Départ : St François Longchamp (les Perelles) (1680 m)
Topo associé : Traversée de la Lauzière, de Saint François Longchamp à Tioulévé
Orientation : T
Dénivelé : 3000 m.
Ski : 3.2
Sortie du vendredi 22 février 2008
Conditions nivologiques, accès & météo
Grand beau, pas trop chaud.Altitude du parking : Les Perelles 1680m
Globalement bonnes à très bonnes.
Versants Ouest et Nord Poudreux, les autres en bonne transfo.
Col de Sarvatan:10cm de Poudre dense sur fond dur, alternance début de cartonnage. ****
Couloir de la crête de la Balme (Est, descente sur Glacier de Cellier):
Etroiture du haut en escalier (ski <180cm ok sans gratonnage). Puis Poudre dense (5cm) sur fond dur en neige froide avec bon grip. Bas du couloir en poudre dense (10cm) excellente. ****
Traversée Col des Aiguillons > Montartier:
poudre dense
Montartier > Combe des Frettes: Poudre dense (15cm) dans les Combes abritées N. Cartonnée ou soufflée sur les autres orientations. ****
Combe du Vénitier (Frettes W):
10cm à 15cm de Poudre dense sur fond dur. Plus ou moins "chauffée" au soleil au fur et à mesure de la descente. ***** Le "hold-up" de la Traversée.
Remontée au Pas de la Mule:
Poudre dense plus ou moins lourde au soleil avec passages sur fond dur.
Le pas de la Mule est en conditions correctes, crampons fortement conseillés.
Bellacha sud-Ouest/Ouest:
Bonne Transfo (regelée de nuit....).
Altitude de chaussage (montée) : 1680
Altitude de déchaussage (descente) : 1280
Activité avalancheuse observée : Petites coulées de fonte en fin de journée, versant Ouest vers 16h. peu d'ampleur.
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par marika)
Une Traversée avec un grand "T".
Des conditions de neige idéales: transfo mais pas trop dans les montées, et beaucoup d'excellentes descentes en poudre qui permettent de s'économiser. On en espérait pas tant!
Températures idéales aussi, mis à part la 1ere montée au col de Sarvatan, on a eu ni trop chaud ni trop froid. Bon regel la nuit (malheureusement pour la descente).
Physionomie de la Traversée
La Lauzière, c'est un coté "débonnaire et accessible", versant Cellier, et un coté "sauvage qui se mérite", versant Maurienne. L'avantage de cette traversée, c'est de faire des allers-retours d'un coté puis de l'autre. Pas mal de petits passages un peu techniques qui nécessitent un cramponage.
Un faible dénivelée global (3000m) mais à ne pas sous-estimer. C'est quand même 30km, donc c'est une vraie traversée, éprouvante et au rythme soutenu. Beaucoup de manips' de peaux à prévoir (le timing s'en ressent). Enormément de variantes d'itinéraire possibles.
On voit du pays, et si on cumule peu de déniv' on fait des kilomètres et pas mal de traversées pas toujours efficaces. La faire en une journée nécessite une maitrise parfaite de l'itinéraire, et une bonne forme...
Globalement en montant à 500/600mh, on a tenu une moyenne globale < 300m/h!
Une précision: on a fait 2 pauses pour remplir les gourdes (avec un réchaud pour fondre la neige). L'eau est un élément crucial à ne pas négliger...on a chacun bu près de 4L et on manquait à la fin...
Logistique Transport:
On a fait le choix de déposer une voiture à l'arrivée (Tioulévé) et de prendre le TER à la gare d'Aiguebelle (7h17) --> Saint Avre la Chambre. Puis Navette Saint Avre --> Saint François Longchamp (8h10)
Organisation au top, 1 longue manip voiture évitée, et le soir arrivés à Tioulévé il n'y a plus qu'à se laisser descendre jusqu'à la gare pour récupérer l'autre voiture.
Résumé
Une traversée déja dans les "to do" depuis 2 ans avec jip. Le parcours était prêt, y'avait plus qu'à, attendre une pleine lune propice.
Vendredi semblait être le créneau idéal. Pour la météo, certes, pour notre bonne forme, moins, mais on a composé avec (ou sans).
Au global, "seulement" 3000m de D+ pour 16h sur les skis, et un retour à minuit à la voiture. Mais 30km de traversée, et une bonne bambée à la clef. On a eu l'impression d'avoir fait beaucoup plus de déniv'...
Quelques anecdotes:
Quelques sueurs froides le matin lors du timing serré de manip voiture entre la gare et l'arrivée: La voiture arrive à 7h16, pas le temps d'enfiler les chaussures de skis que le train entre en gare...grand moment de panique, on balance tout par dessus bord et on tape un sprint d'anthologie pour la traversée sous-terraine du quai (longue, trop longue...) sous les yeux médusés d'un voyageur qui s'est plaqué contre le mur voyant arriver 4 skieurs en chaussures cliquetantes, skis dans une main, batons de l'autre tentant de battre un record du 100m. Le conducteur, qui en resta certainement bouche bée également, nous sauva la mise en nous laissant monter.
Ouf! Un peu plus et la traversée était bien compromise...
Le départ se fait tranquillement, jusqu'au premier Brézeillage: On comptait descendre le couloir N de la crête de Balme, mais on choisit la mauvaise branche à la montée et on doit donc redescendre sur le bas du Glacier de Celliers. La descente fut pourtant excellente, mais notre potentiel plan "A" d'enchainement par les sommets et couloirs en a pris un coup.
En très mauvaise forme le matin, vertiges et fièvre ne me facilitent pas les choses, les passages raides ne m'attirent pas plus que ça. On se rabat donc sur la traversée la plus "classique". Non sans avoir louché de mon coté sur un possible débinage vers Saint François Longchamp, mais l'approche "sans voiture" m'a obligée à continuer du mieux possible.
Pas mal de brézeillages en cours de route, bascule, bascule pas...Mais on était tellement seuls, au calme, avec des conditions idéales, que l'on a pris notre temps pour admirer les magniques combes de Lauzière, et faire les pauses nécessaires à la survie des troupes.
Petit hold-up lors de la descente du vallon du Vénétier, en grosse poudre, on avait tous le sourire jusqu'aux oreilles et on s'est régalés comme jamais...A partir de là, le jour déclinait, on a commencé le passage en mode "nuit". Pour ma part, la partie "nuit totale sans lune" était super impressionante. On fait pas les fiers quand même...
Le plus éprouvant est survenu sur la fin: on traversé jusqu'au pas de la Mule qui n'en finissait plus (trace de bourrin dré dans la pentu qui en plus nous a mené plus loin que prévu), et une fois basculé versant Est, atteindre Bellacha a été des plus éprouvant. Dans la série un sommet peut en cacher un autre, qui peut en cacher un autre, qui peut en cacher un autre...
Mais à ce moment là, éclairés par la Lune, l'athmosphère était juste féérique.
Elle le devint un peu mois lors de la descente de Bellacha, un 3.2 sur neige béton regelée, ça le fait déja moyen, de nuit, encore moins, et quand on ne connait pas l'itinéraire, encore beaucoup moins...Finalement on opte pour la descente qui nous parait la moins expo, en suivant la trace de montée. Le reste fut une bonne souffrance pour les cuisses sur neige béton parsemée de traces regelées...
Au final super souvenir, aventure hors du commun, peut-être à réitérer en meilleure forme pour moins souffrir...
L'enchainement de déniv se fait très bien, ce qui est dur c'est les passages éprouvants moralement, et les longues traversée d'une inefficacité déprimante...
Merci Pedro et Etienne d'avoir attendu le boulet tout le long ;-)
A vous pour les photos!