Départ : Omalos (1100 m)
Topo associé : Mont Pachnès, Omalos - Agia Roumeli
Sommet associé : Mont Pachnès (2453 m)
Orientation : T
Dénivelé : 3000 m.
Ski : 2.3
Sortie du vendredi 20 février 2015
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau temps calme au départ et à l'arrivée. Vent violent, neige faible, brouillard entretempsEtat de la route :
Altitude du parking : 1100 m
Altitude de chaussage (montée) : 1100 m
Altitude de déchaussage (descente) :800 m
Activité avalancheuse observée : Départ de plaques versant sud sous les corniches
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
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Omalos | 1100 | S | 15 | 10/50-100 | Poudre lourde | |
Katsiveli | 1970 | S | 19 | 20/100-150 | Poudre tassée |
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Le ski de rando en Crète, c'est comme la baignade en Islande, improbable. C'est du moins ce que nous pensions avant d'aller voir sur place, à l'initiative de Thierry Duffar, chef de course toujours à l'affut de destinations exotiques. Bien qu'à 200 km de la Lybie, bien que les montagnes ne dépassent guère les 2400 m, la neige manque rarement en hiver. Cette année, il y en avait même un peu trop, jusqu'à 2 m dans certaines pentes peu rassurantes.
L'idée de Thierry était d'emboiter les pas de Stéphane Brosse qui avait traversé en 2011 les Montagnes Blanches (Lefka Ori) d'Omalos à Hora Sfakion. Il avait mis 6 h, nous avions prévu 3 jours, on en a mis 5.
Les refuges étant fermés en hiver, il faut contacter le Club Grec de Montagne de Chania (La Canée) et être accompagné par un membre. Chris Paterakis s'occupe de nous.
Lundi. De Chania, minibus (réservé par Chris) jusqu'à Omalos. Une heure et quelques, de la mer à la neige, en passant par les citronniers et les orangers chargés de fruits murs, et les oliviers qui tapissent le relief. Vers 900 m, le bus se fraye un chemin entre des murs de neige impressionnants. Pas de chasse-neige ni de salage en Crète, la neige est déblayée à la pelle mécanique. 1100 m, arrivée sur le plateau d'Omalos. Montée au Psilafi (1984 m) en guise d'échauffement. Soleil en bas, vent et brouillard au sommet, une constante ici, que nous aurons l'occasion de vérifier par la suite. Retour à Omalos, puis montée au refuge Kallergi par le chemin E4 (550 m de dénivelé). Le soleil nous accompagne encore, mais les nuages menacent de toute part. Le refuge Kallergi (1620 m bien qu’indiqué à 1680 m) est un grand refuge confortable où Chris nous attend avec un feu de bois, une blanquette succulente, un rouge crétois gouleyant, et évidemment le fameux Raki en digestif.
Mardi. 8h. Vent, neige, brume. Longue traversée de 10h vers le refuge Katsiveli (1970 m), 250 m plus haut, mais un dénivelé réel de 1500 m. Des hauts et des bas, des crêtes, des pentes très chargées, du brouillard et une arrivée à la nuit tombée. Le refuge est sommaire, 20 m2, ni chauffage, ni toilettes, mais relativement confortable avec matelas, couvertures bien sèches, gaz, réserve d’eau, vivres variées. La température dépasse à peine le 0° à l’intérieur.
Mercredi. 9h. Vent, neige, brume. Nous quittons le refuge sans regrets, direction Askifou et Hora Sfakion. 4 heures plus tard, nous avons parcouru à peine 2 km sur les 17 km de la traversée à cause du manque de visibilité et de gros risques d’avalanches, concrétisés par 2 départs tout proches. Retour au refuge dans l’enthousiasme général, ou presque (C’est toujours mieux qu’un trou dans la neige !). Catherine nous concocte des pates aux lentilles pour le diner, Bernadette du riz au Nutella pour le petit déjeuner. La découverte de plusieurs bouteilles de Raki réchauffe nettement l’ambiance.
Jeudi. 5h30. Thierry sort pour évaluer les conditions. Le vent est si fort qu’il est balayé par terre et doit rentrer à 4 pattes. Ce n’est pas aujourd’hui que nous partirons. On finit les vivres : spaghetti au thon et olives préparées avec génie par Lidija. On finit le Raki.
Vendredi. 5h30. Le vent souffle toujours autant. Thierry choisit l’option la plus directe vers la mer : plein Sud par les gorges d’Eligia, parcours inédit car jamais fait à skis d’après le président du club alpin de La Canée. 200 m de descente, le temps s’améliore nettement et du bleu apparaît dans le ciel pour la première fois depuis 3 jours. Malheureusement, Catherine prend un virage sec et se rompt un ligament croisé. Elle réussira cependant à terminer la descente. Descente exceptionnelle dans un paysage méditerranéen de rêve. Il y a suffisamment de neige accumulée par le vent au fond des gorges pour skier jusqu’à 800 m (Flyskounia), inespéré pour un versant Sud. La suite se fait à pied pour finir sur la plage sous un soleil resplendissant. Certains se baignent, d’autres tentent la descente en ski des pentes sablonneuses. Après 2 km à pied le long de la plage, arrivée à Agia Roumeli au pied des célèbres gorges de Samaria. Bière sous la tonnelle du seul bar ouvert, puis transfert en bateau à Hora Sfakion où nous rejoignons l’hôtel qui nous attendait depuis 3 jours Nous sommes les seuls touristes, il reste de la place.
Samedi 7h. Bus pour Chania, certains remontent à Omalos pour l’ascension du Korifi, d’autres préfèrent aller visiter Cnossos