Départ : Les Varvats (1042 m)
Topo associé : Grand Manti, depuis les Varvats
Sommet associé : Grand Manti (1805 m)
Orientation : NW
Dénivelé : 1000 m.
Ski : 2.2
Sortie du mercredi 8 mars 2017
Conditions nivologiques, accès & météo
couvert, bruine à partir de 11h env. 1 rayon de soleil moqueur - température douce - pas de vent - bonne visibilitéEtat de la route : qq croûtes de glace à partir de St Même d'en Bas
Altitude du parking : 830m
Altitude de chaussage (montée) : 830m
Altitude de déchaussage (descente) : 830m
Activité avalancheuse observée : néant
La sous-couche manque, on touche de temps en temps rochers ou bois dissimulés. La forêt n'a pas trop été touchée par les intempéries mais bcp de bois mort de toute façon. Neige encore poudreuse sur la moitié de la montée, puis bottage massif (suis partie trop tard - vers 9h). Evidemment aucune trace. Jusqu'à l'Alpette de la Dame, l'itinéraire n'est pas très skiant et nécessite un bon enneigement mais s'il est trop enneigé le tracé du sentier à suivre peut être difficile à ne pas perdre. Au-dessus de l'Alpette de la Dame, la neige a été très agréable à skier : lot de consolation
Skiabilité : 😟 Médiocre
Compte rendu
départ depuis St Même d'En Haut puis topo
Virginia voulait une chambre à elle. Ça peut se comprendre. Je voulais une course à moi, j'espère que vous pourrez comprendre aussi.
La semaine dernière, c'était la semaine DES femmes. Aujourd'hui devait être la journée de LA femme.
Cette sortie était dans mes cartons depuis belle lurette. Restait à trouver la 2e journée idéale, la 1ere ayant été raflée par Mr Khara. Calendairement parlant, on ne pouvait pas faire mieux : journée de la femme, l'Alpette de la Dame ça me va. Nivologiquement parlant, on pouvait faire nettement mieux. Tant pis. Ça va critiquer, je le sens. Mais j'assume.
Hier, Nostradamus, du haut de la Cochette, a prophétisé : poudre garantie « demain matin ». Il a juste oublié de préciser à quelle heure finit le matin. Il a juste oublié de dire qu'une limace de Chartreuse aura peut-être de la bonne neige à la montée mais sûrement pas à la descente. Mais le brave homme ne pouvait pas deviner, et peut-être même pas imaginer, qu'on puisse avoir l'idée, serait-ce avec des skis Barbie, bénis sous la croix de la Scia, de démarrer de St Même d'en Haut avec le dessein, pas très féministe, d'aller grattouiller la tête du Grd Manti.
St Même, c'est toujours la même chose : le charme vous saisit dès que vous voyez le Bas et vite, vous enlevez le Haut et vous vous élancez, tous neurones neutralisés (si vous en avez).
Je sais, j'aurais pu me simplifier la vie en pilotant jusqu'aux Varvats. Mais vu la croûte de glace sur la route, la vie aurait peut-être été plus simple, mais peut être aussi plus courte. Mieux valait se battre dans le maquis chartrousin et essayer de trouver les marques du sentier sous la neige malignement plaquée sur les troncs.
Quand, déjà complètement échevelée (pas grave, y avait personne), je me fus hissée jusqu'au sentier venant des Varvats, les choses parurent plus simples. Parurent. Au-delà de l'intersection du sentier de Pratcel, suivre le tracé du sentier ne fut pas simple. Et il fallait absolument le garder ce sentier, le terrain est plutôt chaotique et si on rate une marche on peut perdre rapidement pas mal de dénivelée chèrement conquise. Quelques égarements et retrouvailles plus tard, (j'ai réussi à éviter le Pas de la Mort, ouf !) me voici à l'Alpette de la Dame. Mais c'est que la Dame, est d'humeur maussade. Déjà, elle a troqué sa superbe robe d'organdi contre une lourde houppelande mate. J'étais pourtant venue à elle en toute humilité, capuche sur les yeux et lourds sabots aux pieds, pour lui dire qu'en ce jour aucune femme, même la plus difficilement accessible, même (et surtout !) la plus sauvage, ne saurait être oubliée. Je crois qu'elle m'a entendue : l'espace d'un instant, le soleil m'a fait un clin d'oeil, m'a redonné du courage, puis s'est éclipsé aussi vite ; la bruine ne devait pas lui convenir.
Evidemment des Belledonnes, je n'ai rien vu (on ne peut pas tout avoir) mais quand même j'ai pu admirer l'ourlet de corniches qui donne de l'allure au veston du Grd Manti.
La descente ? Eh bien, comment dire ? Si vous voulez tester la vocation de randonneur d'un (e) compagnon (gne), je vous conseille vivement cet itinéraire : s'il (elle) revient, c'est tout bon. Mais, si vous avez une petite arrière pensée sur le devenir de ce (tte) compagnon (gne), oubliez ! Vous risqueriez de passer pour ce que vous êtes peut-être : un sadique.
En ce qui me concerne, il n'est pas exclu que je récidive...quand cette descente sera tombée dans l'oubli. Seul le pâturage terminal a été du bon ski ; c'est d'ailleurs pour lui que j'étais venue. Mes skis Barbie furent portés en triomphe par une très obligeante couche de poudreuse humidifiée.
Et bien sûr, cette balade a été entièrement pour moi seule.