Départ : Valfréjus (1600 m)
Topo associé : Col des Bataillères, Tour des Bataillères
Sommet associé : Col des Bataillères (2804 m)
Orientation : T
Dénivelé : 1200 m.
Ski : 2.2
Sortie du mardi 10 janvier 2017
Conditions nivologiques, accès & météo
Temps splendide et froid lundi. Arrivée des nuages avec du vent dans la nuit. Mardi, couvert avec quelques mini-éclaircies. Jour blanc très pénible vu l'état de la neige au-dessus de 2500mEtat de la route : RAS - il commençait à neiger lorsque j'ai quitté Val Frejus entre 12h et 12h30
Altitude du parking : 1600m
Altitude de chaussage (montée) : 1600m
Altitude de déchaussage (descente) :1650m
s'il ne neige pas de façon conséquente, si vous ne voulez pas lacérer vos peaux sur les petits cailloux et surtout pas faire exploser votre coccyx sur les plaques de glace, il est plus prudent de chausser après le réservoir. Attention : le réservoir a débordé, la piste n'est plus qu'une coulée de glace à cet endroit et il faut qu'il neige abondamment pour que ce soit franchissable à skis ou à pieds
Activité avalancheuse observée : RAS
Mauvaises conditions de neige : plaques dures, neige le plus souvent croûtée, vagues figées ; en plus jour blanc : vraiment pas un régal
Skiabilité : 😟 Médiocre
Compte rendu
Val Frejus - Col de la Vallée Etroite - Refuge du Thabor - Col des Bataillères - Col du Cheval Blanc en A/R
Une rando, c'est un peu comme tout : ça a un avant et un pendant. Parfois aussi des intermèdes. (l'après me paraît un sujet à haut risque).
AVANT vous sortez de votre carton bourré (plus il en sort, plus il en rentre) l'un de vos rêves, vous confiez le chat à l'amie fidèle, vous dites adieu à tout ce que vous détestez et au revoir à ceux que vous aimez (s'il y en a). Et c'est ainsi que ce fut parti hier une nouvelle fois.
Au Charmaix, les choses étaient claires : le PENDANT commencerait là. Le sac n'était pas bien lourd. Pourtant, j'y avais mis, outre le nécessaire, l'indispensable : opinel et rouge à lèvres. Car, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, on ne sait jamais qui on va rencontrer. Et on ne rappelle jamais trop les bons conseils surtout aux jeunes personnes inexpérimentées qui préparent leur équipement avec trop d'insouciance. J'avais aussi préféré prendre mon gaz plutôt que de me retrouver devant une gazinière équipée, elle, prudemment, de 3 boutons aussi mystérieux que parfois crasseux, une explication absconse et, finalement, un repas froid.
Que dire de la montée au refuge du Thabor ? C'est long. Mais bon, la durée nuit-elle au plaisir ou le décuple-t-elle ? Je vous laisse le sujet de la dissert, vous me rendrez votre copie quand vous voudrez, vous avez tout votre temps.
Mais, pour l'heure, du temps, je n'en avais pas en pagaille : pour une raison trop délicate à expliquer ici, je n'avais pas été l'étoile du matin, je n'ai jamais été une étoile filante mais je ne tenais pas à terminer en reine de la nuit ou, si vous préférez, quand la nuit serait reine. L'épiphanie n'étant pas loin, j'ai suivi (virtuellement) l'étoile ad hoc jusqu'au col. Mais les Tri Maggi étaient loin, coincés parait-il en une vallée étroite à la nationalité brouillée et j'espérais ainsi qu'ils échappent aux contrôles au frontière tatillons ; avec ce qu'ils transportent, c'est pas gagné. J'ai cru voir aussi briller au sud les dômes de la ville éternelle mais c'était peut-être un simple effet de l'absence de déjeuner. A ce moment-là un froid sadique se mit à me pincer un peu partout et je n'eus plus qu'une envie : mettre les pieds sous une table de l'auberge du Cheval Blanc bien qu'en cette saison, ça fonctionne en BYO et pas seulement pour la boisson.
INTERMEDE 1. On était à J-3 de la pleine lune et la dernière nuit annoncée comme claire; j'étais aux premières loges des Célestins décentralisés en Maurienne : on y jouait une pièce d'avant-garde, muette, sans acteurs, juste 2 figurants : les dameuses de Val Frejus, tout était dans le décor)
Quand la lune a jeté son pâle soupir
sur la Combe de la Grande Montagne
Quand les étoiles se sont mises à sourire
J'ai pensé : une fois de plus je gagne
Quand la lune a inondé le val
donnant du jour à la nuit
Quand là-haut s'est cabré le blanc cheval
J'ai pensé : il viendra sans bruit.
Alors j'ai senti le souffle de la cavale
Répondant aux râles des vents.
INTERMÈDE 2
« Il y eut un soir, il y eut un matin ». Et entre ? Le Créateur a aussi dû passer la nuit dans un dortoir glacial ; c'est pourquoi, il a jeté un voile pudique sur cet intermède là. Je ferai comme lui.
Au matin, les dégradés de mauve/rose/orangé du soir s'étaient transformés en dégradés de gris perle/souris/cendre. La température extérieure, elle, avait pris quelques degrés, l'alti 100m et le ciel était méchamment mâchuré.
Je n'eus alors plus qu'un vœux :
Toucher ton col, cheval blanc,
sans oublier les Bataillères (non, pas la bétaillère!)
si ta folle crinière
ne claque pas dans le vent.
(merci à AlexR qui m'a donné l'idée de me rendre dans ce coin)