Départ : Le Planolet (1070 m)
Topo associé : La Scia, depuis le Planolet
Sommet associé : La Scia (1791 m)
Orientation : W
Dénivelé : 1360 m.
Ski : 1.1
Sortie du vendredi 14 février 2020
Conditions nivologiques, accès & météo
Temps brumeux avec quelques éclaircies. Pas de vent. Température clémenteEtat de la route : RAS
Altitude du parking : 1100m
Altitude de chaussage (montée) : 1100m
Altitude de déchaussage (descente) : idem
Activité avalancheuse observée : RAS
Très mince pellicule de neige fraîche datant de la nuit.
Manteau neigeux bien tassé.
Zones légèrement croûtées par endroits.
Sinon, skiabilité vraiment correcte même en forêt.
Ramollissement net dans le bas à la seconde descente avec un peu de freinage.
Dès demain, il y aura sans doute un peu de portage.
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Saulieu/Creux de la Neige/La Scia/Le Planolet (1100m)/Bois des Fraisses/La Scia/Saulieu
Il y en a qui chérissent leur Coupa, d'autres leur Croix de Chamrousse
Il y en a qui chérissent leur Grande Lanche, d'autres leur Petit Som
Il y en a qui chérissent leur Char de la Turche, d'autres leur Chamechaude
Il y en a qui chérissent leur Galoppaz, d'autres leur Margeriaz
Il y en a qui chérissent leur Pic de Ceüse, d'autres leur Sambuy
Il y en a qui chérissent leur Reculet, d'autres leur Taillefer
Il y en a qui chérissent leur Mézenc, d'autres leur Hohneck
Il y en a qui chérissent leur Tuile, d'autres leur Dent de Crolles et leur Grand Colon (sujet à fidélité multiple). J'ai rien contre.
Moi, c'est la Scia.
Finalement, la Scia et moi sommes devenus comme un vieux couple : elle sait que toujours je vais revenir à elle quand aucune autre ne tentera de m'égarer, je sais qu'elle sera toujours là, boudeuse ou guillerette, quand j'aurai besoin d'elle.
Ce matin, j'ai bien cru qu'elle ne serait pas en état de fêter la St Valentin avec moi. Jusqu'au Col du Cucheron, le suspens était total. Au départ du Planolet, ce n'était pas un tapis rouge qui m'était déroulé, mais une odieuse carpette marron bien mitée. Paraît même que certains ont fait demi-tour devant le tableau. Mais, messieurs, faut pas vous décourager pour si peu : il est des dames qu'il faut savoir chercher dans les coins les plus reculés ! Et ce coin reculé c'est le Saulieu, lieu où l'on sautait ce matin de plaque de glace en mottes de terre. Pff ! Une 30aine de mètres plus haut, on était de nouveau en hiver. Les brumes s'estompaient tout doucement dans la vallée des Entremonts faisant à ma belle une belle traine d'organdi. Pour l'amadouer, j'ai pris sagement mon pas de sénatrice le long de ses creux, courbes, taillis et autres charmes pour arriver à l'embrasser chastement sur un front timidement nimbé d'un voile discret. C'est comme cela que je l'aime.
Je lui ai dit, prend tout ton temps ma chérie aujourd'hui c'est ta fête. Je descend et je reviens. J'ai filé vers le bas où brume et soleil, sans doute énamourés aussi, se poursuivaient gaiement.
Me suis arrêtée juste avant la carpette et toute à ma hâte de LA revoir, j'ai pressé le pas (oui, dans les grandes occas, je peux faire ça). J'ai suivi une trace parfaite, on aurait pu croire faite pour moi. Normal, c'était la mienne. Stratégie : toujours recommencer avec les mêmes mamours, puis changer carrément l'angle d'attaque. Surprendre, toujours surprendre et se surprendre, tel est le credo de l'amoureux comme du randonneur. Donc, ce coup-ci, on prend le mur qui suit le télésiège figé dans son immobilité pour une apparente éternité. Là, surprise, se profile une autre trace. Très vite je me rend compte que le passant (e) devait porter des stilettos. Qu'importe, je suis également équipée de cette arme de séduction (qui désarme dans les conversions, entre nous soit dit). Je m'imagine donc suivre Claudia Schiffer en personne – Seigneur, et l'autre qui m'attend patiemment là-haut ! - .Le mur est réduit à une formalité. Tiens une cabane ! Hélas, Claudia n'y est pas réfugiée. Apparemment, elle a pénétré dans le bois des Fraisses, endroit charmant, romantique à souhait avec son chaos de bosses et de creux où l'on croit plus d'une fois deviner l'Origine du Monde.
Mais n'ayons de pensée que pour notre modeste Scia qui pour l'heure doit subir des effluves de pâté émanant du pique-nique de deux piétons bretons. Du coup, notre 2e embrassade fait un flop.
Par contre, la descente par un itinéraire fléché «randonnée» le jour même par un aimable skieur local est une belle surprise. C'est un cheminement de toute beauté dans un petit vallon caché, bordé de rochers en rive G, avec un peu de pente, dans une forêt clairsemée qui, vers 1450m environ, aboutit à la piste qui ramène à la station.
Et que reste-t-il à faire après une si amoureuse journée ? Au Gras Souillet, boire une bière à la santé de la Scia, la fidèle, la courageuse, la robuste Scia. Tchin, heureusement qu'il y a Scia !