, 7h30, lac glacé : Nous venons de descendre le col de Tuquerouye en crampons (manque de neige), nous chaussons. Chacun à notre manière, nous déchiffrons la ligne de crêtes du Mont Perdu - Cylindre en cherchant le fameux passage câblé.
Dimanche 8h, le couloir câblé, sans câble ? Nous avons trouvé le passage, ski sur le sac, je m'engage le premier. Bonne neige, les marches se font bien puis... Shtönk, Shtönk, Shtönk, ah, les cailloux ne sont pas loin ! Fort heureusement, ce n'est que 10m... La suite sera, qu'une lente remontée.
Dimanche 10h30, Au dessus du col du Cylindre Merde on est monté trop haut. On voit le couloir d'accès au Mt Perdu. Il faut redescendre au col du Cylindre 100m en contre-bas. Bien sur, Kevin qui connaissait le topo me reprochera, fort logiquement, d'être parti tête baissée et sans lire la carte ! Finalement, après étude du couloir, nous chuinterons le sommet, celui-ci paraissant en neige dure et glacée, peu appréciable.
Dimanche, 11h, quelque part dans les barres rocheuses : L'idée de Kevin : traverser le plus haut possible pour éviter le plat en bas. L'intérêt des cartes Espagnoles est l'absence de barres rocheuses... Sur les cartes... Car en réalité c'est autre chose ! Bref, je ne dirais plus jamais de mal de l'IGN en France, promis ! Après l'euphorie du début, nous finissons par nous ranger sur l'itinéraire classique. Le repeautage se fera au dessus du refuge de Goriz. Conclusion : On va bien se le taper ce foutu plat !
Dimanche, 13h, sous la brèche : Put*** il fait chaud !! C'est quoi ce cagnard de malade ? Je suis en T-shirt, je sue, je sue et je ressue... Elle est où cette brèche ? En plus, je n'ai plus d'eau ou bien un mélange sablonneux qui me sert de ravitallement... On continue à avancer... En plus, il n'y a pas d'ombre, mais qu'est-ce qu'on fou ici bordel ? Si seulement ça montait ?... L'altimètre ? Ca fait une heure qu'il oscille entre 2450 et 2500m.... Même les peaux se font la malle...
Dimanche 14h30, Brèche de Rolland : Ca y est on l'a fait ! Voilà que maintenant ça caille, Kévin est cramé, nous aussi. Bon on avait juste fixé l'arrivée à Gavarnie à... 12h... Le Repas Pyrénéens avec la bière et la crêpe en dessert, ce sera pour une autre fois... Un randonneur de passage nous sauvera d'un demi-litre d'eau. Que c'est précieux l'eau. C'est la vie !
Dimanche, 15h30, au bord du ruisseau 1850m La descente s'est bien passée, on a eu une neige correcte entre les millions de traces. Le ruisseau se découvre, on se jette dedans ! Enfin de l'eau fraîche :-).
Dimanche 16h00, Gavarnie : On slalome entre les piétons, nous sommes sur le chemin en bas, la boucle est bouclée !
Un grand merci à mon ami Kévin pour ce fabuleux tour, son accueil, l'organisation du week-end, tout était (presque) parfait. La prochaine fois, en plus du dénivelé, regarde la distance :D.
Petite dédicace à mon amie Espagnole Laura originaire de cette région... Cette région est magnifique !
* (NDLR) La réalité a pu être quelque peu enjolivée afin de satisfaire au besoin de la narration :-).
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