Départ : Chamrousse (Casserousse) (1400 m)
Topo associé : Grand Van, Couloir des Roberts
Sommet associé : Grand Van (2448 m)
Orientation : NW
Dénivelé : 1450 m.
Ski : 4.1
Faune : cet itinéraire passe près de zones sensibles. Voir consignes sur fiches topo
Sortie du mercredi 8 mars 2017
Conditions nivologiques, accès & météo
Ciel globalement laiteux, puis couvert et neige. Vent sensible sur les crêtes, température clémenteBah il est est tombé, mais en dessous de 2000 plus question de faire de la poudre, tout ce qui a vu le soleil s'est transformé en colle.
En N, c'est assez dense mais très skiant. Pas vu de signe avalancheux, tassement très rapide.
Question remplissage c'est pas mal : dans la montée par les pourettes, le ressaut rocheux après la première descente est comblé, on ne voit pas un rocher..
Altitude de chaussage (montée) (descente) : Casserousse 1400
Activité avalancheuse observée : RAS
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Casserousse > Brèche Robert N > Petit Van > Couloir N > Couloir des Roberts > Croix > Casserousse
Cours en debut de matinée, je suis a casserousse vers 11h. Il fait à peu près beau avec un ciel laiteux. Montée des 300 premiers mètres par l'itineraire rando tranquille, puis dès que je suis sur l'itinéraire des pourettes ça devient l'horreur. Bottage intégral. En moyenne 10cm de neige dessous et dessus chaque ski, parfois 20. Je traine des enclumes. Je suis sur des échasses. Putain quel sport de merde. Quand c'est plat j'arrive conserver la peau propre en insistant sur la glisse, mais des que ça monte en 10 pas c'est rebelotte. 50 fois j'ai retourné les skis pour taper, 30 fois j'ai failli depeauter pour arrêter les frais, mais chaque fois je me disais "Bientôt petite partie un peu plus S, peut-être que ce sera mieux ?" "Bientôt petite partie un peu plus N, peut-être que ce sera mieux ?" "Bientôt une partie plus plate, ça va glisser"....
2 traces partent vers l'Eulier. Je renifle l'over bottage (l'over bottage c'est quand t'arrives plus a lever la jambe assez haut tellement t'as de neige sous le ski). Je m'abstiens donc.
Je retrouve un peu de glisse à la descente sur les Roberts. Dans la montée aux Lessines ça recommence mais c'est pas pire. Le pire ça va être la montée aux vans. 4/5 traces seulement, aller il ne reste que 300m, penses que ça pourrait être pire, tu pourrais être à la Pierre a te rentrer dedans comme un gros bourin. Une petite pensée pour tout les forçats de la trace.
Plus je monte plus la visibilité descend. J'ai pas prevu de masque, je ne vois plus rien. Ah si, deux gars qui filent vers le couloir des Roberts par le haut. J'hesitais ça va me décider. Mais d'abord le sommet. Je suis difficilement une trace (2/3 personnes seulement). La combe est déserte, ils sont tous en bas en train de siroter leur bière et moi je suis comme un con à trainer mes putains d'enclumes dans la tourmente. Aller plus que 30 mètres, 20, 10, et c'est la délivrance. Sommet du petit Van. Je suis fourbis, ça meule, je vois plus rien.
Je laisse passer 1 minute pour retrouver mes esprits, je depaute et là j'aperçois la clarté du soleil à travers la tempête. Humhum. Le temps d'arriver a l'entrée du couloir N, la visibilité est revenue, il ne neige plus, et le soleil est bien visible. Couloir vierge, yeah ! L'entrée du couloir n'est pas bien fourni en rive gauche, mais bien rempli en rive droite, et excellent a skier. Neige bien dense sans pièges. Passé la première étroiture ça devient un peu plus meuble, excellentissime, mais court...
Cette petite descente m'a redonné la vista, je repeaute sur 50 mètres pour rejoindre le haut du couloir des Roberts à la poursuite de mes deux prédécesseurs. Ça doit faire au moins 10 ans que je ne l'ai pas fait, et jamais par le haut. Je me souviens d'un ressaut que l'on avait passé facilement, en A/R. C'était en quelle année déjà ? Pas moyen de me souvenir, et donc de savoir si c'était une année à neige. Pas grave, il est bien tombé, ça devrait passer. Courte montée donc. Diable la traversée qui s'en suit est assez expo, faudrait pas que ça parte. Le soleil est maintenant bien là et chauffe les pentes qui sont constelées de petites boulettes de surface. Heureusement c'est court, et j'atteint le haut du couloir. Skis sur le dos je descend jusqu'au ressaut. Merde c'est pas trivial. 3 mètres de desescalade à gauche, pas possible de sauter la pente en dessous est bien raide. A droite traversée bien pêteuse sur du rocher, non merci. J'hesite un long moment, puis je descend le sac et le skis que j'ai accroché avec mes deux bâtons. Plus léger, le pas passe finalement pas trop mal. Chaussage, une dizaine de virages dans une neige pas dégueu et je suis en bas. Ici la neige s'est transformé en colle. Repeautage, par les pistes pour eviter le bottage immonde, croix, et descente pas mémorable : plus on descend plus ça colle, plus question de sortir des pistes.
Le parking de casserousse s'est transformé en gadoue, et oui on est en mars !