Départ : Arolla (1968 m)
Topo associé : Mont Blanc de Cheilon, Versant ouest
Sommet associé : Mont Blanc de Cheilon (3869 m)
Orientation : W
Dénivelé : 3610 m.
Ski : 2.3
Sortie du samedi 10 mai 2014
Conditions nivologiques, accès & météo
Très variable avec deux créneaux de beau temps. 5cm de neige le premier jour.Etat de la route : OK
Altitude du parking : 2000
60cm de neige tombés les jours précédents notre venue.
Bonnes conditions globales, poudre tassée en altitude, moquette plus bas.
Seule descente moyenne : neige croûtée sur le glacier du Cheilon
Altitude de chaussage (montée) : 2000
Altitude de déchaussage (descente) : 2000
Activité avalancheuse observée : Coulées dans les pentes les plus raides
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Avec Hugo
Pigne d'Arolla en traversée - Serpentine en traversée - Luette en traversée - MB de Cheilon
En tant que Niçois je ne viens pas souvent dans les Alpes du Nord, mais là on m'avait promis le Mont-Blanc à skis, alors je range les tongs et je prends la route. Les prévisions de "vent tempétueux" ont remis le projet à plat... pas grave ce n'est que la troisième fois que je ne peux tenter ma chance sur ce gros tas de neige.
Mais la promesse ne précisait pas de quel Mont-Blanc il s'agissait, qu'à cela ne tienne, chargeons la voiture et direction le Mont-Blanc de Cheilon ! Il sera sûrement moins capricieux.
Ce fut donc l'opportunité pour moi de découvrir le val d'Hérens, que mon collègue avait pu traverser en faisant la haute-route estivale.
Et pfiou.. yen a des glaciers en Suisse.. nos bouts de glace du Mercantour en FN du Gélas/ Clapier ne tiennent pas la route..
Après-midi J1 : Montée à la Cabane des Vignettes
Itinéraire hyper bien tracé. On se met dans les rails et pilote automatique jusqu'en haut.
D+ 1160
J2 : Montée au sommet N du Pigne d'Arolla (3790) dans la tempête. Gros vent bien froid pour te dégager les bronches. Temps bouché se découvrant d'un coup en arrivant au sommet.
Petite descente jusqu'au col puis skis sur le sac pour une jolie traversée vers le sommet S (3772) sur une courte arête neigeuse. Nous chaussons au sommet, et descendons sur le Col du Brenay. De ce col nous montons à la Serpentine (3789) que nous descendons versant nord en glace affleurante.
Emporté par ma joie exaltée je godille sur une pente suspendue qui semble s'arrêter brutalement. Je m'arrête à la rupture, et remonte la pente en brassant jusqu'à la taille... pas serein, c'est raide et ça pue l'avalanche... Après une heure de plongée sous-marine je rejoins mon collègue qui n'est pas descendu, et on se remet sur le bon itinéraire. Vu d'en bas la pente donnait directement sur une barre de 30m, plus propice au base-jump qu'au ski.
Descente ***** jusqu'au pied du Mont-Blanc de Cheilon, d'où nous apercevons la Cabane des Dix. Mais il est encore trop tôt pour aller s'emmerder dans un refuge, mettons les peaux pour aller plumer l'Alouette ! ... euh La Luette. Le mauvais temps revient alors que nous sommes sur l'arête, on avance dans un flou blanc cotonneux, jusqu'à ce que nous supposons être le sommet (3548). Le brouillard se dissipe et nous révèle la descente versant E. C'est parti on peut lâcher les watts jusqu'au refuge.
D+ 1450
J3 : Les premiers rayons du soleil font flamboyer le Mont-Blanc de Cheilon et son impressionnante face N. Montée rapide sur neige dure, puis croûtée et enfin poudre sur le glacier du sommet. La plupart des traces d'arrêtent à la bosse 3827, mais la veille un groupe d'allemands a tracé l'arête jusqu'au sommet 3870. Cette arête élancée apporte une touche "alpi" à notre escapade. Le soleil disparaît et nous descendons dans une lumière laiteuse gommant tous les reliefs. Nous traçons jusqu'au pied du Pas de Chèvres, 20m d'échelles skis sur le sac puis retour par les pistes jusqu'à la voiture, en neige de printemps.
D+ 1000
Massif très sympa avec du potentiel, on reviendra pour faire du raide !
Refuges bien tenus, propres, repas OK et pas radins sur les quantités. Le ventre rempli mais les poches vides... même en CAF -25 ça coûte un bras. Un peu élitiste la montagne en Suisse.