Départ : Gasenried (1650 m)
Topo associé : Dirruhorn (ou Dürrenhorn), Couloir ENE
Sommet associé : Dirruhorn (ou Dürrenhorn) (4035 m)
Orientation : E
Dénivelé : 2500 m.
Ski : 5.3
Sortie du samedi 21 avril 2018
Conditions nivologiques, accès & météo
Grand beau, la nuit très frais, la journée chaud. Vent modéréEtat de la route : dégagée
Altitude du parking : 1650m
Altitude de chaussage (montée) : 1650m
Altitude de déchaussage (descente) : 1900m
Activité avalancheuse observée :
Couloir **-***: à notre grand surprise plusieurs jours de grand beau n'ont pas suffit à transformer la neige en profondeur. Rive gauche et milieu 10-20cm de transfo qui partent en glissade sur la couche dessous semi-transformée. Rive droite par endroits vieille poudre tassée
3600m - 2500m *****: moquette parfaite
Sous 2500m ***: neige lourde
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu
Avec Justin
8h30 vendredi soir départ de Gasenried. Quelques kilométres plus loin la Patrouille des Glaciers commence à peine 30min plus tard. On s'élance motivés à peine plus lents que les compères de la Patrouille (... bon ok, beacoup plus lents, mais les H112 combinés avec des chaussures adéquates mettant 4kg sur chaque pieds ont quelque chose à voir avec ce fait). L'enneigement exceptionnel fait qu'on peut remonter le long du ruisseau, donc pas besoin de porter. Heureusement il y a une trace, car la nuit tombe vite. Le refuge est quand même loin. On atteint la Tête Blanche de notre patrouille vers 1h30 du matin, pas fantoche le chrono, mais juste suffisant pour ne pas se faire éliminer. Bon, nous, on n'a pas les ravitos préparés comme la patrouille, donc on fait une petite soupe et du thé. Quelques dizaines de minutes de sommeil et c'est reparti! On tient un bon rythme, la neige est bien regelée. On arrive au pied du couloir avec le soleil. Un peu plus loin les premiers de la Patrouille arrivent à Verbier. Nous on n'est pas sorti de l'auberge encore. On commence à remonter le couloir, et les 2000m dans les pattes et l'altitude commencent à se faire sentir méchamment. Surtout, qu'on s'enfonce bien dans la neige, le traçage est bien physique. On explose en vol, genre à 12h au Col de Riedmatten, ce qui entraînerait une disqualification automatique. Mais pas de souci avec notre patrouille, ici personne pour contrôler les temps, ni d'ailleurs une âme dans tout le secteur. Pénible traçage, 10-20 pas et une pause, 10-20 pas et une pause. Heureusement ça chauffe pas trop, donc on peut traîner dans le couloir un bon moment. Finalement le col libérateur arrive. On shunte le sommet (j'y suis déjà allé 2 fois et le temps commence à presser). On est à notre Rosablanche. Au contrario de la Patrouille des Glaciers, pour nous les choses sérieuses commencent maintenant. Comme on a trouvé aucune mention, aucun topo, nous sommes parts fleur au fusil, mais en arrivant on voit que le bougre est bien raide, 50+ en haut avec un bon E3 à cause des étroitures et parce qu'il est tournant. Pas envie de s'en mettre une, c'est pas la piste bleue descendant à Verbier. En plus, on se rend compte, que les conditions sont vraiment délicates, Justin lance le premier virage et presque part avec, car la couche superficielle de neige part sur la couche de dessous, la cohésion est mauvaise et comme la couche superficielle est assez conséquente on a du mal de crocher sur la couche de dessous. S'en suit une séance ski-piolet-dérapage sur le début du couloir. Ensuite on arrive à des pentes sous 50 et on arrive à skier et se rattrapper si la couche part trop. Pour finir, de la moquette parfaite sur plus de 1000m, on profite de la neige et du beau temps. Belle journée de ski-alpinisme dans un coin déserté aujourd'hui.