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Sorties > Bornes - Aravis > La tournette NE, un joker de grillé

La tournette NE, un joker de grillé ⭐

Massif : Bornes - Aravis
Départ : Les Chappes (950 m)

Topo associé : La Tournette, Versant NE

Sommet associé : La Tournette (2351 m)

Orientation : NE

Dénivelé : 1400 m.
Ski : 2.3

Sortie du lundi 5 mars 2018

canardfringant

Conditions nivologiques, accès & météo

mitigé, se couvrant petit à petit
Etat de la route : RAS Altitude du parking : 950
Altitude de chaussage (montée) : 950
Altitude de déchaussage (descente) : 950

Activité avalancheuse observée : départ d'une belle petite plaque juste au niveau des chalets de Rosairy, voir récit.

LieuAlt.Ori.HeureQté.TypeCom.
forêt 1000NE1120/beaucoupTransfo lourde
chalets de Rosairy1500NE1230-40/beaucoupPoudre lourde
couloir final2000N1310-40/beauoupPoudresoufflée par endroit

Skiabilité : 🙂 Bonne

Compte rendu


Je ne vais pas raconter toute ma sortie, cela aurait peu d’intérêt, mais je peux raconter comment je pense avoir grillé un petit joker aujourd'hui.
Attention les conditions sont spéciales en ce moment.

Lundi, jour de congé, pas de gros plan prévu aujourd'hui. départ tard pour une tournette solo. A la vue du BERA et de mes dernières tournettes des semaines passées, je me dit que l'itinéraire est moins risqué qu'ailleurs. Le fond dur et sur-tassé par la fréquentation devrait aider à maintenir les dernières neiges en place.

Départ tard (problème à régler avec ma banque), je monte jusqu'au plateau sous le couloir nord. Il n'y à rien à signaler si ce n'est que ca botte pas mal. De là, bizarre les quelques personnes (6 voitures au parking) que j'ai pu apercevoir ne se sont pas aventurées dans le couloir. Je teste en me disant que je redescendrai si je ne le sens pas. Je fais la trace avec le fond dur tout proche qui me rassure, ok, ça passe.

Sommet, amorce de descente dans de l'excellente neige. c'est excellent !!!

Passé le couloir, la pression redescend d'un cran. Je lâche les chevaux, grosses courbes plein gaz, c'est trop bon !

Je me rapproche des chalets de Rosairy "pour aller voir" je prends une contre pente un peu plus raide, virage, je ne sens pas mais je vois que ça se fissure sous moi, tout droit pour essayer de m'écarter au plus vite ! ça va j'arrive à skier, j'arrive sur le bord de la coulée, ou je tombe déséquilibré quand même, je fais une petite dizaine de mettre de glissade/nage avec mes copains les morceaux de neige. Au final tout s’arrête sur le petit plat quelques mètres au dessus des chalets. Je suis assis sur la coulée, les skis pris jusqu'aux genoux.
2 bonnes minutes pour sortir de là avec le palpitant à 12000.
En fin de compte ce nétait pas un gros truc mais ça a suffit : 10m de large *20/30 de long, ça n'allait pas vite, la neige était plutôt lourde sur le fond très dur. Malgré tout quelle force !
Je suis calmé et heureux devant ma tartine de rebloch du goûter !

conclusion : sortir tout seul (qui plus est) avec des conditions douteuses : c'est pas bien ! faire attention, puis croire que c'est gagné et aller chercher la petite pente un poil plus raide, c'est pas bien non plus.

pas bien fier de moi mais je tenais à le partager : attention en ce moment !


Commentaires

Jeroen, le 06.03.18 00:21

Merci pour le retour d'expérience ! 🙂

J
Juhlen, le 06.03.18 07:08

Loin de moi l'idée de te juger, j'en profite juste pour remettre le lien d'un article (de 2004) d'Alain Duclos sur nos comportements : www.anena.org/7059-avalanches-et-prises-de-decision-les-raccourcis-qui-tuent.htm. En gros, tous les voyants sont au rouge, les peu expérimentés font demi-tour, les expérimentés continuent 😯 😯 Bon courage à toi

Capitaine_BenA, le 06.03.18 09:48

Merci pour ce retour, très utile pour nous tous ! Se méfier du relâchement post-difficultés, notamment à la descente, il m'a aussi joué quelques tours, autres que des avalanches.
Pour autant je ne crois pas que l'erreur était forcément dans le couloir, où tu avais identifié le risque, et considéré que le fond dur t'en prémunissait, même seul. Les faits ne t'ont pas donné tord. Mais comme tu dis, une fois qu'on a gagné sur la base d'une analyse réfléchie, il faut accepter que c'est fini pour cette fois et qu'on doit juste rentrer "safe".

D
dikanete, le 06.03.18 09:49

@Juhlen, merci beaucoup pour le partage de cet article!!! Beaucoup de vérités très bien exprimées. Les mécanismes décrits me parlent beaucoup, et je repense à de nombreuses sorties avec un regard plus clair sur les forces et interactions présentes dans les différentes prises de décision. Je pense que nous sommes tous plus ou moins sensibles à l'un ou l'autre des pièges décrits, et en être conscient peut aider. ( en tout cas devant l'ordinateur, à voir comment cela se traduit en montagne!)

M
mich06, le 06.03.18 13:36

c est tout a fait ça: je débute et avec les voyants au rouge j aurai renoncé alors qu avec l expérience on se méfie moins! merci pour la leçon!!

M
MiRO, le 06.03.18 17:45

Salut, merci pour le partage 🙂
Les 3 premiers jours de la semaine dernière (2-3cm de poudre avec nuits glaciales) ont favorisé un peu partout la formation d'une fine couche de gobelets à partir de 2000m, généralement sur fond dur, ce qui augmente l'instabilité des couches supérieures.
A garder dans un coin de la tête pour la suite de la saison 😯

F
fuore, le 06.03.18 21:50

Merci pour le retour, ce n'est pas parce que c'est la fin de la sortie qu'il faut baisser la garde. Plus facile à dire qu'à faire !

J
jpc, le 06.03.18 23:14

Bonjour, merci pour ce retour et bien content que cela se termine bien ! Tu dis "Je fais la trace avec le fond dur tout proche qui me rassure" : avais-tu fait un sondage, voire une coupe, pour savoir ce qu'il y avait sous cette couche dure ? Cela m'est arrivé, et je crois qu'une erreur fréquente dans cette situation est de se focaliser uniquement sur ce qui est au-dessus de la couche dure alors que l'essentiel est ce qui est dessous…

B
bragard, le 07.03.18 11:56

Et oui je m'aperçois qu'il n'y a pas de sortie banale et sans risques..
Pour cause, Dimanche parti pour faire Chalune avec une copine une rando tranquille , d'abord nous avons bataillé avec les sabots sous les semelles tout du long.
Arrivé sous la pente sommitale nous nous arrêtons pour regarder une une grosse reptation qui barre une partie de la pente.
J'attaque la descente , dépasse la reptation et 100m plus bas je vois deux gus qui me font signe...
Je me retourne , plus de copine , la je comprends leurs sémaphores..en fait la reptation traversée toute la face mais une partie était rebouché par un pont de neige et celui-ci a cédé au passage de la copine .
Plus de peur que de mal .
Bref nous ne sommes jamais assez observateur du manteau.

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