Départ : Chamrousse (Casserousse) (1400 m)
Topo associé : Grand Sorbier, Couloir Est en boucle
Sommet associé : Grand Sorbier (2526 m)
Orientation : E
Dénivelé : 1350 m.
Ski : 4.2
Faune : cet itinéraire passe près de zones sensibles. Voir consignes sur fiches topo
Sortie du lundi 27 janvier 2020
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau temps au départ qui vient se couvrir à partir de 12hEtat de la route : RAS
Altitude du parking : 1650m
Altitude de chaussage (montée) : 1650m
Altitude de déchaussage (descente) : 1650m
Activité avalancheuse observée : Aucune.
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
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Lacs Roberts | 2000m | NW | 10h | Poudre | Poudre sur 10cm avec un fond dur glissant. | |
Brèche Est du Grand Sorbier | 2500m | E | 10h40 | Poudre | ||
Versant Est du Grand Sorbier | 2100 | E | 11h | Poudre lourde | Réchauffe un peu jusqu'à 2400m. |
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Variante depuis le Recoin
Une envie de ski me démange et me pousse vers les sommets. Il faut dire que la neige tombée ces derniers jours n’aide en rien. Naturellement (mot qu’on emploie souvent quand la paresse intellectuelle prend le dessus dans la recherche d’un itinéraire), je file au Recoin ou j’ai dans l’idée de grimper le Grand Van ou le Grand Sorbier, et si chance il y a, de trouver quelques virages de neige fraiche.
Me voilà donc parti, bruyant comme un boeuf, la gorge en feu à cause du froid et de l’effort. Atteindre le sommet risque d’être complexe à ce train là. Je ruse donc en coupant par la Brèche Robert Sud plutôt que de monter à la Croix de Chamrousse pour économiser 200m de dénivelé et préservé mon capital santé. Pas après pas, le bruit des skis grinçant dans la neige m’hypnotise et je me laisse aller à la rêverie. La montée se passe comme un rêve, j’en oublie l’effort. Les lacs Robert s’offre à mon regard, gorgés de soleil. Personne ne vient troubler encore ce splendide spectacle ou le silence est roi. Plus tard le bruit des remontés et des skieurs viendront perturber ce royaume qui sommeille encore. Pour l’heure, les perturbateurs de ma réjouissance sont nombreux, puisque je dénombre une vingtaine de chasseurs alpins sortant du col de Leysine et fonçant vers le Grand Sorbier. J’oublie la contemplation pour accélérer. Mais finalement l’effort est vain puisque que j’apprends qu’ils vont d’abord s’engager dans le couloir des Roberts. Une seule trace, fraiche du matin, monte maintenant vers le sommet que je convoite. Loin de devant moi j’aperçois son auteur, que je remercie mentalement à chaque mètre que je franchis de s’être dévouer pour les autres. Sous la neige fraiche, le fond dur est encore bien présent et le ski avant est souvent pris de velléité d’indépendance. Des couteaux auraient presque été bienvenus. Finalement j’atteins la brèche Est du Grand Sorbier, fumant et haletant mais heureux de voir que le couloir m’attend, somptueux et vierge sous un soleil radieux.
La descente se fait dans une vingtaine de centimètres sur un fond dur qui évite toute coulée. Les virages s’enchainent sans accroc, la joie augmente. Je n’en reviens toujours pas d’être le premier à faire la trace pour ma première. Seul sur ce versant, n’étant accompagné que par le silence, je descends assez bas pour continuer à profiter de la neige.
Sur une épaule ou je devine d’anciennes traces, je repeaute pour m’attaquer au couloir qui me permettra de revenir sur les lacs Robert. Ici, point de saint pour s’être dévouer à faire la trace et j’en suis réduit à me faire martyriser par ce chemin de croix. La neige réchauffe doucement au soleil. Peinant dans une neige profonde mais sans accroche sur le fond, je décroche à chaque pas. La montée s’éternise. Dans l’immensité, le raclement des skis et ma toux viennent résonner entre les parois indifférentes. Je termine péniblement les derniers mètres à pied.
Le soleil a disparu derrière un linceul de nuages, signifiant surement la mort de cette journée ensoleillée. Je redescend tranquillement le vallon qui s’offre à moi, vierge une fois de plus. L’entrée du couloir avant les lacs est un peu glacée mais la suite encore poudreuse (le fond dur se fait plus présent). Heureux de cette virée, je m’offre une dernière montée à la Croix de Chamrousse pour finir par le couloir le plus à droite de la station. Complètement dur, c’est au moins l’occasion de pratiquer un peu le virage sauté avant de rentrer satisfait d’une journée bien remplie alors qu’a moitié écoulé.