Départ : Super Collet (1630 m)
Topo associé : Grand Charnier d'Allevard, Couloir NE de la Balme
Sommet associé : Grand Charnier d'Allevard (2561 m)
Orientation : NE
Dénivelé : 1850 m.
Ski : 4.1
Sortie du samedi 23 mars 2019
Conditions nivologiques, accès & météo
Du bleu en haut,
Du blanc au sol,
Du rouge sur et sous la peauEtat de la route : dégagez j'arrive
Altitude du parking : 1630m
Altitude de chaussage (montée) : 1630 m
Altitude de déchaussage (descente) : 1630 m
Activité avalancheuse observée : Petite coulée lors du passage d'un skieur dans la combe de la Balme (vers 2300 m - expoistion Est)
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
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Super Collet | 1630-2090 | N | 7h00 | Damée | ||
Combe de Claran | 2090-1700 | NE | 8h00 | Croutée fin | Le vent à fait son oeuvre : poudre et légère croute | |
Combe de la Balme | 1700-2460 | N | 9h00 | Croutée fin | idem | |
Sud Grand Charnier | 2460-2560 | S | 11h00 | Transfo lourde | Là c'est le soleil qui à bosser | |
Combe de la Balme | 2460-1700 | N | 12h00 | Croutée fin | comme à la montée, la chaleur en plus | |
Combe de Claran | 1700-2090 | NE | 13h30 | Irrégulière | tout ce qu'il faut pour botté, de l'humide + de la froide | |
Super Collet | 2090-1630 | N | 14h00 | Moquette | de la moquette |
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Avec Dzeus et 3 autres dont je tairais le nom car je ne les connais pas...
Super Collet-Crêtes des Plagnes-Combe de Claran-Combe de la Balme-Col de la Balme-Grand Charnier
Voyage aux pays des Nites,
Avant tout voyage en absurdie, par respect ou par vénération avec ce doux printemps les vents fleuris de mon esprit agitent mes mots lestes et fanent, je verse alors 2 grosses gouttes, 2 grouttes en somme.
Je ne suis pas plus vénere que d’habitude, je me suis même levé aimant et pour finir mon hommage à certains de nos voisins d’outre-Quévrain, je vous offre cette merveilleuse contrepèterie venue de ce véritable plat pays qui est le leurre : « Il fait beau et chaud » ou plutôt « Il fait chaud et beau » ou c’est l’inverse « Uaeb te duahc tiaf li », je n’en suis plus véhément sûr.
Du bleu, du blanc et évidemment du jaune tout est là, on a dans les mains une sacrée belle donne. Malgré une sybelle météo et un malsain Etienne qui couine au moins aussi fort que la Marie, on n’ira pas de ce côté du massif.
Notre vie secrète ne regardant que nous et vu qu’en ce moment, avec le Dzeus, on est souvent collet on partira de là. D’ailleurs tout part de là… enfin surtout pour moi.
Nous partîmes tôt deux de bonne heure, de bonne humeur et de bonne compagnie. Après un bref passage dans le monde alcolonisé des supers allevardins, nous basculâmes avec notre hauteur d’esprit et notre croupe callipyge vers un éclairant col.
Nous y voilà, nous y sommes, notre but en devant nous, nous allons enrichir notre carnet de course d’un pur passage aujourd’hui vers la Cristallière. Et oui mon Gaston pour défaire, nous devons mine de rien passer par ce col et entrer dans le monde des Nites.
Je sens de mes pieds des regards hostiles en faire autant. Dzeus a beau essayé me clamer, je stresse, je vois des espions Nites partout. Nous descendons prudemment la combe en éclairage. Tel des félins en quête nous passons en poissant l’arête. Nous descendons ensuite vers la balme quand nous croisons un noir chat laid.
Sous les rochers du même nom, nous grapillons encore quelques moments de tranquillité. Après quelques conversions entrecoupées de palabres, nous inversons les rôles, nos conversations sont à leurs tours entrecoupées de pas de labres. Sans crier gare, notre train-train déraille et nous allons tomber sans le savoir dans le piège de l’abbé Nite.
Soudain un cri glaçant résonne sous les fières spatules de Dzeus, un autre encore plus puissant retentit sous mes skis. Ces hurlements guerriers me donnent des hauts de cœurs, nous devons résister au terrible duo des Nites. Rien ne bouge, où sont-ils ? J’ai la gorge sèche, je n’en puis plus. Je ne mets à hurler pour leur monter le courage sanglant qui m’habite : « Où es-tu, où te caches-tu, montre toi mon petit lapin, je sais que c’est toi qui vagit Nite ! »
A ces paroles arrangeuses il en sort de tous les côtés, ils cherchent à nous enrhumer en nous lançant des sortes de petits cailloux blancs, c’est du riz Nite.
Nous devons sortir de ce mauvais pas au plus vite. Nos chemins ne peuvent ici s’arrêter, nous n’allons pas succomber sous le Sun Nites.
Pour nous sortir de ce chiisme, j’explique rapidement à Dzeus, leur point faible, je l’ai lu dans un manga Nite. Quand ils sont en groupe, il faut repérer le dominant et le bâcher sans retenue, il en va de notre salut. Eh bien oui avec de bonnes vannes, l’amas Nite tu mouches et tu mets l’amas Nite ten terre.
Tel un foudre de guerre avisé nocturne, Dzeus s’exécute… puis se ressuscite. Il s’exécute à nouveau… etc… C’est quand même bien d’avoir des dons divins plutôt que des daims d’ovins… Dzeus exulte en les terrassant sous une fine couche de gras Nite.
Pour me ragaillardir, il se retourne et me lance fièrement « Regarde comme il péri ton Nite ». Ces mots me transpercent les tripes.
Même si ça ne fait pas devant des gens que l’on ne connait pas, je ne ressaisis sans retenue et mon tour je me lance dans la joute…
Yé mes Nites, vous allez voir quel bois je me chauffe. Quitte à choisir mes victimes, je prends les beaux Nites.
La bataille nous rend beaux, mais c’est eux qui ont versé le premier sang, Colonel ! C’est à mon tour de faire des cocktails de 6 troncs. Le champ de bataille est jonché de corps dont le semblant emplie la mare aux Nites. C’est un véritable Charnier, un grand Charnier.
Notre combat est épique, pique et colle les drames. Pendant que Dzeus part à l’assaut de la dernière ligne Nite, je reste derrière pour couvrir le sien. Au retour de sa croisade solitaire, nous nous congratulons pour cette héroïque épopée. « La charge des gladiateurs du cirque aux Nites » sera son nom.
J’ai laissé plus que je n’aurais dû dans ce combat. Je suis tellement épuisé que j’ai des valises sous les yeux et pas n’importe lesquelles : des sams aux Nites.
Malgré nos blessures à lames nous glissons vers une chaude remontée. Notre parcours est un slalom délicat traversé de neiges aux origines et aux plaisirs biens différents : de la Bolivienne à s’en remplir les narines, de la Rochettoises à emballer pendant des années, de la Tôlienne à se descendre le string sur les arpions et de la St Maclousienne à poils longs car j’aime ça.
Avec nos peaux humidifiées par l’effort, nos gagnâmes des bottes de drag queen des neiges qui nous permirent de rejoindre les bars allevardins, plus habitués à voir des lapins cuivrés aux collets battus que de fiers et odorants plombeurs de Nites.
Tout ce blabla pour dire que ce long périple fût pour moi un petit chemin de croix. Rarement dans ma petite vie de skieur souffreteux, je ne vis dans ce combat virtuel tant d’iNites.
Et oui ma raideur est toujours là, elle me sert de tout son cœur et ensemble nous tendons vers l'amour vache.