Départ : Allemont la Traverse (1110 m)
Topo associé : Grand Pic de Belledonne, Face Est
Sommet associé : Grand Pic de Belledonne (2977 m)
Orientation : E
Dénivelé : 1730 m.
Ski : 5.4
Sortie du vendredi 18 mars 2016
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau et frais le matin, se réchauffant viteEtat de la route :
Altitude du parking : 1270
On doit se garer au village car l'accès à la piste forestière est bloqué.
Dans l'ordre de la descente :
- Sommet (9h30) pentes Est en transfo, facette sud alternance soufflée/vitre. Passages en neige dure
- Rampe : croûte de glace sur neige sucre
- Névé Pélissier : bonnes zones de poudre humidifiée
- Couloir du bas (voir tracé) : poudre tassée avec passages goulottés
- Vallons : très bonne poudre tassée dans les secteurs abrités, moquette sinon
- Piste : enneigement discontinu
* pour la descente à ski du sommet
**** pour les vallons
Altitude de chaussage (montée) : 1400
Pas besoin de chausser dès le village car il y a de nombreux déchaussages sur la piste
Altitude de déchaussage (descente) : 1400
Activité avalancheuse observée : RAS
Skiabilité : 😟 Médiocre
Compte rendu
Depuis Rivier d'Allemont
Le Grand Pic de Belledonne n'échappe pas à la règle qui dit que les points culminants fascinent et attirent, indépendamment du fait qu'ils soient hauts, bas, jolis, moches, faciles ou durs...
Même si le dénivelé des difficultés n'est pas énorme, cet itinéraire est assurément un bon morceau de ski, dans lequel l'expo se ressent à chaque virage.
Les bonnes conditions doivent être assez dures à trouver. Je pense qu'il faut y aller quand c'est en poudre. En neige de printemps, il semble vraiment compliqué d'avoir de la neige décaillée à point sur toute la descente, car l'exposition varie et certaines zones de la rampe ne prennent que très peu le soleil. Quant à la partie sommitale, on peut passer d'une zone en transfo à une zone béton en l'espace de 5m.
J'ai suivi de vieilles traces qui se sont arrêtées au milieu de l'arête. La montée par l'arête en soi peut déjà procurer de bonnes sensations alpines, notamment un passage où je me suis retrouvé à avancer à califourchon sur de la neige pourrie, avec un piolet ancré sur chaque versant. "Jamais de la vie je descends ce chantier à skis" je me suis dit... Bon ben arrivé au sommet j'ai quand même chaussé ("juste pour voir", technique d'auto-persuasion). Je fais quelques virages plutôt bons sur un petit éperon en transfo légère. Mais impossible de basculer sur la facette sud, elle est tout soufflée et vitrifiée. Du coup je tente un petit couloir entre la facette et l'arête, pas encore vraiment décaillé. Il se termine par un ressaut. Le déchaussage est inévitable. Celui-ci sera l'occasion de quelques acrobaties sur les carres dans ce 50° bien tapé. Content d'avoir les deux piolets. Je rechausse en-dessous et descends le bas de la facette sud avant de remonter en escalier quelques mètres pour tirer en direction de l'entrée de la rampe.
Cette rampe sera le théâtre d'un combat entre de la neige vraiment beurk (croûte de glace sur du sucre) et mes principes idiots ("déchausser c'est tricher"). Honnêtement c'était pas vraiment du ski, plus de la désescalade sur les carres. Le ressaut du bas passera en faisant un tout droit qui m'a projeté à mach 3 sur le névé Pélissier. Un peu secoué à l'atterrissage...
Pour revenir sur le lac des Balmettes je chope un couloir plein nord que j'avais repéré à la montée. Histoire de prolonger un peu l'ambiance "pente raide" ! Le reste sera du très bon ski dans les vallons.