Départ : Rossbode - route du Nufenen (2303 m)
Topo associé : Grieshorn, Versant Nord depuis le Cornopass
Sommet associé : Grieshorn (2968 m)
Orientation : N
Dénivelé : 475 m.
Ski : 3.1
Sortie du samedi 19 juillet 2014
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau temps à l'aube, rapidement troublé par de nombreux nuages accrochant le sommets. 31° en plaine, 10° au col à 2400 le matin.Etat de la route : OK
Altitude du parking : 2303
Bonne surprise, skiabilité franchement pas mal, à 99% sur neige de névé mais sans jamais enfourner ni au contraire se faire secouer en surface. Par contre, ça sent la fin et d'ici le WE prochain la course sera en pointillés.
Altitude de chaussage (montée) : 2485
Altitude de déchaussage (descente) : 2315
Activité avalancheuse observée : nada
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
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Cornopass | 2485 | N | 08:15 | 10/40 | Névé | Regel forcément moyen |
Glacier | 2700 | N | 10:15 | 5/60 | Moquette | Moquette un peu ondulée mais souple |
Couloir | 2600 | N | 10:45 | 10/40 | Névé | Bon ski, névé propre et dur |
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
5 heures du mat j'ai des frissons. Enfin j'aimerais bien. Il fait 25 degrés dans l'appart et un effrayant 22 degrés au balcon. De quoi réveiller la traditionnelle baisse de motivation du samedi matin. Mais le sac est fait, la voiture prête … Ne pas trop réfléchir, se mettre au volant et conduire comme un robot jusqu'à Airolo. Et là, sur les lacets du Nufenen, la magie opère : les brumes se déchirent et le Finsteraarhorn apparaît tel un aileron de requin au-dessus des vagues de l'Oberland. La page poésie est vite tournée. Où diantre va-t-on skier ? Mon plan A, le Ritzhorn, n'est pas bon : ratio < 50%, et pente sommitale un peu exposée. Bref, un Ritz à 2 étoiles, ça le fait pas. Le plan B est le Fulhorn, juste au-dessus du lac de barrage du lac de Gries. Il reste un névé en dévers mais le sommet est pris dans un vilain nuage qui bute depuis le Sud. Le plan C est donc le Grieshorn… plan C des vaches au vu de la verdeur des premières pentes. Derrière les pâturages, les nuages : la montagne fait Gries mine - ce qui est coutumier par ici - mais je ne me décourage pas. Après 10 minutes de portaturage - portage dans les pâturages - tout va mieux : au détour du collet, on découvre la belle face Nord qui est encore tout en neige ! Je chausse sur le champ, ou plutôt juste à côté, là où la neige n'a pas encore fondu. Good news, sur ces 500 m de pentes à 30-35 degrés il y a peu de cailloux, le grip est bon et je remonte tout en peaux, c'est le pied - alors que remonter tout à pied, c'est pas de pot - jusqu'à plus possible c'est-à-dire au bord d'une sorte de rimaye entre glacier et rocher. Quelques pas d'escalade facile mais à ne pas prendre de haut - ça, ce sera au moment de la descente - et me voilà sur la crête. Il reste quelque 50 mètres pour atteindre le sommet. Ma religion ne m'interdit pas de le fouler, mais l'amoncellement de nuages menaçants me suggère de ne pas me fouler moi. Profitons de la descente tant qu'elle est au soleil et en essayant de ne pas en faire. Très bonne surprise, le bombement se laisse caresser à haute vitesse - spectacle en général interdit aux moins de 18 ans - et en quelques belles courbes, le glacier laisse place au couloir. Quelques pas en canard jusqu'au col vert, mais le ski ne se finira pas là : deux autres langues lèchent le gazon et j'en profite en bi-ski jusqu'à la route. Je n'aurai porté que 15 minutes à l'horizontale, donc certes en moyenne plus longtemps que Patrick Swayze. Ce n'était pas "time of my life" mais quand même une très belle descente pour une seconde moitié de juillet.