Départ : Prévoux (1065 m)
Topo associé : Mont d'or, par la GTJ du Prévoux aux Rousses
Sommet associé : Mont d'or (1420 m)
Orientation : T
Dénivelé : 2550 m.
Ski : 1.1
Faune : cet itinéraire passe près de zones sensibles. Voir consignes sur fiches topo
Sortie du mardi 2 février 2016
Conditions nivologiques, accès & météo
lamentable - pluie ++ ou bruine - températures largement positives sauf la nuit du 29 au 30/1 - seule la journée du 30 a été vraiment agréableEtat de la route : RAS
Altitude du parking : utilisation TC sinon 1065m
Altitude de chaussage (montée) : 1065m
Altitude de déchaussage (descente) : 1200m
Activité avalancheuse observée : vous voulez rire ?
Neige, quand neige il y avait, profondément détrempée sauf dans la descente sur les Fourgs. Aucun regel nocturne. Enneigement largement déficitaire empêchant d'effectuer les 2 - 3 dernières étapes
Skiabilité : 🤢 Mauvaise
Compte rendu
Avec Paulette
J'aurais dû m'en douter, il faut toujours faire attention aux signes du destin.
Au pk de Bellegarde, la seule place disponible est dans un marigot sans fond visible.
Au Prévoux, Dédé le chauffeur des bus neuchâtelois, gratte sa moumoute avec perplexité, en nous déposant au départ des pistes tandis que les premières gouttes, elles, tombent sur son pare-brise mais pas que.
Aux abords de Chateleu,entre chiens et loups, on quitte par mégarde la GTJ pour se retrouver à la Brévine. La Seigne, pourtant 1ere étape de la GTJ « officielle » est sans doute frappée d'une fatwa puisqu'elle ne figure sur aucun panneau indicateur.
A la Brévine, un jeune homme au gabarit de jurassien, aspirant son 4x4, se trouve surpris par deux sorcières échevelées surgissant du noir. Le message subliminal contenu dans la question « Sauriez-vous par hasard où nous pourrions trouver un taxi ? » atteint son destinataire. Ernest, le boucher de la Brévine (mais çà, nous ne le savions pas encore), nous fait galamment monter dans son véhicule récuré de frais pour nos pieds boueux et décolle avec un bruit révélateur et fort peu écologique (où donc est mon garagiste ?). Tandis que fascinée, je contemple ses battoirs posés sur le volant, il emprunte une étroite route forestière qui se finit vite en cul de sac devant une vieille congère bien tassée. Là, redoutant sans doute de transporter des vaches folles si l'état de leurs cerveaux leur a fait perdre l'itinéraire sur la célèbre GTJ, il renonce à nous désosser pour nous conduire à bon port.
A la Maison des Seignes, on se croit dans la revue «Maison française magazine » : tout est parfait, on ne trouvera plus mieux.
Le lendemain, burqa imperméable obligatoire. On pressent que dans le désert, la direction de la Mecque est mieux balisée qu'ici celle des Fourgs. Trois chevreuils sortent du bois.
La descente sur les Verrières de Joux et la remontée sur le Tillau sont les premiers, mais pas les derniers, longs tronçons à faire à pied. Un renardeau prend le large.
Aux Granges Bailly, première (et dernière) nuit claire. La descente sur les Fourgs sera aussi la première et la dernière vraie glissade, et même sous le soleil. Là encore des renards batifolent ; vue les énormes taupinières à contourner, on ne se fait pas de soucis pour eux.
Au Centre de vacances des Longevilles, on a droit à une dégustation de vins et de fromages du Jura. Macvin et vin jaune se laissent apprécier, comté, morbier et Mont d'Or aussi. Pendant ce temps : trombes d'eau et vent tempétueux. Mais avec toutes ces bonnes choses, le moral remonte en même temps que le taux de cholestérol.
Étape Longevilles-Mouthe : « que d'eau, que d'eau » ! L'ubayenne est dépaysée à souhait, la chartrousine, habituée à une grenouille dans chaque guêtre, l'est moins. Et de patauger, et de chercher son chemin avec des A/R de vérifications compulsives.
La Source du Doubs est déjà une rivière fougueuse aux jolis tons de jade. Les flots rasent le pont.
Arrivée Chez Liadet, la bégude ubayenne, manquant de laine, prend la tremblante et se précipite dans le dortoir disponible, une fois de plus, pour nous seules. Et pour cause !
La cape de pluie reprend du service le lendemain. Les lombrics, chassés par l'eau, jonchent la neige, qui vivant, qui mort. Spectacle peu ragoûtant. On aurait pu approvisionner plus d'un lombricomposteur.
En haut des montées, Paulette, en skis de fond, m'attend, au bas des descentes, moi, en randonnée nordique, l'attend. Ainsi, on cumule les retards. Les plus grandes descentes, faute d'enneigement, se font à pied : je suis flouée. Arrgh.
A la sortie de Chapelle du Bois, on tourne à nouveau en rond faute de balise au bon endroit.
Enfin, c'est le gîte de « Chez l'Aimé », si aimé qu'il en est comble. Un groupe de parisiens encombrent les couloirs avec leurs bagages suiveuses pleines de choses inutiles. Un groupe de hollandais, en stage « survie », patauge autour du gîte confondant sans doute la butte donnant sur les lacs de la Morte avec un polder ; pour le moment, ils taxent, bruyamment, les places à proximité du poêle qui peine à sécher tous les oripeaux pendus un peu partout.
Ensuite, la traversée de la forêt du Risoux est sans problème, sans grand attrait non plus sous la bruine.
Aux Rousses, on jette l'éponge, bien gorgée. La suite n'est plus que vertes pelouses et pas sûr que les averses de neige attendues fassent plus que masquer les pièges.
En résumé, toute une traversée bien ratée. Mais, comprenne qui pourra,il en reste un formidable souvenir et même une pointe de nostalgie.
En tout état de cause, nous pensons bien avoir fait la 1ere tentative de GTJ en ski nautique. La plaisanterie a duré 1/2j + 4j pleins + 1/2j.