Départ : Chartreuse de Curière (853 m)
Topo associé : La Petite Vache, boucle et traversée
Sommet associé : La Petite Vache (1735 m)
Orientation : T
Dénivelé : 1000 m.
Ski : 3.2
Sortie du samedi 3 février 2018
Conditions nivologiques, accès & météo
Temps plutôt frais, brumeux, une seule éclaircie mais visibilité correcteEtat de la route : dégagée, sauf de mouflons
Altitude du parking : 853m
Altitude de chaussage (montée) : 853m
Altitude de déchaussage (descente) : 853m
Activité avalancheuse observée : RAS pendant la rando - 3 petites coulées plus anciennes sur le tronçon None/Cul de la Lampe
Enneigement plus que correct, quelques cailloux sur la piste avant None et après la Salle à manger ; sinon 5* avec une neige froide et légère comme on la rêve plus souvent qu'on ne la trouve; Pas de la Biche en excellent état : on ne touche absolument rien (un seul passage avant nous)
Skiabilité : 😄 Excellente
Compte rendu (par taramont)
Avec Jean-Hubert
Curière - None - Cul de la Lampe - col de la Sure - col de la Petite Vache - Petite Vache - Pas de la Biche - Salle à Manger - Curière
Quelle ne fut pas ma surprise à St L.du P. de voir arriver mes compagnons du jour, l'air inspiré, en mode total look dans les tons gris/vert chartreuse ! Autant dire que je faisais tache avec ma veste rouge et mon air dégagé. Ils n'ont rien dit : ce sont des gens polis.
Quelle ne fut pas ma surprise à Curière de voir qu'il manquait mes bâtons ! Une autre tache. Ils n'ont encore rien dit : ce sont des gens polis.
Fin des bévues, ça suffit pour la journée. Le reste fut parfait : les nivéoles printanières étaient écloses, les mouflons au rdv, la neige aussi légère que les cœurs, juste assez de brume pour mettre l'ambiance, les petits hommes vert/Chartreuse à la trace et moi, à ma place : derrière à rêvasser.
Il n'y a rien à dire : en Chartreuse, l'air a quelque chose de particulier. Non seulement comme tout air normalement constitué, il vous rafraîchit quand vous transpirez (ce qui ne fut pas le cas ce jour), mais encore il peut vous faire aspirer à la sainteté ou, au contraire, vous inspirer des airs diaboliques. Ça s'est vu (cf. Course du Pt Som du 14/2/16 qui reste en hilares mémoires). Les couvents éparpillés dans les vallons et aussi bien enracinés que les plus beaux fûts de sapins, l'air de rien, peuvent vous inspirer respect, recueillement, voire même regrets et ce, malgré votre air goguenard et vos biches allègrement sautées.
Qui de vous n'a jamais senti ses poumons un peu justes pour cet air grandiose où se mélangent les parfums subtils de résineux, d'encens et de crottes de mouflons ?
Qui de vous ne s'est jamais laissé aspirer par la Grâce mystique et qui par une rage diabolique d'en découdre dans ces espaces cernés de pierreuses murailles ?
Qui de vous n'a jamais expiré ses miasmes citadins, faisant voler les cristaux de givre et envoler les chocards prudents ?
Qui de vous, pieds et lattes engloutis dans la matière première, n'a pas dit : « A la trace, on se relaye », s'est retrouvé seul devant et s'est dit : « Maintenant, les indulgences, je monnaye » ?
Mais aujourd'hui l'atmosphère ouatée a nimbé toute notre pérégrination dans une brume samivelesque juste ponctuée par les bonnets vert/chartreuse coiffant les visages heureux de mes compagnons.
Ce fut une boucle modeste et magnifique avec une Biche docile et dodue qu'un seul humain avait effarouchée avant nous. Pousser jusqu'à la Sure eut été le pas de trop. (La Sure souffre moitié d'hirsutisme, moitié de pelade).
PS : bizarre : la photo 1 devrait précéder la 9 (faite avec le même APN donc ça ne peut pas être un pb de réglage d'heure)