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Sorties > Chartreuse > Grand Som par la Suiffière avec une vidéo

Grand Som par la Suiffière avec une vidéo

Massif : Chartreuse
Départ : Pont des Allemands (813 m)

Topo associé : Grand Som, Tour en hélice par les 4 cols

Sommet associé : Grand Som (2026 m)

Orientation : T

Dénivelé : 1830 m.
Ski : 3.3

Sortie du dimanche 15 mars 2015

Fran6co

Conditions nivologiques, accès & météo

éclaircies et couvert. Un peu de vent sur l'arête
Etat de la route : Altitude du parking :
Altitude de chaussage (montée) : 1100
Altitude de déchaussage (descente) :1100

Activité avalancheuse observée : rien observé

LieuAlt.Ori.HeureQté.TypeCom.
1100 - 20262 cm de neige fraiche adoucit la neige dure

Skiabilité : 😐 Correcte

Compte rendu

Avec Stan
Ruchère - Petit Som - Bovinant - col de Mauvernay - brêche et arête de la Suifière - Grand Som
En guise de compte rendue une vidéo postée le jour même sur "youtube":


Commentaires

R
richarno, le 16.03.15 08:50

Sympa ! Et pas peureux le chamois... 😊

mick38, le 16.03.15 18:48

Sympa la Chamoise et bonne humeur malgré les difficultés et la météo.
ça me rappele des souvenirs, j'avais fait avec JC le tour: monastère, suffière par la combe de Monvernet, face Est, col des Aures, col du fret, Mauvernay, col du Frenet.
Souvenir redoutable de la traversée sous le Grd som, après Mauvernay, du Rialet et de son entonnoir par neige lourde à 15h en plein cagnard, on était pas fiers! En neige dure ce doit pas être mieux. 😮

F
Fran6co, le 17.03.15 08:17

Un peu de poésie décrivant le pas de Suiffière par un chasseur: Alpinus, Henry-Frédéric Faige-Blanc. 😉
Acte étant pris de mon chapitre futur, j’aborde mon épisode.
Il est connu des praticiens dans la vallée de Saint-Laurent-du-Pont, où il reste vivant et souvent raconté, avec son caractère double, historique et légendaire à la fois. La scène est connue de tout le monde.
Vous êtes au monastère de la Grande-Chartreuse, et vous fixez votre regard sur la croix sommitale que la foudre incessamment met en pièces, et que les pères religieux, avec obstination non moins grande, laborieusement vont replacer à la tête du Grand-Som. De la place où vous le contemplez ainsi, le Grand-Som dessine sa silhouette dans l’azur du ciel, et la montre à vos yeux sous la forme d’un cône gigantesque. L’arête à votre gauche s’abaisse jusqu’au col de Bovinant qui sera votre passage si vous tentez l’ascension. L’arête de droite, infiniment plus prolongée, descend jusqu’au Guiers-Mort, à la porte orientale du Désert. Naturellement entre vous et le sommet d’une part, et d’autre part entre les deux arêtes, un triangle immense se trouve circonscrit, dont la base est occupée par des sapinières, mais dont les régions, moyenne et supérieure, forment un chaos inextricable de rocs dressés ou de pierres brisées. Une végétation maigre, par places, égaie ce désert; il n’est accessible qu’à quelques chasseurs déterminés, et c’est pour l’éviter que l’ascension au Grand-Som se pratique par un long détour à gauche, vers Notre-Dame-de-Casalibus. Cette région désolée est connue des chasseurs sous le nom de Gavarnie-du-Som. Elle est barrée à sa partie supérieur par des à-pics infranchissables, et les chamois qui s’y trouvent, une fois dépistés, ne peuvent gagner les versants orientaux de la montagne, qui dominent le village de Saint-Pierre, qu’en franchissant l’arête de droite sur un point unique qui présente une faille, un pas, le Pas-Perdu, la Suiffière. C’est donc au Pas-Perdu que, traditionnellement, les chasseurs assez osés pour braver la surveillance des gardes forestiers de l’Enclos, allaient attendre les chamois dépistés par la traque. Mais, en 1840, un écroulement formidable se produisit au pas-Perdu. Son approche même devint impossible à l’homme. Cependant, les chamois, pour si peu, n’en continuèrent pas moins à le franchir. Survinrent les glorieuses de 1848, et les braconniers de l’entour s’avisèrent, qu’en temps de révolution, la loi supporte d’assez grosses familiarités dans les villes pour n’avoir plus le droit de se montrer bégueule à la montagne. Ils décrétèrent une battue générale dans Gavarnie-du-Som. La veille au soir, un grand conseil fut tenu à Saint-Pierre, à l’auberge bien connue de la Grenouille Equitable. Dans le conseil, l’irrésolution fut grande. les hardis éclaireurs qu’on avait envoyés, dans la journée, étudier les écroulements du Pas-Perdu firent un rapport décourageant. Ils n’avaient pu s’approcher davantage qu’à cent mètres en dessous, sur un point où le regard distinguait à peine son entablement brisé. Or, chasser le chamois à la billebaude dans Gavarnie-du-Som équivaut à chasser l’autruche, monté sur des souliers ferrés.
Ici, nous retrouvons Vialy, le tueur d’ours, et je répare l‘omission que j‘ai faite de son signalement: grand, long, maigre et l‘œil ardent. De muscles, tout juste ce qu’il faut pour en avoir; mais quels tendons! Arrivé tard à l’assemblée, il résuma son opinion dans ces paroles: « Le Pas-Perdu, ou pas de chamois. Donnez-moi deux compagnons, bons fusils, reins solides, et je m’engage à parvenir avec eux tout prés du Pas, peut-être sur le Pas lui-même. » Ainsi fut fait.
Le suffrage universel donna à Vialy, pour compagnon, Pierre Moutet et Joachim le Charbonnier. Le Pas-Perdu devant être guidé, il fut résolu qu’on attaquerait avec les chiens, à cor et à cri. Mais Vialy avait trop présumé. Le lendemain matin, au lever du soleil, et trente minutes seulement avant l’heure fixé pour l’attaque, les trois chasseurs n’étaient encore parvenus qu’à cinquante mètres sous le Pas, dans une position absolument défavorable. Là, Moutet et Joachim furent à bout de leur courage, et Vialy, voyant ses exhortations impuissantes, fut contraint de les laisser en cet endroit. Quant à lui, pressé par l’heure suprême et par son honneur engagé, enfiévré de la passion qui voile tout danger, il se hissa, à force d’audace et de prodiges, jusqu’à cinq mètres sous le Pas-perdu. Victoire et déception cruelle à la fois! à trois longueurs du bras tout au plus, au-dessus de la place où il a pu s’accroupir, les chamois franchiront, mais pour lui invisibles, tant est saillant sur sa tête l’encorbellement de la roche.
Vialy se sentit désespéré. « Le génie, à dit Montesquieu, est une inspiration, une flamme ardente, mais passagère. » Vialy fut alors brulé d’un rayon de flamme ardente. Empoigné par un trait de génie, il dépose sa carabine, ses souliers ferrés, sa gourde et tous ses impedimenta. Puis allégé et libre de ses membres d’acier, il se hisse, par les cramponnements du Chat-Tigre, jusque sur la cassure du Pas-Perdu. « Arrivé là, dit-il, ma joie fut immense et j’eus grand-peine à retenir mes cris! »
Sans arme que va-t-il faire? Attendez.
Il s’avance de quinze mètres sur la banquette étroite du Pas ainsi conquis, choisit sa place et prend sa position. Au bout de ses semelles et les effleurant, un abîme de plus de cent pieds. Derrière son torse robuste, le roc auquel il s’appuie, et dont le surplomb l’oblige à courber la tête. Sur sa hanche et sur la cuisse, sa main droite serrant son chapeau de feutre, prête à faire feu. Sa main gauche crampon de sûreté, crochée au roc comme une pieuvre. C’est dans cette pose antique, comparable à l’attitude des cariatides de Puget à l’hôtel de ville de Toulon, qu’il attendit immobile. Il était temps.
Dans Gavarnie-du-Som partout les abois se font entendre, et bientôt éclate tout près le formidable quadrupetante putrem des chamois. Ils étaient cinq; tous les cinq ont roulés dans l’abîme. Un mouvement du genou, un coup du chapeau, la surprise et la terreur; d’ici vous voyez le drame: la manœuvre est irrésistible. D’autres arrivent, par deux, par trois et par six. Après une heure, plus rien ne passe, et Vialy peut essuyer en paix son front baigné de sueurs. Vingt-huit chamois gisaient au fond du précipice, par un procédé renouvelé du baron des Adrets. Moutet et Joachim, autour desquels crépitaient cette averse de chamois assommés, n’en perdrons jamais la mémoire.

Cette sortie
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