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Réchasse et Grande Casse par les Grands Couloirs Départ : Pralognan la Vanoise (Les Fontanettes) (1644 m)
Topo associé : Grande Casse, par les Grands Couloirs
Sommet associé : Grande Casse (3855 m)
Orientation : W
Dénivelé : 2500 m.
Ski : 4.2
Sortie du dimanche 26 février 2017
Conditions nivologiques, accès & météo
Grand beau et chaud au soleil tout le week-end. Le printemps avant l'heure!Etat de la route : Bouchons entre Moûtiers et Albertville!!
Sinon dégagée!
Altitude du parking : 1400m
Pointe de la Réchasse : Neige soufflée/cartonnée, mais encore poudreuse dans quelques contrepentes
Grande Casse:
Arête sommitale : en cours de transformation à 12h00
Col de la Grande Casse: Soufflée
Grands Couloirs: Transfo lourde sur le haut / Compacte sur fond dur / Moquette angora sur le bas
Moraine jusqu'au lac long: moquette puis poudre sur fond dur (10cm)
Descente jusqu'aux pistes : neige compacte à l'abri du vent, cartonnée ou damée sinon
Pas de crevasses à signaler sur l'itinéraire. Le glacier est bien bouché, si on reste dans les zones où la glace n'est pas apparente!
Altitude de chaussage (montée) : 1400m
Altitude de déchaussage (descente) : 1400m
Activité avalancheuse observée : RAS pendant le week end
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Avec Christophe
J1 : Haut du TS du Génépi - Refuge Félix Faure - Arête de la Réchasse J2 : Grande Casse par les Grands Couloirs
Sortie CAF de Rumilly, avec Christophe, qui au départ était parti pour un raid 3 jours, mais qui vu la météo du vendredi avait revu ses prétentions à la baisse ! Après quelques hésitations sur le programme, on décide de partir du côté de Pralognan pour tenter une Grande Casse qui avait été faite dans la semaine.
J1 : Départ donc à 8h00 de Rumilly… sereins… après tout il n’y a que notre zone en vacances, donc ça devrait faire ! Malheureusement, ça bouchonne déjà à Chambé, donc on passe par Annecy… et entre Albertville et Moûtiers gros blocage… et impossible de sortir car les bretelles sont fermées… sauf une mais comme on gère mal le truc avec la maréchaussée, on se retrouve donc de nouveau sur la 2x2 voies… Au final on perdra quand même 20 minutes.
Arrivés à Pralo, on trouve rapidement à se garer et comme, pour éviter de se cramer aujourd’hui et parce que quitte à faire de D+ on a préféré la faire entre 2500 et 3000, en guise d’acclimatation, plutôt que sur les pistes, on avait décidé de prendre les remontées mécaniques. Après la 2x2 voies, on bouchonne aux caisses… Malgré tout, on a choisi une pas trop mauvaise file et on se retrouve assez rapidement sur les télésièges ! Assez folklo d’ailleurs de prendre les télésièges avec un gros sac !
On démarre donc enfin la rando alors que le soleil tape déjà gentiment. La montée jusqu’au refuge se passe à peu près sans encombres, même si la lourdeur du sac pèse sur les épaules ! Peu avant le refuge, on discute avec Simon le franc-comtois et Julien le chambérien qui ont le même programme que nous. Tant mieux on ne sera pas que tous les deux dans la face ! Ce dont on se doutait mais c’est quand même mieux d’en être certain !
Au refuge, peu de monde encore. On prend un rapide pique-nique et on allège au maximum le sac pour partir vers l’objectif de la journée : la Pointe de la Réchasse, pour s’acclimater un minimum, vu que la barre des 3000 n’a pas forcément été franchie récemment pour nous deux ! Bon alors la montée, au soleil et en pleine digestion, c’est quand même pas l’idéal… on a tous les deux l’impression de ne pas avoir de jambes… mais on arrive quand même sur le plateau glaciaire. On croise deux personnes qui descendent de la Réchasse et qui nous disent que la face finale a déjà bien chauffé ! Il n’en fallait pas plus pour couper ce qui nous restait d’élan, et du coup on se pose un peu en-dessous de l’arête sommitale. On profite du magnifique paysage qui s’offre à nous puis enchaîne avec la descente.
Passé le glacier, la neige est soufflée cartonnée, mais on arrive quand même à prendre quelques contre-pentes où la neige est restée poudreuse ! Au final la descente jusqu’au refuge aura été de bonne facture. Le refuge, lui s’est bien rempli et en attendant d’aller manger, on s’accorde une petite sieste. On émerge ensuite tant bien que mal pour préparer le sac du lendemain et le repas, dans une salle commune pleine à craquer. On trouve tout de même une place à côté de nos deux acolytes du lendemain et on passe une très bonne soirée en toute convivialité avec nos compagnons de tablée. Peu avant d’aller se coucher, notre groupe d’ascension du lendemain est rejoint par Nicolas… plus on est de fous, mieux ça ira… d’autant qu’il a l’air d’avoir la caisse, donc s’il faut tracer… ;-)
J2 : Réveil à 6h. Ptit dèj avec le restant des coquillettes de la veille pour moi et départ vers 7h10 alors que le soleil se lève. Le regel est bon et la 1ère partie de la montée est même en béton armé. Simon et moi mettons rapidement les couteaux. Les autres persistent sans, ce qui donnera quelques passages plutôt hasardeux ! Mais on arrive quand même tous aux pieds des deux ressauts et on rejoint par la même occasion Maxime le grenoblois qui nous avait précédé de peu. C’est donc un groupe de 6 qui s’attaque à ces grands couloirs.
Les ressauts passent nickel et la trace est bonne. Sur le replat il faut ensuite la refaire car elle a été recouverte par le vent et c’est Simon et Nicolas qui s’attèlent à cette tâche qui ne lâcheront plus jusqu’au sommet. L’ambiance dans ces Grands Couloirs est en tout splendide et super alpine… impressionnant !
On quittera les skis vers 3350m (un peu plus tôt pour Nicolas qui avait laissé ses couteaux à la voiture) et c’est parti pour une belle mais longue montée dans le raide ! La neige est tantôt dure, tantôt soufflée voire plaquée, mais nos deux traceurs gèrent, donc la montée reste agréable. L’altitude me freine un peu vers 3500, mais rien de bien critique. Au col des Grands Couloirs on se fait une petite pause contemplative et on en profite pour enlever les peaux qui étaient restées sur les skis. On gardera tout de même les crampons jusqu’au sommet. Sommet qu’on atteint à 11h50, comme prévu, après l’ascension de la petite arête. Belle ambiance encore depuis cette arête tout de même effilée, et c’est encore plus impressionnant lorsqu’on jette un œil du côté de la Face Nord, mélange de neige et de glace bleue.
On est donc tous ravis d’avoir pu sortir ce sommet et on profite amplement du 360° ! Lorsque je l’avais fait l’été j’avais fini dans le brouillard et je mesure donc tout ce que j’avais raté ! Photos, photos, puis on descend à pieds d’une trentaine de mètres pour chausser. On croise à ce moment deux autres randonneurs qui en terminent eux aussi.
Question descente, le début est bien carton et il faut viser les plaques de neige dure pour faire du ski correct. Lorsqu’on bascule dans la pente, la neige change et les sensations aussi ! Pas intérêt de se la mettre dès le départ ! On file rive droite pour descendre dans la portion au soleil. Ca tape, même à cette altitude et ça a déjà commencé à bien transformer. On descend donc tantôt dans une neige lourde tantôt sur une neige compacte sur fond dur. Donc c’est sportif ! Christophe a d’ailleurs achevé ses cuisses avec cette descente, qui restera en neige assez changeante jusqu’à la moraine. Ensuite, jusqu’au Lac Long, on partira sur de la moquette plutôt angora pour finir par 200m de poudre inespérée et presque salvatrice !
Sur le Lac, deux randonneurs nous demandent des infos sur les conditions de neige dans la face. Bon autant dire qu’on les a un peu refroidi et que du coup ils ont bifurqué sur la Réchasse. D’un autre côté, on a tous trouvé plutôt limite l’idée de vouloir envoyer les 1400m de D+ de la Grande Casse sans crampons alors qu’il était 13H30 et que le soleil printanier chauffait déjà dur… après ils avaient l’air d’avoir la caisse, mais quand même !
Mais trêves de considérations nivologiques, nous avons une bière à aller siroter aux Barmettes ! On descend donc à droite de l’Aiguille de la Vanoise où là encore, les conditions de neige étaient plutôt changeantes. On a eu un peu de tout : de la poudre compacte, du carton, de la transfo et de la damée et ce jusqu’aux pistes !
On se pose donc ensuite en terrasse. Le temps de commander nos bières, Simon et Julien qui étaient allés chercher le matériel qu’ils avaient laissé au refuge arrivent à leur tour et commandent eux aussi le précieux breuvage. Nous n’aurions en tout cas pas pu finir de meilleure manière ce week-end bien réussi, que dans la convivialité d’une tournée de bières !
Beau temps, neige correcte, et belle équipe, pour un sommet qui envoie du gros !
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