Départ : Perquelin (970 m)
Topo associé : La Scia, par le col de la Saulce
Sommet associé : La Scia (1791 m)
Orientation : E
Dénivelé : 900 m.
Ski : 2.1
Sortie du samedi 11 février 2017
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau temps autour de moi, des nuages au S, qq bourrasques de vent du S (surtout au col de la Saulce), mais itinéraire bien protégé du ventEtat de la route : RAS
Altitude du parking : 925m
Altitude de chaussage (montée) : 925m
Altitude de déchaussage (descente) :925m
Activité avalancheuse observée : RAS - quelques escargots en haut de la descente (mais ils n'arrivaient pas à me suivre) - vu que les dalles du Charmant Som étaient purgées
Très belle neige d'hiver, poudreuse (entre 15 et 25cm de fraîche) jusqu'au col de la Saulce. Au-dessus poudre devenant un peu plus tassée mais encore très bonne à skier. Au moment de la descente (vers 12h30), les parties ensoleillées de la piste forestière n'avaient cependant plus beaucoup de glisse.
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
St Philibert - Col de la Saulce - La Scia -Descente jusque 50m sous le col de la Saulce versant S - col et retour St Philibert
La Perspective Nevsky (St Petersbourg pour ceux qui ont dormi au crs de géo) est longue très exactement de 4,5 km. C'est peu ou prou la longueur de la défunte route forestière (oui, encore une et c'est très bien comme ça) qui mène de St Philibert au col de la Saulce. J'ai dit « peu ou prou » parce que tout ce que je dit en chiffres est au jugé : je ne suis pas équipée de l'une de ces montres magiques qui vous dit tout et, surtout, flatte votre ego, car elle compte du dénivelé chaque fois que vous levez les bras au ciel et de la distance chaque fois que vous vous écartez de la trace, pour une bonne ou une mauvaise raison. Donc, approximativement 4,5 km ; par acquit de conscience, j'ai mesuré : 4 km à vol d'oiseau, alors on doit être bon avec 4,5 (je sens déjà venir l'explication mathématique de ma regrettable erreur, explication à laquelle je ne vais bien entendu rien comprendre).
Davaï ! J'avais à mes pieds, non pas le monde entier, mais des skis tout ce qu'il y a de plus neuf. Sortis une fois auparavant mais vu mon état de ce jour-là, je n'ai pas pu les apprécier pleinement. Mais aujourd'hui, c'était tout à fait différent : le bortsch ne m'était pas resté sur l'estomac et la température celle d'un jour de printemps à St Petersbourg, avec, de temps en temps, une bourrasque venue du sud du golfe de Finlande. Tout en cheminant, je me demandais si ma décision de me rééquiper n'était pas à double carre : avec des skis plus courts et plus légers, quelle raison pourrais-je dorénavant invoquer pour excuser ma lenteur ? Ce qui m'agaçait aussi, c'est que le seul coloris disponible était un rose indien un tantinet nacré ; ça fait un peu Barbie non ? Pas vraiment mon genre. Mais pour l'heure, pas de problème, ça pouvait faire un peu tsarine frivole. Qu'importe : pas un renard arctique pour me voir.
Oui, sur l'une des plus célèbres avenue du monde, j'étais seule. Une jolie couche de neige fraîche, bien poudreuse (oui, vous avez bien lu), une avenue bordée d'un côté de monuments historiques tels que toutes les Crêtes des Lances de Malissard et, pour le moment du moins, pas encore transformés en centres commerciaux ; de l'autre côté, une forêt touffue retenant les pentes abruptes de la forêt des Fraisses que seuls des êtres sauvages, rares et particuliers hantent : animaux (chat sauvage), insectes (rosalie des Alpes), fleurs (sabots de vénus), femmes (moi).
Au col de la Saulce, j'ai vu pas mal de courageux en route pour les Lances. Vu aussi les volutes s'élevant au-dessus d'elles : pas une journée « non fumeurs ».
Sur mon parcours, j'étais à l'abri du vent. Une (belle) trace était faite vers la Scia (mes cuisses vous disent merci, chers prédécesseurs, j'en avais déjà fait assez).
La descente fut somptueuse jusqu'au début de la Perspective. Ensuite, le peu de glisse dans les zones ensoleillées me permit de continuer mon lèche-vitrines.
Conclusion : ces nouveaux skis, je ne sais pas encore ce qu'ils valent. J'ai musardé comme on le fait sur une avenue chic et les occasions de pause étaient nombreuses : boire un peu de « thé russe » (infusion d'épilobes), admirer et photographier les monuments enneigés sous un ciel suspect pour un ciel russe, ou encore, quitter les manchons pour se repoudrer en prévision d'une hypothétique rencontre.
Si ce récit vous a donné envie d'explorer le côté slave de la Scia et même si vous brûlez d'envie de visiter mes traces, n'en faites rien demain. Demain ne sera plus aujourd'hui. Surtout si un vent du sud, atteint d'une paranoïa toute poutinienne, les prenant pour celles d'une taupe, s'acharne à les effacer.
Une fois plus, après tout ça, j'ai soif : passez-moi la bouteille de vodka. Spasiba !
Et za vache zdorovie !
(au risque d'être critiquée, aucune photo verticale - vous auriez eu le vertige devant tant de beauté)